Quand on est gamin, on rêve d’être connu. Vous n’auriez pas préféré devenir footballeurs pros plutôt que faire de la musique ?
Benoît : Moi, j’aurais bien aimé quand même… Mais je crois que je n’étais pas assez assidu, je n’allais pas à l’entraînement et tous ces trucs-là. En plus, j’avais une famille qui ne voulait pas que je fasse du foot à la base, donc j’ai dû faire du hockey et je n’ai commencé le foot qu’à 18 ans.Nicolas : Moi aussi, bien sûr que je voulais devenir footballeur pro. Mais le milieu m’a un peu cassé les couilles : j’en avais marre de me prendre la tête tous les samedis ou dimanches pour un match de foot.
C’est donc la musique qui l’emporte. Ce sont des débuts classiques avec une guitare acoustique ou, comme tous les jeunes, avec une électrique ?
Benoît : J’ai appris tout seul, mais j’ai commencé tard. Mais effectivement vers 14-15 ans, au lieu d’acheter une guitare acoustique et te dire : « Je peux l’emporter partout » , tu te dis qu’une guitare électrique sera mieux… avant de la laisser dans ta chambre et de regretter la guitare classique.
Nicolas : Moi, j’ai commencé avec une acoustique parce que ma mère est une sorte d’ancienne hippie, donc il y avait ça qui traînait à la maison. Puis je suis passé au métal et j’ai acheté une guitare électrique.
Être musicien et parler foot (et vice versa) semble parfois difficile, c’est votre cas ?
Benoît : Notre ingénieur du son et notre batteur sont fans de foot, maintenant c’est vrai qu’il n’y a pas ce truc « anglais » , comme avec les frère Gallagher, qui ferait que les musiciens belges soient fans du foot.
Nicolas : En France, ça m’est rarement arrivé de parler musique avec des footeux, mais chaque année, on fait la route du rock, et il y a chaque fois un tournoi organisé sur la plage par le festival. Et on fait du foot avec tous les festivaliers toute la journée. Malgré tout, on sent que c’est intimement lié.Benoît : En Belgique, on peut lier Anderlecht au Grand Jojo (rires).
Nicolas : À Marseille, c’est Van Halen. D’ailleurs, comme c’est la mode d’amener des DJs au stade, un mec super connu était venu au Parc des Princes, mais il avait passé Van Halen à l’entrée des joueurs. Il s’est vraiment fait pourrir… L’OM est donc peut-être le seul club de foot en France qui est vraiment lié à un groupe.
Vous voyez un lien entre la foule d’un stade et celle d’un concert ?
Benoît : Pas tant que ça. Je crois qu’un public de foot est beaucoup plus énergique et entrain à gueuler ou à applaudir pour des trucs. T’as une petite déviation qui amène un corner, le public va être tout fou. En concert, si tu bois une gorgée de bière et que t’en fais pas tomber sur ton pull, ben personne ne t’applaudit.Nicolas : Et j’ai l’impression que le public est davantage acteur dans un stade de football. Il y a notamment l’envie de gagner le match des tribunes. En musique, il y a un groupe sur scène et un public avec.
C’est ce côté d’opposition qui donne un plus grand rôle aux supporters de foot ?
Benoît : Ceci dit, ce serait un super bon concept : tu mets deux scènes les unes à côté des autres et tu fais jouer deux groupes en organisant des espèces de battles d’applaudimètre.
Vous avez déjà vu des joueurs aux concerts ?
Nicolas : Felipe Saad, un ancien défenseur de Malherbe, n’est pas quelqu’un qui a un grand niveau, mais il faisait notamment des papiers dans Libération pendant la Coupe du monde. Et il venait souvent à nos concerts parce qu’il aime beaucoup le rock et ce qu’il se passe autour de ça. Puis j’ai rencontré William Gallas, une fois. On faisait la musique des 100 ans du Stade Malherbe et il était invité. Il en avait un peu rien à foutre de la musique, mais il s’intéressait vachement à nous : d’où on venait, quel était notre label, etc. J’ai trouvé ça hyper touchant et agréable de la part d’un footballeur qui a une image un peu bête.
Supporter du PSG et d’Anderlecht, comment vous voyez le club de l’autre ?
Benoît : Si je devais prendre un club français de cœur, je n’irais vraiment pas vers le PSG, surtout depuis quelques années avec l’aspect pognon. Maintenant, je ne trouve pas que la Ligue 1 ait un bon niveau, mais c’est super intéressant de voir un match du PSG avec des gars qui savent vraiment s’exprimer.
Nicolas : Moi, j’ai commencé à supporter le PSG quand j’avais 10 ans, à l’époque où Marseille était en Ligue 2 pour avoir trafiqué des matchs. À Paris, c’était George Weah, Ginola et tout ça. C’était mes premières émotions dans le sport, donc j’ai suivi l’époque Canal +, celle où ça craignait, puis le rachat qatari. Sinon, pour le championnat belge, on ne s’y intéresse pas vraiment en France. Concernant Anderlecht, quand je pense à ce club, je vois le violet.
Benoît : On dit «
Mauve » hein !
Nicolas : Ouais, puis Anderlecht, ça me fait surtout penser à
Joharno quoi. Mais la dernière fois que le PSG a joué à Anderlecht, c’est surtout le public qui a été hyper classe.
Justement, quand Zlatan réalise son chef-d’œuvre à Anderlecht, le stade l’applaudit, mais certains ultras trouvaient que ça ne se faisait pas d’encourager l’adversaire…
Benoît : J’aurais complètement applaudi. Si tu joues contre un énorme machin comme le PSG et Zlatan, t’y vas en te disant que tu ne vas probablement pas gagner, donc autant aller profiter du spectacle.
C’est quoi votre grand souvenir de stade ?
Benoît : Moi, c’est surtout une proximité. Quand Tubize était encore en D1, ben on était vraiment derrière un muret, à l’anglaise. J’ai trouvé ça particulier de me dire qu’on était juste à côté des gars, quoi.Nicolas : Je me souviens que quand j’étais gamin, Caen avait transféré Kenneth Anderson et Amara Simba. J’ai une photo où je pose avec lui en étant fier comme un pacha. C’est la première fois que j’ai effleuré un footballeur… qui mettait de très beaux buts, pour le coup.
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