- Ligue Europa
- 8e de finale retour
Comment rendre la Ligue Europa plus attractive ?
Outil magique pour apprendre sa géographie, la Ligue Europa pâtit du mastodonte qu’est devenue la Champions League. Voici quatre propositions pour ne pas attendre les quarts de finale et s’y intéresser.
Remettre le calendrier en ordre
Dans un tournoi de sixte, la petite finale se joue toujours avant la grande finale. Alors pourquoi caler cette Ligue Europa le jeudi, quand tout le monde s’est usé d’une Champions League pré-printemps déjà bien (r)(g)onflante ? En Ligue 1, le match du vendredi soir a, en règle générale, moins d’allure que celui du dimanche soir. Remettons cette C3 aux mardis. La Coupe d’Europe du mardi, c’est par exemple l’AJ Auxerre de Daniel Dutuel qui en colle 7 au Lokomotiv Plovdiv, c’est aussi l’AS Cannes de Pat’ Vieira avec 5 buts à Istanbul, contre le Fenerbahçe. Le match européen du mardi, c’est surtout celui qui empêche de penser au prochain week-end, et la routine du championnat.
Mieux récompenser les vainqueurs
« Avant les seizièmes de finale, l’Europa League coûte aux clubs plus qu’elle ne rapporte. » La ritournelle est récitée tous les ans par les présidents des formations engagées en C3. La faute à une distribution des droits télévisés qui ne concerne que les équipes s’étant extirpées de la phase de poules. Le problème pourrait être résolu en négociant ces fameux droits télé à la hausse en cas de diffusion le mardi, comme évoqué plus tôt. Un changement de formule pourrait également rendre la compétition plus attractive pour les sponsors. Faire s’affronter l’été les équipes aux indices UEFA les plus faibles dans une formule de poules pour ensuite procéder à un tirage intégral avec matchs aller-retour à élimination directe jusqu’à la finale exempterait la compétition d’un paquet de matchs à l’intérêt limité. Enfin, une compagnie comme RedBull, toujours prompte à financer tous les « sporalacons » qui lui passent sous le nez, pourrait mettre la main à la poche. Ne serait-ce que pour fournir en boissons énergisantes les spectateurs qui seraient tentés de piquer du nez.
Bannir les « équipes B »
À la manière de ce qui se fait en Coupe de la Ligue, l’UEFA pourrait forcer les équipes participant à la Ligue Europa à aligner une équipe crédible en se basant sur les compositions utilisées en championnat. Une mesure qui favoriserait forcément les clubs français, adeptes d’un turn-over indigne tant qu’ils n’atteignent pas les quarts de finale. Autant dire, tout le temps. Une stratégie qui mène à des éliminations en poule contre des équipes de seconde zone, quand ce n’est pas carrément en tour préliminaire. Et puis merde, on parle d’une compétition sérieuse, pas du Challenge Européen de rugby.
Le labo
Quitte à sacrifier une compétition, en la noyant avec un nombre délirant de participants, autant aller jusqu’au bout et se servir de cette Ligue Europa comme d’un cobaye pour sa grande sœur : le gros cochon qu’est la Champions League. On pourrait y tester l’arbitrage vidéo, mettre une caméra embarquée sur les hommes en noir – les arbitres hein ! -, tenter l’exclusion temporaire, jouer avec de vrais ballons, laisser une chance au sens du but de David Bellion, n’appliquer la règle du hors-jeu qu’à partir des 18 mètres, faire entrer un supporter, tiré au sort, dans chaque équipe, pour les cinq dernières minutes et donc jouer à 12 contre 12. Le plus révolutionnaire serait d’instaurer le but en or dès le coup d’envoi du match. Finie, l’excuse du calendrier surchargé, avec ces matchs à durée réduite. Aux oubliettes les équipes remaniées. L’important étant désormais de planter le plus vite possible, autant lancer toutes ses forces dans la bataille. Évidemment, les spectateurs paieraient à la sortie du stade, les prix étant fixés selon la durée de la rencontre. Seul problème, en cas de confrontation entre Bordeaux et Rennes, la partie pourrait durer jusqu’à ce que mort s’ensuive.
Par Ronan Boscher et Mathias Edwards