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Conti, au nom du père

Par Eric Maggiori
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Conti, au nom du père

Ce soir, la Roma reçoit Cagliari avec pour objectif de repasser devant la Juventus. Mais, en face d'elle, l'équipe de Rudi Garcia va trouver Cagliari, l'une de ses bêtes noires et surtout Daniele Conti, capitaine des Sardes, joueur formé à la Roma. Une belle histoire.

Papa d’un côté, fiston de l’autre. C’est, depuis des années et des années, l’histoire de la famille Conti à chaque rencontre entre la Roma et Cagliari. Le nom de Conti est, inévitablement, lié à l’histoire de la Roma. Avec le maillot giallorosso, papa Bruno a remporté le Scudetto en 1983, et cinq fois la Coupe d’Italie, de 1979 à 1991. Son fiston, Daniele, semblait destiné à une grande carrière avec le même maillot. Il a fait ses armes là-bas, à Trigoria, sous l’œil de Bruno qui supervisait tout ça. Débuts en Serie A, premier but avec le maillot de la Louve. L’enfant prodigue est là. Et puis, à l’improviste, Daniele décide d’aller voir ailleurs. Il choisit la Sardaigne et Cagliari. « Le temps d’acquérir en maturité » , se dit-on alors du côté des supporters. Ce temps-là dure depuis 1999. Daniele Conti est, depuis, devenu le capitaine et le symbole de Cagliari. 423 matchs toutes compétitions confondues avec le maillot rouge et bleu, 49 buts marqués, dont 38 en Serie A. Complexe d’Œdipe oblige, à chaque fois qu’il retrouve la Roma, Daniele se transcende. Il en est à cinq buts marqués face à son club formateur, dont quelques-uns qui ont marqué l’histoire.

Le symbole de la grinta

Daniele Conti et la Roma, c’est une histoire d’amour et de haine. Le joueur n’a jamais caché être un supporter giallorosso. Pourtant, au fil des années, il est devenu la bandiera de Cagliari, et a toujours pris un malin plaisir à marquer contre son club de cœur. Si ces deux premiers buts inscrits en tant qu’adversaire au Stadio olimpico n’ont pas eu d’influence sur le score final (victoires 4-3 et 3-2 de la Roma, respectivement en 2006 et 2008), les suivants ont fait mal à la Louve. Personne n’a oublié, par exemple, ce 6 janvier 2010, jour de l’Épiphanie. La Roma mène 2-0 à Cagliari à la 90e minute. Lopez réduit l’écart à la 91e. Et, au bout du temps additionnel, Daniele Conti égalise, s’offrant ensuite une course folle dans le stade. Les caméras s’attardent alors sur le visage de Bruno Conti, assis sur le banc de la Roma, dépité. Quelques mois plus tard, il récidive, en ouvrant le score au stade Sant’Elia. Cagliari s’imposera finalement 5-1, la plus lourde défaite de la Roma en Serie A sur les dix dernières années. La saison suivante, rebelote. Lors de la toute première journée de championnat, Conti junior ouvre le score à l’Olimpico, permettant finalement à Cagliari de s’imposer 2-1.

On l’a compris, avec Conti en porte-étendard, Cagliari s’est transformé en véritable épouvantail pour la Roma. Depuis le retour des Sardes en Serie A, en 2004, le bilan est en parfait équilibre : six victoires de Cagliari, six de la Roma, quatre matchs nuls, et un succès sur tapis vert (3-0) de la Roma. Surtout, les Sardes ont remporté les trois dernières confrontations sur la pelouse face aux Romains, provoquant même le licenciement de Zeman la saison dernière, après le succès 4-2 au Stadio olimpico. Ça, c’est pour les statistiques. Mais revenons-en à Daniele Conti, capitaine fidèle. Lors de la dernière journée de championnat, il a été décisif face au Torino, avec un doublé sur coup franc, dont un pétard synonyme de trois points dans les arrêts de jeu. Les arrêts de jeu, c’est d’ailleurs devenu sa spécialité. Cette saison, le milieu de terrain a inscrit quatre pions, dont trois dans le temps additionnel. Symbole même du mec qui ne lâche jamais rien et qui, pour les tifosi, est directement associé au terme « grinta » . Pourtant, malgré cette longévité, Conti n’a jamais été sélectionné en équipe d’Italie. Une anomalie ?

Aucune sélection

« Ma Nazionale, cela a toujours été Cagliari. Je suis trop lié à ce club, et le reste ne m’intéresse pas » , avait-il affirmé en novembre 2012, après une liste de Prandelli où il n’apparaissait toujours pas. Le fil rouge de sa vie : toujours bon en club, jamais sélectionné. Les tifosi sardes ont toujours assuré et pensé que leur capitaine avait été snobé parce qu’il ne jouait pas dans l’un des grands clubs italiens. Il y a peut-être un peu de vrai, mais pas seulement. Peut-être aussi qu’il n’est pas tombé au bon moment. Parce que, tout au long de ces années, la Squadra Azzurra a toujours eu de la qualité au milieu de terrain, avec De Rossi, Perrotta, Gattuso, Pirlo, Aquilani, Marchisio ou Montolivo. Mais en même temps, un joueur comme Palombo a été convoqué pour la Coupe du monde 2010. Est-on vraiment certain que Conti n’a jamais mérité, à un certain moment de sa carrière, d’être appelé ? Certes, le joueur a un défaut : il joue au même poste que Pirlo, devant la défense. Et comme les deux joueurs ont pratiquement le même âge, Pirlo a toujours été devant dans la hiérarchie. Mais bon. Entre être deuxième dans la hiérarchie, et ne jamais être sélectionné (une seule sélection avec les Espoirs), il y a un juste milieu. Un juste milieu jamais trouvé.

Récemment, Prandelli a tenté de nombreux joueurs au milieu de terrain. Des gars comme Diamanti, Parolo ou Poli. Alors, désormais, on peut tenter de justifier par le fait que Conti a déjà passé l’âge. Qu’il ne va pas être sélectionné pour la première fois à 34 ans. Mais en même temps, qu’est-ce qui l’en empêcherait ? Rien. Il s’agit juste un choix. Les choix des sélectionneurs qui se sont succédé à la tête de la Nazionale, de Lippi à Donadoni, en passant par le Trap ou Prandelli. Mais le joueur, de toute façon, n’y pense plus. Il préfère se concentrer sur son équipe de Cagliari, qu’il maintient fièrement en Serie A depuis 10 ans, deuxième meilleure série du club parmi l’élite depuis les années 60-70, époque où les Sardes avaient été sacrés champions d’Italie (ah, Gigi Riva…). Une victoire, ce soir, à Rome, et Cagliari ferait un bond de six places au classement, atteignant la première moitié de tableau, et passant notamment devant le Milan AC. Pas sûr, toutefois, que papa Bruno ne soit vraiment d’accord avec ça.

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