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Copa América : la fiche du Chili

Par Arthur Jeanne
Copa América : la fiche du Chili

Portée par tout un pays, la Roja, à domicile, fait figure d'épouvantail lors de cette Copa América. Pour Vidal, Sánchez, Medel et les autres, c'est l'occasion parfaite de remporter un titre qui manque tant au football national.

Le portrait-robot

30% maintenant ou jamais- 30% garra15% pression populaire- 10% petite taille- 10% génie tactique- 5% street credibility

3 questions à…

José Sulantay, sélectionneur des moins de 20 ans

La pression populaire est forte, quel rôle va-t-elle avoir sur les joueurs ?

Alexis Sánchez disait récemment que lors de l’amical contre le Salvador, il n’avait pas l’impression de jouer à domicile, je crois que c’est faux et que le public chilien va endosser son rôle de douzième homme. Il y a au contraire un grand soutien populaire qui va monter en puissance. Maintenant, sentir cette pression de jouer à domicile, avec tout le peuple derrière, tout le pays qui vous soutient, ça peut être à double tranchant. Pas uniquement pour le Chili. On l’a bien vu avec le Brésil lors de la dernière Coupe du monde. Cette attente populaire et l’obligation de résultats peuvent te compliquer la vie.

C’est la dernière chance pour cette génération de gagner quelque chose ?

Oui, c’est important. Je crois en tout cas que c’est leur meilleure chance de faire quelque chose de grand. Cette génération de garçons que j’ai eue en partie au Mondial -20 de 2005 (Fernandez, Diaz, Jara, Fuenzalida) et en partie lors du Mondial de 2007 (Medel, Vidal, Isla, Sánchez) est en pleine force de l’âge, mais aussi proche de la trentaine. Dès leur plus jeune âge, ils ont participé à des phases finales de compétition internationale, ils ont emmagasiné de l’expérience très jeunes. Le problème principal, c’est que derrière eux, il n’y a pas grand-chose. Il se peut qu’il n’y ait pas de relève pour assurer le niveau que la sélection chilienne a maintenant. Il serait très bon et très important que cette équipe gagne quelque chose pour récompenser ce cycle et cette génération de joueurs.

Depuis que tu connais cette génération, comment ils ont évolué pour toi ?

Ils ont atteint le très haut niveau. Nous avons travaillé dès leur plus jeune âge des choses essentielles et qui, je pense, manquaient au foot chilien : je veux parler de l’aspect psychologique et de l’aspect de la personnalité. La partie tactique aussi qu’on a révolutionnée au niveau des jeunes et que Bielsa et Sampaoli ont continué à faire évoluer. Je suis 100% satisfait du travail qu’on a fait avec ces garçons, mais je suis très inquiet qu’aucune nouvelle génération n’apparaisse.

L’équipe type

Bravo – Isla, Medel, Jara, Beausejour – Diaz, Aránguiz,Vidal – Valdivia – Sánchez, Vargas.

Le mec à suivre

Bien sûr, il y a le talent d’Arturo Vidal et d’Alexis Sánchez, le nom fou de Jean Beausejour, le génie intermittent de Jorge Valdivia ou même le crâne chauve de Jorge Sampaoli, mais la vraie âme de cette sélection, c’est bien Gary Medel. Le pitbull de l’Inter est un homme capable de jouer le huitième de finale face au Brésil blessé, avant de sortir sur une civière en chialant, mais aussi de marcher sur le tibia de Neymar en match amical, histoire de lui montrer qui est le patron. Forcément, un mec qui dit « si je n’avais pas été joueur de football, j’aurais été narcotrafiquant » n’a peur de rien. Mais d’où vient cette folie ? Sans doute de la poblacion La Palmilla de Conchali, un des quartiers les plus craignos de Santiago où Medel a grandi. Dès son plus jeune âge, le pitbull apprend à mettre les coups. Pire, alors qu’il a 14 ans, lors d’un derby tendu contre le rival du quartier, un homme déboule sur le terrain en terre et pointe son flingue sur la tempe de Medel. Lequel ne se démonte pas et lance à son agresseur : « Vas-y, tire, connard ! » avant que la mère de Gary ne vienne lui mettre une paire de claques et le fasse déguerpir. Medel incarne donc une certaine idée du football sud-américain. Une idée violente aux antipodes des passements de jambe de Messi ou du toucher de balle suave de James. Qu’on se le dise : pour se défaire du Chili, il faudra marcher sur le corps rablé de Gary Medel. Tout sauf une mince affaire donc.

