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- J30
- Valence-Osasuna (2-0)
Contre Osasuna, Gonçalo Guedes imite Diego Maradona et fait du bien aux yeux
Auteur d'une performance XXL ponctuée par but magistral lors de la victoire de Valence contre Osasuna, Gonçalo Guedes a prouvé que le football à huis clos pouvait aussi valoir le coup d’œil. Et que les conditions de jeu particulières n'éteignaient pas totalement le talent.
Dans son propre camp, il récupère la balle. Une semelle du droit en guise de contrôle pour faire comprendre à la sphère qu’elle vient de devenir sa chose, et c’est parti. Six ou sept caresses, des premiers crochets pour éliminer deux adversaires et une petite chute… Malgré les tacles et les contacts, l’artiste se relève. Dans un timing absolument parfait, qui lui permet de mettre dans le vent un troisième ennemi par une simple petite poussée du droit et sa vitesse de mouvement. Arrivé dans la surface de réparation – déjà ! –, il temporise. S’offre un nouveau crochet dévastateur, pour enrhumer un nouveau défenseur. Et clôt l’action d’une frappe puissante, terminant sa course dans la lucarne d’un Rubén Iván Martínez totalement impuissant. Voilà, c’est fait : en l’espace de soixante mètres et quelques secondes, Gonçalo Guedes vient de signer le chef-d’œuvre du week-end.
[?️VIDEO – ⚽️BUT] ?? Valence✨✨ Quel golazo signé Gonçalo Guedes ???L’ancien Parisien passe la défense d’Osasuna en revue et fusille le gardien ! ☄️➡️ Énorme !!! ??https://t.co/5Fu1j8qjbi
— beIN SPORTS (@beinsports_FR) June 21, 2020
Ce n’est pas le but du siècle de Diego Maradona contre l’Angleterre, ni un quart de finale de Coupe du monde. Il n’y avait pas 114 580 spectateurs pour applaudir l’exploit, ni un enjeu ou une ambiance de folie pour accueillir cette réalisation comme il se devait. Mais ce dimanche soir, à l’occasion de la trentième journée de Liga opposant Valence à Osasuna, le Portugais a fait du bien aux yeux dans une période qui reste particulière et durant laquelle les matchs insipides se multiplient. Afin de prouver que même à huis clos, même sans supporter et même sans condition physique optimale, une rencontre post-Covid peut donner des raisons légitimes d’être attentivement suivie.
Joue-la comme Benzema
Quelques jours plus tôt, Karim Benzema avait d’ailleurs annoncé la couleur d’un bonbon draguant l’iris de chaque observateur. C’était déjà en Liga, et c’était contre… Valence. De quoi montrer la voie à Guedes, qui s’est emparé de l’idée et à fait honneur au ballon à sa façon pour l’ouverture du score dès la onzième minute.
Mais le bonhomme ne s’est pas arrêté là : à la demi-heure de jeu, c’est encore le Lusitanien qui a rattrapé le cuir perdu par David García pour lancer idéalement Rodrigo Moreno Machado d’une transmission en profondeur hyper précise. Break, 2-0, victoire assurée. L’homme de la partie retentera sa chance peu avant la pause, et laissera sa place à Denis Cheryshev à la 67e. Avec le sentiment du devoir accompli, mais sans les acclamations qui auraient dû accompagner sa sortie.
Un compteur dépucelé… au meilleur moment de la saison ?
Bien sûr, le silence du stade de Mestalla offre un goût d’inachevé. Bien entendu, une performance de cet ordre est souvent magnifiée par les mains qui se rejoignent ou les hurlements de fans qui libèrent leur plaisir comme ils le peuvent. Évidemment, la communion entre un public et un joueur après un caramel aussi délicieux reste parfois plus importante que le bijou en lui-même.
Gonçalo Guedes (23 | ?? ) ses chiffres pour la saison 19/20. • 16 matchs • 1 but • 1 assistance Après une saison avec de nombreuses blessures, le footballeur portugais a de nouveau marqué avec #Valencia . L’équipe de Celades peux compter sur GUEDES. pic.twitter.com/ZnijKCHSuz
— LaligaFr (@FrLaliga) June 21, 2020
Reste qu’il faut savoir prendre le lait qu’il y a à prendre en ces temps de vaches maigres, et encourager celui qui n’a pas oublié les différentes manières de divertir l’amateur de sport devant sa télévision. Surtout quand il n’a pas trouvé le chemin des filets depuis quatorze mois, ni offert une seule passe décisive de la saison. Et même s’il peut paraître exagéré de le qualifier de guide ou d’exemple, Guedes a en tout cas indiqué la marche à suivre. Tant pis pour les gardiens, victimes collatérales de la beauté des gestes.
Par Florian Cadu