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Constant, de doublure de Mansaré au Milan AC

Par Alexandre Pauwels
Constant, de doublure de Mansaré au Milan AC

Personne ne s’attendait à voir Kevin Constant s’imposer cette saison au sein de l’effectif du Milan AC. Encore moins au poste de latéral gauche, où il est désormais titulaire. Alors, réelle réussite ? Ou nouvelle mise en relief de la pauvreté de l’effectif milanais ?

Remplaçant à Toulouse, passé par la Ligue 2 à Châteauroux, jusqu’à un poste de titulaire au Milan AC. Oui, Kevin Constant a une trajectoire plutôt atypique. Arrivé cet été en Lombardie sous la forme d’un prêt, pour garnir un milieu de terrain orphelin de ses vieilles stars, il est pourtant parvenu à se faire une place dans un club légendaire. Ce qui a de quoi faire sourire. D’autant plus lorsque l’on sait que le bonhomme évolue désormais au poste de latéral gauche, poste qui n’est pas le sien, lui, le milieu offensif de formation. Mais là où certains pointent les problèmes du club pour expliquer pareille métamorphose, se pose la réelle question : Constant mérite-t-il sa place dans ce Milan AC ? Pour un mec qui découvre tout juste un poste qui n’est pas le sien, sa progression est en tout cas remarquable. Après, il paraît évident qu’il ne sera jamais Maldini.

De la Berrichonne à Milan, il n’y a qu’un pas

Formé au TFC, Kevin Constant est à l’époque un jeune milieu offensif talentueux, du genre impatient. Alors qu’il n’entrevoit pas la chance d’évoluer en Ligue 1, où il est à peine considéré comme une doublure du dribbleur fou, Fodé Mansaré, il décide de quitter le club en janvier 2008, pour rejoindre Châteauroux. En quête de temps de jeu, il obtient satisfaction sur les terrains de Ligue 2, tout en se prenant la tête. Son ancien coach à la Berrichonne, Dominique Bijotat, se souvient d’un jeune « avec des qualités, mais pas stable dans la durée. Il avait des coups de génie puis à côté de ça, il pétait un peu les plombs. Il avait du mal à canaliser ses émotions, il percevait souvent une décision comme une injustice systématique. Il a fait partie de la grande génération des 87, et, lui, son parcours n’est pas aussi linéaire que certains autres, donc ça le dérangeait, parce qu’il estimait avoir autant de talent. » 15 buts et 14 passes décisives plus tard, il rallie le Chievo, modeste club de Serie A, et entrevoit enfin la chance d’évoluer dans un grand championnat. Auteur de belles performances, il attire le regard du Milan AC, comme il nous l’explique dans une interview datant de janvier 2011 : « M. Braida est venu me voir, tout était bouclé pour que je rejoigne le Milan AC le 1er janvier. Mais comme j’avais déjà joué pour Châteauroux dans l’année et qu’on ne peut pas jouer dans trois clubs dans une même saison, c’est tombé à l’eau. Mais c’est pas grave. Je dois de toute façon encore faire mes preuves. Et si je suis encore bon, le Milan reviendra peut-être me chercher. » Il n’avait pas tort. Le Milan est bien venu le chercher, mais plus d’un an après. Transféré entre-temps au Genoa, il n’y a pas brillé, étant sujet à des blessures répétées. Plus que le renfort de qualité qu’il pensait être pour le Milan, Constant est ce joueur peu coûteux venu garnir un effectif amputé des départs de cadres au milieu de terrain, comme Gattuso, Seedorf ou Van Bommel.

À la base, c’est du moins le rôle que devait occuper Constant à Milan. Ce milieu tout juste honnête, présent pour faire le nombre. Mais entre les blessures des uns, les méformes des autres, et le manque de qualité général, Massimiliano Allegri lui accorde la tâche du bouche-trou. Le Français est utilisé comme milieu récupérateur, ou encore ailier gauche. Mais le coach milanais, en perpétuelle recherche de la composition idéale en début de saison, décide finalement de le repositionner en arrière gauche. Un poste qu’il avait occupé ponctuellement au Genoa, et dont la réussite fut mitigée par la nullité ambiante (le Grifone version 2011/2012, c’est 69 buts encaissés en 38 rencontres). Le premier test a lieu le 3 novembre face au Chievo, et c’est une réussite : Constant réalise un bon match, le Milan gagne 5-1, la première victoire convaincante de sa saison. Voilà qui suffit au technicien rossonero : l’international guinéen sera le titulaire sur le flanc gauche de sa défense. Ce qui a de quoi étonner ceux qui l’ont connu, coach Bijotat en tête : « Ce qu’il rechignait parfois à faire, c’est justement cet acte défensif. Il ne concevait le football que dans son côté offensif. Mais il n’avait pas, à l’époque, l’envergure du joueur de haut niveau… Il s’est tellement mis à l’écoute, avec une telle envie de réussir, qu’il a progressé à grande vitesse. »

En pleine progression

Trois jours après cette première titularisation en arrière gauche, l’international guinéen est reconduit en Ligue des champions, face à Málaga. Il est cette fois-ci à la ramasse, et coûte un but aux siens (1-1). Même topo la semaine suivante face à la Fiorentina à San Siro, où toute la défense milanaise craque en concédant trois buts (1-3). « Ça reste un nouveau poste pour moi, je n’ose pas attaquer, j’ai peur du contre, je défends peut-être un peu trop… En jouant plus offensif, je mettrai davantage mes qualités en valeur » déclarait-il début novembre dans une interview au site de la FIFA, comme pour constater ses lacunes. Depuis, il a montré d’évidents signes d’amélioration, avec par exemple, un match abouti face à la Juventus. Ce n’est pas clinquant, mais force est de constater que Constant fait le métier, tout en prenant son nouveau rôle très à cœur. Preuve en est, dans cette même interview, il était allé jusqu’à dire que « l’an dernier, le Milan avait téléphoné à mon coach Pasquale Marino pour qu’il me fasse jouer latéral gauche les derniers mois, dans l’optique de me prendre pour me faire jouer à ce poste. » Des propos en inadéquation avec ceux d’un Galliani ( « J’avais eu l’idée de le recruter lorsque Muntari s’est blessé » ), que coach Marino s’est empressé de démentir. Mais on peut y voir le signe d’un certain bien-être, aussi.

Après, il va sans dire que la présence de Constant dans le onze de départ milanais relève d’un manque flagrant au poste d’arrière gauche, où les seuls Antonini (sujet à des pépins physiques) et Mesbah peuvent se poser en prétendants. Encore en rodage mais en phase de progression, Constant bénéficie certes d’un climat particulier. Mais il y a aussi ce sentiment que quoi qu’il fasse, il aura toujours du mal à rassembler. Surtout au poste d’arrière gauche, qui a quelque chose de symbolique, à Milan. Il est celui d’une légende, Paolo Maldini. Alors évidemment, les nostalgiques peuvent aujourd’hui grincer des dents, en voyant Constant se mouvoir maladroitement. Quelle place aurait-il eu dans le Milan il y a cinq ans, ou ne serait-ce que l’année dernière ? Sûr qu’avec ce genre de réflexions, on se dit, de suite, que Constant n’a rien à foutre là. Mais la réalité est toute autre, et ce Milan n’est plus le même. Dans ce contexte, Constant tient sa place. L’histoire d’un mec honnête, auteur de prestations honnêtes, dans un club légendaire en crise d’identité, avec la nostalgie permanente des gloires du passé. Allez, c’est toujours mieux que Taiwo, non ?

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Par Alexandre Pauwels

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