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Copa América : la fiche du Venezuela
Dans le dernier carré lors de la dernière Copa América, le Venezuela va essayer de tirer son épingle du jeu dans un groupe qui compte la Colombie et le Brésil. Tout ça avec Oswaldo Vizcarrondo.
Le portrait-robot
– 62,8% Hugo Chávez, comme son score triomphal lors de sa deuxième réélection en 2006, son chef-d’œuvre.- 20% drapeau pompé sur celui de la Colombie.- 7,2% calme, le Venezuela est continuellement dans le top 5 des pays où le taux de criminalité est le plus élevé.- 5% Nicholas Brody de Homeland, qui part se planquer à Caracas quand les USA veulent sa peau. – 5% Booba, « Pure comme celle de Caracas ! »
3 questions à…
Valentina, chef au restaurant vénézuélien Bululù à Paris (le « joyeux bordel » , en français).
Vas-tu te lever la nuit pour regarder les matchs du Venezuela ?
Le baseball reste le sport numéro 1 au Venezuela, le football commence-t-il à le concurrencer ?
Les Vénézuéliens croient-ils aux chances de leur équipe cette année ?
L’équipe type
Alain Baroja – Gabriel Cichero, Fernando Amorebieta, Oswaldo Vizcarrondo, Roberto Rosales – Josef Martinez, Alejandro Guerra, Luis Manuel Seijas, Cesar Gonzalez – Tomàs Rincon – Salomon Rondón
Le mec à suivre : Salomon Rondón
L’attaquant de pointe du Venezuela est à la fois la star de son pays et un éternel espoir du football mondial. « La Bête » a tout d’un personnage. Numéro 23 en permanence floqué dans le dos pour faire comme son idole Michael Jordan, il trimbale un look de rappeur gangsta bien servi par ses casquettes de baseball. Sa carrière est pour l’instant d’une implacable logique. Un nouveau club et une valeur sur le marché des transferts qui double tous les deux ans. En 2006, il fait ses débuts à 16 ans dans le championnat vénézuélien. Il part alors en deuxième division espagnole en 2008, à Las Palmas. 12 buts plus tard, Málaga met 3,5 millions sur le géant technique d’1m90. 14 buts dès la première saison, soit la meilleure performance de l’histoire pour un joueur vénézuélien en Europe. Fort dans les airs, puissant et dévoreur d’espace, le Vénézuela croit détenir la première future star vénézuelienne du ballon rond. Sauf qu’en raison de difficultés financières, Málaga doit se délester de plusieurs joueurs à l’été 2012, dont Salomon qui file en Russie au Rubin Kazan pour 10 millions d’euros. En janvier 2014, alors qu’il reste sur une demi-saison à 12 buts en 19 matchs, il part au Zénith Saint-Pétersbourg. Il a encore pris de la valeur, 18 millions d’euros le transfert. Alors, pour cette Copa América, à 25 ans, Salomon Rondón, aka « El Gladiator » , va enfin briller sous les couleurs de son pays, car il n’avait inscrit qu’un but en 2011 lors de l’épopée vénézuelienne. Ensuite, retour au Zénith où il claque une saison à 25 buts, puis en 2016, direction Chelsea pour 40 millions d’euros. Comment ça pourrait se passer autrement ?
Pourquoi ils vont nous offrir « le plus grand des spectacles »
Parce que le Venezuela a déjà bluffé toute l’Amérique du Sud lors de la dernière Copa América en arrivant en demi-finale, et que les hommes de Noel Sanvicente vont récidiver ! Les Vénézuéliens sont tombés dans un groupe dantesque, avec le Brésil et la Colombie, et auront donc tout à gagner face à ces ogres. Une grosse performance serait de plus la suite logique de la progression du Venezuela, qui avait atteint les quarts de finale pour la première fois en 2007, avant d’intégrer le dernier carré lors de la dernière édition. Sur le terrain, les Vénézuéliens possèdent Oswaldo Vizcarrondo, le défenseur le plus flippant que la Terre ait portée, et peuvent compter en attaque sur le solide José Salomon Rondón. Surtout, l’équipe du Venezuela est un habile mélange de jeunesse et d’expérience, de fougue et de sagesse. Entre les tauliers type Juan Arango, plus de 120 sélections, et les jeunes loups comme Josef Martinez du Torino, l’équilibre semble parfait. Un alignement des planètes dont devraient profiter les joueurs vénézuéliens. Autre bonne nouvelle, lors de son dernier match amical, le Venezuela a battu le Pérou (1-0) dans un remake du match pour la troisième place de 2011, que les Péruviens avaient facilement remporté (4-1). Le Pérou, une formation que le Venezuela retrouvera dès la phases de poules. 2011 était l’année du coup d’éclat, 2015 pourrait donc être celle du coup d’État. Et dire qu’Hugo Chávez n’est plus là pour voir ça.
Coefficient de résistance au FBI : 1%
Les Feds’ ont déjà mis leur nez dans les affaires vénézuéliennes. Rafael Esquivel, l’ex-président de la Fédération, fait partie des écroués de la FIFA du mois de mai et est aujourd’hui poursuivi pour corruption. D’autres enquêtes ont été ouvertes sur son patrimoine, qui a éveillé quelques soupçons… Les Vénézuéliens semblent aimer prendre des libertés avec ce qui est légal, et on ne parle pas de vol de bonbons chez Carrefour. Récemment, un ancien ambassadeur du Venezuela au Liban a été accusé d’avoir financé le Hezbollah. Le mois dernier, le FBI a ouvert une enquête contre le président de l’Assemblée nationale pour trafic de drogue. Selon le ministère de la Justice américain, le n°2 de l’état vénézuélien serait « l’une des têtes, sinon la tête du cartel » visées par l’enquête. Et le Venezuela est aussi et surtout le pays du terroriste Carlos. À coup sûr, le FBI ne devrait pas tarder à trouver des liens entre ce remue-ménage et d’autres membres de la FIFA.
La charade
– Mon premier est un indispensable du bricolage.
– Mon deuxième est un chroniqueur végétarien très agaçant.- Mon troisième est la partie du corps de Brandão qui a éliminé l’Inter.
– Mon tout est le gars sûr de la défense du FC Nantes.
La pub qui va bien
Les huit présentatrices du programme Desnudando La Noticia ont fait tomber la chemise pour soutenir la Vinotinto. « Comme ils laissent leur peau sur le terrain, on a pris la décision de dévoiler nos corps pour les soutenir » , a déclaré l’une d’entre elles. Elles se mettront à nue à chaque victoire du Venezuela. Motivation.
Le potentiel Piscola
Potentiel intéressant, assurément. Le Venezuela est le troisième plus gros consommateur d’alcool de l’Amérique latine, avec 9 litres d’alcool pur par an et par personne. À titre de comparaison la France est à 11,9 litres. Petits joueurs ? Pas vraiment, parce que chez les hommes, ça monte vite à 13,2 litres pour les Vénézuéliens. Les supporters, en tout cas, ont poussé le ministère de l’Intérieur du Venezuela à interdire la vente et la consommation dans les stades en 2011 pour « éviter les actes de violence qui se généralisent sous l’effet de l’alcool » . Et ce mec-là, qui a placé un grand high-kick dans le dos d’un joueur pendant une interview, il a contourné le dispositif ?
Par Alexandre Doskov et Kevin Charnay