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Convoquer n’est pas jouer
Jouer pour son pays est souvent considéré comme le Graal pour un footballeur. Nombreux sont ceux qui, malgré des performances remarquables avec leur club, n’ont pu atteindre l’équipe de France. Mais il y a encore pire : être convoqué et rester sur le banc, sans pouvoir accrocher cette fameuse sélection. Actuellement, ils ne sont pas beaucoup. Resteront-ils dans cette situation ?
Benoît Costil (28 ans)
Le portier rennais peut bien se frotter les mains quant à une probable participation au prochain Euro, il n’est absolument pas certain de porter un jour le maillot tricolore. Convoqué à (presque) chaque rassemblement depuis que Ruffier a décidé qu’il méritait mieux qu’un poste de doublure de doublure en début de saison, Benoît n’attend qu’un signe de DD pour fêter sa première sélection. Problème : Lloris, le titulaire et capitaine, et Mandanda, son remplaçant, sont actuellement au taquet et rarement blessés. Or, si Deschamps compte sur sa personnalité et son comportement exemplaire pour cet été, c’est bien au rang de numéro trois. Pourtant, le temps presse : un certain Areola pousse pour la dernière place des gardiens. Et sachant que Mandanda n’a déjà pas beaucoup de temps de jeu en EDF…
Alphonse Areola (23 ans)
Le petit Alphonse, justement, est dans le même cas que son concurrent niveau statistique. S’il a été appelé en octobre dernier pour pallier la blessure de… Costil, celui qui appartient toujours au Paris Saint-Germain compte zéro apparition avec l’équipe de France. Mais son cas est moins « grave » : beaucoup plus jeune, Areola a le temps de faire son trou dans le groupe bleu après l’Euro. Surtout s’il garde son niveau actuel avec Villarreal, qui laisse entrevoir des qualités bien au-delà de la moyenne. En clair, ce n’est qu’une question de temps. Pour qu’il s’installe durablement dans les 23 et pour qu’il joue.
Loïc Perrin (30 ans)
Sa chance est passée. En novembre 2014, le Stéphanois de cœur profite de performances très convaincantes pour s’immiscer dans la liste de Deschamps pour les matchs amicaux prévus contre la Suède et l’Albanie. Hélas, il regarde ces deux rencontres se dérouler sans lui. Un an plus tard, bis repetita: remplaçant au pied levé un Sakho victime d’un pépin physique pour les duels face à l’Allemagne et l’Angleterre, le pragmatique sélectionneur décide là aussi de se passer de lui sur le terrain. Quatre occasions, aucune saisie : à 30 ans, on voit mal Perrin débarquer une nouvelle fois dans les 23 juste pour achever le travail et débloquer son compteur. Un cas qui fait un peu penser à Julien Rodríguez, appelé en 2009 par Raymond Domenech pour son sérieux, mais trop limité pour espérer davantage. Dommage.
Romain Alessandrini (26 ans)
Oui, le Phocéen a déjà fait partie des 23 meilleurs footballeurs officiels français. C’était en janvier 2013 pour affronter l’Allemagne. Un temps qui semble bien loin pour le joueur de l’Olympique de Marseille. À l’époque, Alessandrini évoluait sous les couleurs de Rennes, marquait des pions magnifiques, et tous les voyants étaient au vert pour imaginer une carrière digne du talent qu’il proposait. Mais voilà, une rupture des ligaments croisés du genou, un clash avec les Bretons pour rallier le Sud et un rendement quasi nul devant le Vélodrome l’ont éloigné (définitivement ?) de l’EDF. Résultat : il a entonné le titre À la Bien pour son bizutage sûrement pour rien.
Benoît Cheyrou (34 ans)
D’abord, soyons clairs : Cheyrou joue toujours. Après une année galère à l’OM, le milieu de terrain est parti se refaire la cerise du côté du Canada, à Toronto. Sa convocation avec les Bleus date de 6 ans, au même moment que Ciani. Et si ce dernier a eu la chance de chanter la Marseillaise face au public, ce n’est pas la même chose pour le champion de France 2010, puisque Raymond Domenech ne l’a pas fait entrer contre l’Espagne. Mais attention : l’entraîneur a changé et se nomme désormais Deschamps. Or, Didier connaît bien Benoît : main dans la main, ils sont allés chercher le titre et trois Coupes de la Ligue avec Marseille. Il paraît donc possible de voir le technicien inviter son poulain juste pour qu’il décroche sa sélection. Bah quoi ?
Par Florian Cadu