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Copa América : la fiche du Mexique

Par Thomas Goubin, au Mexique
5 minutes
Copa América : la fiche du Mexique

Comme en 2011, le Mexique se pointe avec une sélection B. Sans Chicharito, Giovani ou Héctor Herrera, fera-t-il mieux que lors de la dernière édition où il avait été éliminé piteusement au premier tour ? Rien de l'indique, mais sait-on jamais...

Le portrait-robot

10% décolleté de Salma Hayek
50% doublures de Danny « Machete » Trejo
 30% cerveza Corona 10% Oscar du meilleur film

3 questions à…

Claudio « El Emperador » Suárez, recordman du nombre de sélection avec El Tri (177), finaliste de la Copa América 1993

Que doit-on attendre de ce Mexique B ?


Sincèrement, je ne crois pas trop en cette sélection. En 2011, on avait déjà amené une équipe B et ce fut un désastre (trois défaites). Le sélectionneur Miguel Herrera peut toujours clamer qu’il ne s’agit pas d’une sélection de seconds couteaux, il faut reconnaître que nos meilleurs joueurs joueront la Gold Cup, pas la Copa América. Il existe quelques exceptions, comme Rafa Márquez, Raúl Jiménez (Atlético) ou les deux Jésus Corona (le gardien et l’ailier du FC Twente), qui encadreront les moins expérimentés au niveau international, mais je crains que ce Mexique ne soit trop faible pour passer la phase de poules. Nos adversaires, eux, viennent avec leurs meilleurs joueurs.



Miguel Herrera ne peut-il pas transcender ses hommes ?


Avec lui, le Mexique a fait un bon Mondial, mais il faut aussi rappeler qu’un concours de circonstances l’a amené à la tête de la sélection (les dirigeants ont décidé d’opter pour Herrera avant que le Mexique ne joue son barrage face à la Nouvelle-Zélande, ndlr). Il a aussi été choisi pour avoir été champion avec l’América, un titre acquis au terme d’un scénario invraisemblable (l’América a arraché la prolongation face à Cruz Azul grâce à un but de son gardien dans les arrêts de jeu, ndlr). Après, Miguel est un grand meneur d’hommes, qui transmet beaucoup de sûreté, mais on peut se demander pourquoi il n’a pas privilégié la Copa América, plutôt que la Gold Cup. A-t-il cédé à des pressions ? On sait, en tout cas, que les dirigeants de notre football préfèrent la Gold Cup, car elle peut donner un billet pour la Coupe des confédérations. C’est une histoire d’argent.



En 1993, le Mexique était invité pour la première fois pour la Copa América, et vous aviez atteint la finale. Quels en sont vos souvenirs ?

On a fait une phase de poules médiocre, mais ensuite on sort l’Équateur, qui était le pays organisateur, et en finale, je crois qu’on était meilleurs que l’Argentine, mais Batistuta nous a fait mal en inscrivant un doublé. C’est à partir de ce résultat que le Mexique a commencé à penser qu’il pouvait bien figurer dans les compétitions internationales. Ça a ouvert notre horizon. Certains dirigeants étaient pourtant opposés à ce qu’on participe à la Copa América…



L’équipe type


Jesús Corona – Adrián Aldrete, Cata Domínguez ou Carlos Salcedo, Rafa Márquez, Hugo Ayala, Gerardo Flores – Javier Guemez, Juan Carlos Medina, Jesús Corona – Matías Vuoso ou Raúl Jiménez, Eduardo Herrera

Le mec à suivre

Petit (1,67m), virevoltant, technique, Jésus « El Tecatito » Corona est un jeune ailier sans complexe qui devrait faire du bien au côté gauche du Mexique, à moins que Miguel Herrera ne finisse par le fixer en deuxième attaquant. Pas encore connu du grand public, Tecatito vient de réaliser une excellente saison avec le FC Twente. Il avait débarqué en Hollande après être parti en forçant la porte des Rayados Monterrey, ce qui lui avait valu une réputation de petit branleur. Aujourd’hui, El Tri 
s’en remet à son talent sans complexe pour que cette Copa América ne tourne pas à nouveau au fiasco.

Pourquoi ils vont nous offrir « le plus grand des spectacles »


Miguel Herrera refuse de le reconnaître, mais il a bien envoyé son équipe B au Chili. Et pour ne rien arranger, il a décidé de la faire jouer dans son fétiche 5-3-2, un système complexe auquel ses troupes ont à peine eu deux semaines pour s’adapter. Voilà qui promet de belles improvisations derrière et des matchs à buts. D’autant que le Mexique n’est pas du genre à mettre les barbelés. Le spectacle sera aussi sur le banc où Miguel « El Piojo » Herrera devrait régaler en explosant sur les buts des siens, ou en ayant l’insulte facile en cas de revers.

Coefficient de résistance au FBI : 50%

Si la FIFA viole la loi, le Mexique, lui, viole les lois de la FIFA. Un accord non écrit entre boss du foot picante, dit « Pacto de Caballeros » , interdit ainsi à un joueur en fin de contrat de signer dans un autre club mexicain sans que son employeur ne reçoive une indemnité de transfert. Au Mexique, un même proprio peut aussi avoir plusieurs clubs de première division. Vous avez dit conflit d’intérêts ? Niveau transparence, ce n’est pas mieux, avec des clubs qui ne lâchent aucune info sur leurs budgets. Alors, si le FBI voulait chercher, il trouverait facilement, mais le Mexique est un immense marché pour les États-Unis. Et pour le bien de Wal-Mart et compagnie, les gringos n’ont pas vraiment intérêt à venir chercher trop de poux sous les sombreros.



Charade


Mon premier est un instrument communément utilisé lors d’une chasse à cour. 
Mon deuxième est un liquide
.Mon troisième est une interjection vengeresse.
Mon tout est une bière mexicaine et le nom de deux joueurs de la sélection mexicaine

.

La réponse se trouve ici, featuring Éric Naulleau

Le clip qui va bien

Lors de leur préparation au Pérou, des joueurs d’El Tri se sont trouvés coincés dans un ascenseur. La com’ de la sélection s’est alors prise pour Guillermo del Toro, et a réalisé un montage façon film d’horreur, pour scénariser le léger incident : 




Le potentiel Piscola

Important. Cela ne remonte pas plus loin qu’à la préparation de la dernière Copa América. Ce soir-là, à Quito, des internationaux mexicains avaient décidé d’interrompre la routine en débouchant quelques bouteilles et en faisant monter des prostituées dans leurs chambres. Éventée, la petite sauterie vaudra à huit joueurs de se faire exclure, dont Jonathan Dos Santos et Marco Fabián. Conséquence : plutôt que d’aligner une équipe B, le Mexique ne sera pas loin de présenter une sélection C en Équateur.

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