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Comment réintégrer Ribéry en équipe de France ?
Il est le grand absent qu'on a fini par oublier. Forfait de dernière minute, Franck Ribéry a vu de loin les Bleus se réconcilier avec leur public pendant le Mondial brésilien. Avec l'Euro à la maaison qui se profile, comment Kaiser Franck va retrouver sa place et son influence dans une équipe qui appris à vivre sans lui ? Le débat est déjà lancé.
Passer au 4-4-2 classique
Après six années de règne, le 4-3-3 instauré par l’Espagne n’est plus un gage de résultat. À l’origine du milieu avec trois éléments polyvalents dans le cœur du jeu, Didier Deschamps décide de changer la donne en constatant les limites de son schéma tactique contre la Mannschaft. Pas assez d’allant offensif, pas assez d’arguments pour prétendre à la victoire finale. Deschamps doit repenser sa composition et revenir à un milieu tranchant sur les côtés. Les accélérations latérales, c’est justement le dada de Ch’ti Franck. Positionné en milieu gauche, le Bavarois peut encore faire la différence. De l’autre côté, Mathieu Valbuena ou le futur des Bleus, Florian Thauvin, pourraient aussi créer cette dynamique. Au milieu, Paul Pogba et Blaise Matuidi offriraient une touche de nostalgie aux amoureux de la paire Vieira-Makelele. Devant, les options seront légion : réconcilier Benzema et Giroud ou associer une flèche comme Rémy ou Lacazette à l’un des deux buteurs de la maison bleue. Alimentés par Francky, ces derniers pourraient faire très mal.
Mettre fin à la hype Griezmann
Parce qu’avant toute chose, si Franck Ribéry fait l’objet d’un tel débat, c’est qu’Antoine Griezmann a largement contribué à compenser son absence aux yeux des supporters. Il faut dire que le gamin a quelques atouts dans la manche. Une coupe de hipster grenoblois posée sur une bouille d’ange, une implication de tous les instants et un talent indéniable, l’attaquant de la Sociedad a été le coup de cœur de l’hiver bréslien. Pourtant, comme toute hype, celle entourant le natif de Mâcon doit cesser. Halte aux groupes Facebook qui déclarent vouloir « coucher ou enlever leur culotte » pour le blondinet, stop à ces novices qui racontent avoir été « émus par les larmes d’Antoine » . Car si la France veut dépasser les quarts lors de son Euro en 2016, elle devra compter sur un footballeur du cru, un homme uniquement reconnu pour son habileté balle au pied. Ribéry est de ceux-là. Là où Griezmann a eu le pied un peu tremblant face à l’Allemagne, l’ailier français aurait sans doute eu le geste juste, l’inspiration géniale. Alors arrêtons de jouer la carte Griez-Mann, surcoté, porté par une image lisse au possible, et retournons au football vrai avec Ribéry. Qui sait, un groupe « Francky, fruit de ma passion » fera peut-être son apparition sur les réseaux sociaux.
Le reculer latéral gauche
31 ans. Franck Ribéry n’est pas encore un footballeur grabataire, mais l’horloge tourne. D’ici peu, les muscles risquent de se faire moins toniques, les accélérations moins tranchantes, les dribbles moins percutants. Nul doute qu’en telle circonstance, Didier Deschamps pourrait bientôt lui préférer un autre larron. Pas de panique. Car depuis quelques années, les ailiers peuvent disposer d’une reconversion toute trouvée. Désormais soumis à l’obligation presque systématique d’aider leurs latéraux en phase défensive, ces anciens feux follets reculent d’un cran quand le jus vient à manquer. Et en équipe de France, Ribéry a clairement une carte à jouer. Hargneux, capable de mener quelques offensives, Franck dispose d’une fenêtre. D’un côté, Patrice Évra et ses chaussures jaunes ont clairement exposé leur limite face à l’Allemagne, terminant la rencontre sur une succession de passes ratées invraisemblable. De l’autre, Lucas « Dewey » Digne est encore un peu tendre et ne dispose pas encore d’un siège de titulaire au PSG qui lui permettrait de se montrer indiscutable. Virer Évra, conserver Griezmann et laisser Ribéry sur le terrain : et si elle était là, la solution pour contenter tout le monde ?
Créer un chicha crew
À la fin du quart de finale au Maracanã, Didier Deschamps est déçu par sa courte défaite contre le voisin allemand. Abattu mais fier de la prestation de son équipe, le sélectionneur file la tête haute aux vestiaires. Bien lui en prend puisque sur sa route, il croise Franck Ribéry, un narguilé sous le bras. « C’était notre façon de célébrer les victoires au Bayern, coach. Ça se fait bien en équipe nationale. » Didier hallucine en voyant partir son joueur faire la teuf avec l’ennemi, mais il se dit que Kaiser Franck a peut-être la solution aux problèmes des Bleus. Ni une ni deux, il décide de rappeler tous les fans de la fumée épaisse et fruitée. Exit Koscielny, Cabaye, Valbuena, Griezmann et Giroud, place aux vrais. M’Vila arrive à l’Inter en même temps que dans les plans de DD, Adil Rami décroche sa charrette pour venir jusqu’à Clairefontaine, Jérémy Ménez suit la vibe, Samir Nasri accepte les excuses de la Dèche pour faire son come-back et André-Pierre Gignac est prêt à tirer des lattes. Sur Twitter, Anara Atranes lâche son gazouillis : « Smoke France, smoke Deschamps ! What a great manager ! » We will survive.
Par Raphael Gaftarnik et Antoine Donnarieix