Pourquoi ils vont… nous offrir « le plus grand des spectacles »

Parce qu’après des années de souffrance et d’humiliation face aux grands du continent, le Chili a enfin l’équipe pour remporter un titre. Parce que la pression populaire l’y oblige. Parce que le Chili a la moyenne d’âge la plus élevée de la compétition et que son groupe est déjà entre la pleine force de l’âge et ce que l’on appelle la fin de cycle. Parce qu’Arturo Vidal l’a dit, il sent que c’est le moment pour le Chili de faire des grandes choses. Un titre, donc, enfin. Un titre qui se construira dans la souffrance comme toujours. Après un premier tour moyen et une défaite face à la Bolivie, le Chili affronte le Brésil en quarts. Rideau comme d’hab ? Pas exactement. Alors que les Chiliens sont malmenés pendant tout le match et que l’arbitre oublie de siffler un péno pour une énorme faute de Gary Medel sur Neymar, Sampaoli fait entrer Mauricio Pinilla. Le buteur de l’Atalanta n’a pas joué une minute jusqu’alors, mais il sent que le moment de la catharsis est venu. À 20 mètres du but, il envoie une frappe de mule. Lucarne pour lui cette fois, et l’occasion d’effacer ce vilain tatouage « à 5 centimètres de la gloire » qu’il portait comme un stigmate depuis juin 2014. Une victoire sur le rival péruvien lors du derby del Pacifico plus tard, le Chili se retrouve en finale face à l’Argentine. Une histoire de souffrance encore, puisqu’à 5 minutes de la fin, Messi prend 2 mètres à Gary Medel et s’avance seul vers la surface de Claudio Bravo. D’un geste désespéré, le pitbull étend son petit corps trapu, s’élance et balance un énorme plaquage à la Pulga. Carton rouge immédiat, mais civière pour Messi, qui sort en pleurnichant. Il reste 15 minutes à jouer, et les Argentins ont la frousse. Sur un corner chilien, Vidal envoie le coup de casque victorieux. Folie à Santiago quand Claudio Bravo soulève le trophée. Sur le podium pourtant, il manque Gary Medel, trop occupé à besogner Marlen Doll dans les vestiaires.

Coefficient de résistance au FBI

3%

Politique économique ultralibérale héritée de l’école de Chicago et Opération Condor. Le Chili et les États-Unis ont longtemps marché main dans la main. À l’époque de la dictature militaire, la CIA a même envoyé un de ses hommes, le sinistre Michael Townley, faire le sale boulot pour le général Pinochet. Une coopération qui permet à la Fédération chilienne de magouiller les mains libres ? Même pas ! Le president de l’ANFP, Sergio Jadué, vient d’être mis en cause et accusé d’avoir reçu près de 3 millions de dollars. Autant le dire tout de suite, le FBI joue toujours les sheriffs à Santiago.

Une charade

– Mon premier est un terrible tsar. – Mon second ne boit pas quand il conduit.- Mon troisième est un bonbon britannique d’origine kosovare prénommé Rita.
– Mon dernier est un film chilien avec Gael Garcia Bernal en vedette.

– Mon tout est un ancien hélicoptère.

La réponse ici

La pub qui va bien

Ou quand le premier opérateur téléphonique du pays met en scène la rédemption de Mauricio Pinilla en mode Mission Impossible.

Le potentiel Piscola

Il y a quelques années, les joueurs chiliens étaient connus pour leur amour de la picole. Entre Gary Medel aperçu éméché en sortie de boîte et les virées nocturnes de Mauricio Pinilla, il y a surtout eu le scandale du Bautizazo. Ou quand Vidal, Beausejour, Carmona, Jara et Valdivia font apprécier leur lever de coude au baptême de la fille du dernier nommé. Avant de rentrer ivres au petit matin au rassemblement de la sélection. Lourdement sanctionnés, les intéressés ont depuis longtemps fait amende honorable, et sont redevenus des joueurs clés de la Roja. Même si le piscola, ce savant mélange de pisco et de coca, est la boisson nationale, les hommes de Sampaoli carburent à l’eau claire. Jusqu’à la victoire ?

Dans cet article :
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Par Arthur Jeanne

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