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Copa América : la fiche de la Colombie
Après un superbe Mondial brésilien, la Colombie se rend au Chili dans le costume de favori. Malgré de nombreux forfaits, l'équipe dirigée par José Pékerman reste l'une des plus attractives. Entre l'avènement de James et la renaissance espérée de Falcao, la sélection cafetera a de quoi rêver d'une seconde Copa América après celle remportée en 2001.
Le portrait-robot
– 25% des coiffeurs de Falcao et Cuadrado- 20 % de l’infirmerie pleine- 15% des supportrices colombiennes (demandez à Armero)
– 10% de Salsa Choke, rythme qui va accompagner les célébrations dansantes colombiennes- 10% d’aguardiente – 10% de la sagesse du Profe Pékerman- 5% de la catharsis « Soner Ertek-Van Gaal » de Falcao – 5% de prénoms de chanteurs de R’n’B : James, Jeison, Darwin.
3 questions à…
Gabriel Jaime Gómez, aka « Barrabás » , international colombien entre 1987 et 1994.
Depuis la retraite de Yepes, Pékerman semble ne pas trouver son remplaçant. Zapata, Franco et Murillo ont été alignés, avec plus ou moins de réussite. Qui est le plus apte à prendre la place de défenseur central qu’occupait Mario Yepes ?
La retraite de Yepes et Mondragón a contraint Pékerman à rajeunir son groupe. Qui sont les joueurs qui mènent cette sélection comme le faisaient ces deux joueurs expérimentés ?
Sachant que Falcao est un titulaire indiscutable, qui doit l’accompagner selon vous ?
L’équipe type
David Ospina – Juan Camilo Zúñiga, Jeison Murillo, Cristián Zapata, Pablo Armero – Juan Cuadrado, Alexander Mejía, Carlos Sánchez, James Rodríguez – Carlos Bacca, Radamel Falcao
Le mec à suivre : Jeison Murillo
Les joueurs frisson sont légion dans cette sélection. Juan Cuadrado va essayer de retoucher le ballon que Mourinho lui a volé, Carlos Bacca va continuer sur la lancée de son exceptionnelle saison avec le FC Séville, et Falcao retrouvera certainement des coéquipiers plus intéressants que les U21 de Manchester United. Mais le joueur à suivre, celui qui déclenchera le « Retenez bien ce nom » d’un Christian Jeanpierre devant sa télé – déçu de ne pas pouvoir partager ce moment avec son ami Bixente et le loquace Arsène Wenger – c’est Jeison Murillo. Auteur d’une bonne saison malgré quelques blessures, le rugueux défenseur de Grenade a signé à l’Inter Milan lors du dernier mercato d’hiver. Murillo a la lourde tâche de succéder à Mario Yepes, retraité de la sélection colombienne depuis le Mondial brésilien. Lors des derniers matchs, Valdés, Franco et Murillo ont été alignés au poste de défenseur central. Mais le joueur formé au Deportivo Cali semble tenir une longueur d’avance dans les plans de José Pékerman.
Pourquoi ils vont nous offrir « le plus grand des spectacles »
L’année dernière, lors du Mondial brésilien, les Colombiens ont enflammé les stades avec leur célébrations dansantes sur l’air du fameux « Ras tas tas » . Emmenés par James Rodríguez et Pablo Armero (qui a squatté l’infirmerie du Milan AC et de Flamengo tout au long de l’année), ils récidiveront lors de cette Copa América. Mais c’est surtout sur le terrain que les « Cafeteros » vont ravir la foule. Depuis l’avènement de José Pékerman, la sélection menée par James Rodríguez pratique un jeu tout en toque. Avec un Brésil pragmatique, et une génération argentine au paroxysme de sa forme, la Colombie fait figure de grande favorite de la 44e édition de la Copa América. Lors du premier match de poule, la Colombie écrase le Venezuela sur le score de trois à zéro. Falcao plante un doublé, et James commence son récital. Puis vient le Brésil. Les Colombiens enlèvent leurs vestes, entonnent leur hymne, et laissent apercevoir un tee-shirt au slogan « Era gol de Yepes » ( « Il y avait but de Yepes » ), en référence au but refusé à l’ancien défenseur du PSG en quart de finale du dernier Mondial face à la Seleção. Le ton est donné. La Colombie ouvre le score. La célébration est déjà classique : Armero, Zúñiga et James mènent le pas. La danse de trop pour Zúñiga : le joueur ayant passé la majeure partie de la saison à l’infirmerie se blesse au dos. Une blessure qui rappelle celle qu’il a infligée à Neymar lors du quart de finale de la Coupe du monde. Santiago Arias le remplace, et sauvera même le but de l’égalisation brésilienne sur sa ligne. Peu importe, José Pékerman interdit à ses joueurs de célébrer leurs buts tout en déhanché. La qualification assurée, la Colombie accroche un nul face au Pérou, avec les coiffeurs. En quart de finale, James et compagnie retrouvent l’Uruguay. Un triste souvenir pour les charruas qui ont subi la foudre du Madrilène au dernier Mondial. Et comme l’histoire est un éternel recommencement, c’est encore le joueur préféré des dames qui offrira la qualification aux Cafeteros. Au menu des demi-finales : l’Argentine. Portée par un Pastore de grâce, l’Albiceleste part favorite. Mais Falcao décide de réveiller le tigre qui sommeille en lui. Un but du genou (dédicace à Soner Ertek), et un penalty transformé. Le but de Messi n’y changera rien, la Colombie se hisse en finale et rêve d’une deuxième Copa América après celle soulevée par le légendaire Ivan Córdoba, ancien défenseur de l’Inter. En finale, la Colombie affronte une surprenante équipe d’Équateur, qui a éliminé le Brésil en quarts, et le Chili en demi-finales. Juan Cuadrado ouvre le score dès la cinquième minute. Face à une équipe équatorienne divisée en deux, qui tente tout pour égaliser, Falcao marque le but qui scelle le sort de la Copa América à la dernière minute. Oublié les consignes de Pékerman, toute l’équipe se réunit dans le rond central pour y effectuer les pas de la salsa Choke. Un bien beau champion.
