- Premier League
- J8
- City-Liverpool
Comment se comporte Liverpool et sa défense, sans Virgil van Dijk ?
Comme se débrouille Liverpool, amputé de son patron défensif Virgil van Dijk depuis sa grosse blessure subie face à Everton ? Pas si mal, si l'on se fie aux statistiques concernant son arrière-garde. Mais au vu de l'effectif limité des Reds dans ce secteur, la difficulté devrait se trouver dans la durée.
Un soldat qui ne se relève pas, une grimace affichée sur le visage et une angoisse générale. Sur la pelouse d’Anfield Road, à la 30e minute de Liverpool-Midtjylland (deuxième journée de Ligue des champions, dans le groupe I), Jürgen Klopp se met sérieusement à flipper. Son Fabinho, celui qui lui est très cher en ce moment, vient de se blesser et doit être remplacé. Out, le Brésilien est suppléé par Rhys Williams. Un petit gars de 19 ans formé au club qui a plus de cheveux que de lignes sur son Wikipédia, qui n’a pas de photo sur ce même compte et qui n’est même pas intégré dans le jeu FIFA 21.
« C’est vraiment la dernière chose dont on avait besoin, il a senti quelque chose aux adducteurs et ce n’est jamais bon signe, se désole l’entraîneur allemand face à la presse, malgré la victoire des siens contre les Danois. Il a dit qu’il n’avait pas vraiment mal, qu’il pouvait continuer, mais plus sprinter. Sauf qu’à son poste, ce n’est pas possible. Il faut faire des examens, mais ce n’est pas cool. » C’est que depuis la grosse blessure de Virgil van Dijk à Everton, l’ancien de Monaco est l’option de remplacement privilégiée aux yeux de son coach (qui l’a titularisé en défense centrale lors des trois rencontres suivant le choc face aux Toffees).
Une meilleure défense sans VVD…
Heureusement pour Liverpool, qui imaginait déjà le pire avec un forfait de plusieurs mois, l’absence de Fabinho n’est pas destinée à durer. Une bonne nouvelle, car sans le milieu défensif reculant d’un cran et sans le Néerlandais qui ne reviendra pas avant longtemps, les Reds ne peuvent pas compter sur beaucoup d’éléments pour composer leur charnière. Sachant que les pépins physiques ne lâchent pas Joël Matip (onze apparitions seulement depuis un an et demi, en championnat), Klopp associe actuellement Williams ou le moins jeune Nathaniel Phillips (23 piges) à Joe Gomez. Et pour l’instant, ces solutions par défaut fonctionnent. Au moins sur le plan des résultats et des chiffres, puisque le champion d’Angleterre en titre n’a concédé que deux buts en cinq sorties (soit 0,4 but encaissé par match, et trois cleen-sheets) pour autant de succès depuis la casse subie par Van Dijk contre un bilan précédent (plombé par le 7-2 mangé à Aston Villa, certes) de quinze pions mangés en sept rencontres (soit plus de deux buts par match, et deux clean sheets) toutes compétitions confondues.
? Man of the Match, Nat PhillipsPL debut & second senior app for @LFC9 clearances (6 headed), most in match6 times possession gained2 Interceptions1 chance created96 touches pic.twitter.com/g9NnH2GpcO
— Sky Sports Statto (@SkySportsStatto) October 31, 2020
De quoi donner espoir au technicien, qui a par exemple qualifié Williams de « spécial » et de « grand talent, notamment physiquement » ou encore adoré la performance d’un Phillips excellent dans les airs devant West Ham : « Nat Phillips, wow ! Avant le match, je lui ai demandé s’il était nerveux.« Non », m’a-t-il répondu. J’ai dit :« Je ne le serai pas non plus, alors. » Il vous tient éveillé, dès la première seconde. Il était confiant, a fait son travail et a fait un très bon match. Nat a été parfait, il est exceptionnellement intelligent. Douze équipes de Championship le voulaient, cet été. »
… dans les chiffres et un court laps de temps donné, seulement
Sauf que pour rester au sommet, l’une des clés est d’anticiper les difficultés. Et ces dernières, bien que l’arrière-garde abandonnée par son leader montre une forme étonnamment optimale, pourraient arriver lorsque le rythme va encore s’accélérer et les adversaires hausser le ton. Car outre les passages à vide pas si lointains connus par Gómez, Williams comme Phillips demeurent de belles promesses qui ne font que découvrir le haut niveau. Le premier n’a encore jamais senti l’herbe de la Premier League, pendant que le second y a effectué son baptême fin octobre. Un peu tendre, donc, quand on ambitionne de conserver sa couronne nationale et qu’on vise au moins un dernier carré de C1. Raison pour laquelle, d’ailleurs, Klopp aurait d’ores et déjà réclamé un renfort en janvier (la liste des potentielles cibles contiendrait Dayot Upamecano, Kalidou Koulibaly, voire Perr Schuurs ou encore Ozan Kabak).
A @premierleague debut for Nat Phillips tonight ??#LIVWHU pic.twitter.com/IUbTdWUO4P
— Liverpool FC (@LFC) October 31, 2020
Surtout, Van Dijk laisse un vide qui dépasse largement le plan quantitatif. Aussi bien tactiquement que techniquement, ses qualités ne semblent pas pouvoir être compensées. Même en présence de Fabinho, qui évoque un autre domaine dans lequel le Hollandais excelle (tandis qu’Adrián trouve « bizarre » de ne pas voir VVD devant lui, pour assurer la protection de ses cages) : le leadership. « Je ne suis évidemment pas Virgil, il est le meilleur défenseur du monde. Et puis, c’est un leader d’équipe et de vestiaire qui s’assure que l’ambiance est bonne, a ainsi expliqué l’ex-Madrilène, dans les colonnes du Mirror. Le manager me demande de parler davantage, pour essayer d’organiser l’équipe. Je dois faire un peu ce que Virgil fait habituellement, je dois essayer d’organiser l’équipe. Parler à l’équipe, essayer d’être un leader… » En évitant au maximum la case infirmerie, même pour prendre des conseils auprès de l’être qui manque.
Par Florian Cadu