- Foot & TV
- Ulrich le grand frère
Comment Ulrich Ramé a remis Steven dans le droit chemin
Steven, quinze ans, n'allait plus à l'école. Steven finissait souvent à la gendarmerie, coupable de dégradations dans son village girondin. Steven traitait ses sœurs de putes. Mais ça, c'était avant l'intervention de Pascal le grand frère, épaulé par Ulrich Ramé.
Depuis ce dimanche, Bourg-sur-Gironde est connu pour autre chose que son vignoble d’appellation contrôlée, le fameux Côtes-de-Bourg. En effet, les esprits aventureux, qui auront préféré se caler devant NRJ 12 plutôt que sur un prévisible PSG-Rennes, ont découvert Steven (prononcer « Stévéne » ) et sa famille, plus bruyante qu’un Parc des Princes ayant retrouvé ses ultras. Chez lui, l’ado de quinze ans doit composer avec Karine, sa maman, Jérémy, son beau-père, huit frères et sœurs, ainsi qu’Anaïs, la petite amie de sa grande sœur Dolorès. Une colonie qui n’a rien de joyeuse, où les « mange tes morts ! » fusent parfois, quand ce n’est pas Jérémy qui menace « d’éclater la tête de tout le monde pour faire la une des journaux » . Une situation de crise qui a poussé Steven à faire appel à Pascal Soetens, plus connu comme « Pascal le grand frère » , et son émission, SOS : ma famille a besoin d’aide. Et pour remettre tout ce petit monde dans le droit chemin, Pascal dispose de deux alliés de poids : Caroline, la psychologue, et surtout Ulrich Ramé, le directeur technique des Girondins de Bordeaux.
Pilule inefficace et rêves de football
Sitôt arrivé dans le bourg, situé à une quarantaine de kilomètres de Bordeaux, Pascal évalue la situation en posant les bonnes questions. À Karine, trente-neuf ans, il demande pourquoi elle a déjà accouché à neuf reprises. « Parce que mon père était contre l’avortement, donc je les ai gardés » , répond la mère devant ses enfants, avant d’affirmer prendre la pilule sans succès. Parmi ces neuf enfants, cinq sont issus d’une première union avec un homme désormais en prison, dont Steven. Karine et Jérémy se sont ensuite rencontrés sur internet. Et entre les deux hommes du foyer, le courant n’est jamais passé. Pour Pascal, le constat est sans appel : « Entre Steven et son beau-père, le respect n’existe plus. » « Avec ma femme, il n’y a plus d’amour à cause des gosses qui font n’importe quoi » , s’emporte même Jérémy en faisant référence à Steven, qui a ses habitudes à la gendarmerie. Une attitude que Pascal juge « irresponsable » . Il faut dire que l’ado, qui rêve d’une carrière de footballeur, ne voit comme maillot que celui de son beau-père, floqué « JEREM » , lorsque ce dernier l’empoigne pour le plaquer contre un mur, en lui intimant de « faire le bonhomme » . La scène, digne d’un film des frères Dardenne, illustre l’ampleur de la situation que Pascal doit résoudre. Mais le coach familial est un homme plein de ressources.
La violence pour thérapie
Le plan de Pascal comporte de multiples étapes, l’émission durant tout de même 70 minutes. Il force d’abord Karine, Jérémy et Steven à passer la nuit dans une cabane perchée dans un arbre. Sans télévision, au grand dam de Jérémy. Le lendemain, il invite l’ado, sa mère et ses deux sœurs aînées à défoncer une bagnole à l’aide de battes de baseball, tout en discutant de la vie. Les abcès se crèvent à mesure que le pare-brise éclate, Karine finit en larmes. On avance. C’est ensuite au tour de Karine et Jérémy de discuter seul à seul avant de briser ensemble un vase. Le symbole est fort, Jérémy galoche Karine comme il ne l’avait plus fait depuis trop longtemps. Enfin, Steven enfile des gants de boxe et évacue sa frustration en martyrisant un mannequin. Pour résoudre les problèmes de violence familiale, Pascal a visiblement décidé de combattre le mal par le mal. De son côté, Karine sort de chez Caroline, la psychologue, en disant que cela lui avait fait « gavé du bien » . C’est le moment choisi par Pascal pour faire intervenir Ulrich Ramé.
Il n’a pas dit « bonjour »
« Aujourd’hui, j’ai envie de te faire plaisir, j’ai envie de te faire sourire » , avait prévenu Pascal en embarquant Steven, direction le Haillan, le fastueux centre d’entraînement des Girondins de Bordeaux. Et encore une fois, l’homme avait vu juste. Steven a des étoiles plein les mirettes en voyant Jérémy Ménez et les autres pros échanger le ballon. Il faut dire que quelques années plus tôt, Steven avait été « sélectionné » , sans plus de précisions, mais avait « tout gâché à cause de ce qu’il fume » . En voyant arriver l’ancien gardien de but international, Pascal demande à Steven : « Est-ce que tu connais ce monsieur ? » « Non » , répond le jeune homme. Peu importe. Ulrich Ramé se lance dans un discours bref mais marquant. « Au centre de formation, il y a des règles. Par exemple, on se dit bonjour le matin. » Une leçon de vie que l’ex-capitaine girondin conclut en souhaitant à Steven de faire ce qu’il faut pour s’en sortir, avant de se plier à l’obligatoire selfie. Après un jeu de rôle incompréhensible, auquel participe toute la famille et qui se termine par une effusion de larmes, il est temps pour Pascal de prendre congé, avec le sentiment du devoir accompli. Mais pas avant que Steven l’ait remercié. « Maintenant, ça va beaucoup changer dans la famille. Je vais trouver un CFA pour travailler. » Un contrat de formation en alternance qui n’aura pas grand-chose à voir avec le Championnat de France amateur, même si « JEREM » a promis de l’aider à trouver un club de foot. Tout est bien qui finit bien.
Souvenir du tournage ? #SosPascal @NRJ12lachaine pic.twitter.com/Ng146gp4bD
— Pascal Soetens (@PascalNRJ12) 6 novembre 2016
Par Mathias Edwards, devant NRJ 12