Coefficient de résistance au FBI : 4%
Enrichissement illicite, association de malfaiteurs, escroquerie, et blanchiment d’argent. Tels sont les chefs d’accusation qui incombent à Luis Bedoya, président de la Fédération colombienne de football (FCF). En effet, l’entreprise Datisa a offert 7,5 millions de dollars à ce dernier, dans le cadre de l’attribution de la Copa América au Chili. Même s’il nie en bloc, Bedoya se retrouve dans les petits papiers du FBI. Récemment, le procureur général de la nation, Luis Eduardo Montealegre, en visite aux États-Unis, a annoncé que le FBI offrirait du soutien technologique à la Colombie. Des policiers judiciaires américains rejoindront même la Colombie pour participer aux opérations du pays cafetero. C’est mal barré pour Luis Bedoya…
Une charade
– Mon premier est l’auteur de l’ouvrage De l’origine des espèces et à l’origine du concept de « sélection naturelle » .
– Mon second est la première syllabe du nom d’un attaquant italien qui évolue à Sassuolo.- Mon troisième est une marque de produit de vaisselle.
– Mon quatrième est le nom d’un gardien brésilien qui a lustré le banc de l’Olympique de Marseille de 2009 à 2012.- Mon cinquième signifie « mer » en espagnol.
– Mon sixième est le prénom d’un coureur de courses de fond britannique récemment accusé de dopage.- Mon septième est la traduction de « loin » en espagnol, sans la dernière lettre du mot.
– Mon tout est le nom complet d’un arrière prêté cette saison au Standard de Liège, et dans l’escouade colombienne pour cette Copa América.
La pub qui va bien
La banque Davivienda et son slogan « Su dinero puede estar en lugar equivocado, por eso tráigalo a Davivienda » ( « Votre argent peut être au mauvais endroit, placez-le a Davivienda » , en VF) est une habituée des publicités liées au football. Lors du Mondial brésilien, la banque a régalé avec son correspondant Ricardo Jorge et ses sketchs exceptionnels. Cette fois-ci, pour la Copa América, Davivienda a lancé une application originale. Ainsi, l’appli donne des consignes aux supporters qui regardent le match (applaudir une belle action, siffler l’adversaire, fêter un but, etc) et calculent le nombre de « Colombiens unis » qui suivent la rencontre avec l’appli. Ici, des personnes assistant à des funérailles suivent les consignes de l’application pendant la cérémonie : huer l’adversaire…
Le potentiel Piscola : 60%
Le 5 septembre 1993, la Colombie réalise le plus beau match de son histoire. La sélection entraînée par Pacho Maturana écrase l’Argentine à Buenos Aires, sur le score de cinq à zéro. Une défaite humiliante pour l’Albiceleste qui laissera dans l’histoire quelques juteuses anecdotes. Lors des célébrations de cette victoire, les joueurs ont descendu une centaine de bouteilles, selon le journaliste Mauricio Silva, auteur du livre El 5-0 : la increíble crónica del partido que cambió para siempre la historia del fútbol colombiano. Dans le sous-sol de l’hôtel qui accueille les héros colombiens, la fête est totale. Les journalistes présents sur place raconteront plus tard que le festin a été organisé par une légende du narcotrafic colombien : Justo Pastor Perafán. Hernán Peláez, journaliste qui a assisté à la débauche d’Asprilla et compagnie, raconte : « On a appris plus tard que l’addition avait été payée par Perafán. Il a payé au moins douze mille dollars, juste pour le champagne. » Faustino Asprilla, auteur d’un match exceptionnel contre l’Argentine, était aussi le roi de la nuit colombienne. Plusieurs fois, l’ancien joueur de Parme a été arrêté en état d’ébriété. En 1999, le Colombien, passablement éméché, s’amuse à tirer en l’air à la sortie d’une discothèque, « parce que des jeunes ne voulaient pas danser avec lui » . Mais depuis que Pékerman a pris la sélection colombienne en mains, les scandales ont laissé place au football. Pas de soucis, les Colombiens résisteront bien au Piscola.
Par Ruben Curiel