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Comment recycler Hatem Ben Arfa au PSG ?
Par Mathieu Faure
4 minutes
Un jour avec les pros, un autre avec l'équipe réserve ou le Variété Club de France, Hatem Ben Arfa fait le yo-yo entre le monde du silence et la lumière, contre la volonté de son employeur qui souhaite le transférer au FC Pôle Emploi. À moins d'un an de la fin de son contrat, voici quelques pistes de réflexion pour utiliser au mieux les qualités du gaucher.
Animateur dans des cafés philo
Élevé à La Philo selon Philippe, Hatem Ben Arfa s’offre une gabardine avec des coudières en cuir marron, une pipe, un foulard dans la poche avant de sa veste, une paire de lunettes avec une ficelle et une belle petite moustache façon Friedrich Nietzsche. Face aux terminales L du lycée Jacques Monod de Clamart, HBA s’envole et explique pourquoi appeler ses enfants Sixtine et Domitille est un acte de résistance. D’ailleurs, pour l’oral du bac blanc, il n’hésite pas à ressortir des sujets casse-gueule comme « L’artiste sait-il ce qu’il fait ? » ou « Prendre conscience de soi, est-ce devenir étranger à soi ? » Finalement, il demande à son proviseur de lui laisser du temps libre pour animer des débats littéraires dans des bars de banlieue.
Directeur sportif des féminines
Antero Henrique cherche un directeur sportif pour encadrer la section féminine du club. Le Portugais a sondé Pierre Ducrcoq avant de se tourner vers Ben Arfa. Blagueur, technicien, habitué au très haut niveau féminin depuis son passage à l’OL, Hatem devient le référent de la section féminine du PSG. D’abord dans l’ombre de Patrice Lair, le coach de l’équipe fanion, HBA se fait vite une place dans les causeries. Son sens de la formule et son sourire taquin en font un interlocuteur privilégié des joueuses. Bizarrement, il demande à avoir son casier à côté de celui de Laure Boulleau.
Patron de la structure futsal du PSG
Le foot à cinq fait partie de la préparation invisible du garçon depuis un bon moment. Avant de rejoindre Nice à l’été 2015, Ben Arfa s’était entretenu en le pratiquant avec ses copains pendant six mois. Désireux de ressortir du placard son projet « Paris-SG Banlieue » des années 2000, le PSG abandonne l’e-sport et se lance dans le futsal. Une passerelle parfaite pour aller de l’autre côté du périph’. Pour ce faire, il faut monter une grosse structure avec des ambassadeurs de renom. Nenê devient le taulier au Brésil, et Ben Arfa prend en main le département français. Son premier geste ? Officialiser une nouvelle discipline : le un-contre-un. Javier Pastore et Marco Verratti demandent une licence. L’Argentin se fait recaler par son médecin traitant au moment du certificat médical.
Responsable du trophée Wanadoo à la mi-temps du Parc des Princes
Longtemps tombé en désuétude alors qu’il était la vedette des mi-temps au milieu des années 2000, le Trophée Wanadoo retrouve ses lettres de noblesse au Parc des Princes. Ben Arfa en hérite. Il doit tout repenser : le style, les règles, la musique, le déroulé et le trophée. Fidèle à son envie de bien jouer, le Trophée Wanadoo devient un petit événement. Sans surprise, le vainqueur reçoit une Chicha d’Or à la sortie d’un exercice qui récompense le joueur ayant réussi le plus de crochets.
Le grand frère des jeunes du centre
Les centres de formation, il connaît. Histoire de guider au mieux les futures générations, Hatem Ben Arfa propose de rediffuser régulièrement les extraits d’À la Clairefontaine et notamment la séquence où il insulte Diaby. En plein visionnage, le garçon décide d’innover et de se lancer dans un QCM façon permis de conduire sous l’intitulé « Quelle insulte aurait, selon vous, été la plus percutante ? » Pour clore la saison des jeunes au sein de l’Academy, Ben Arfa invite son ancien pote de promo, Geoffrey Jourdren, pour une soirée stand-up.
Rédacteur en chef de PSG TV
La vidéo Instrospection avec les lunettes et l’arbre a fait des émules. Au club, on semble apprécier le côté intimiste du travail vidéo de Ben Arfa. Il y a un peu de Terrence Malick dans la tête du garçon. Seul et accompagné, solitaire et généreux, timide et bavard, Hatem semble être plusieurs et seul à la fois. Parfait pour prendre en main la ligne éditoriale du club et montrer les joueurs comme ils sont : humains. On remet au goût du jour des longs plans séquences silencieux, avec des citations incrustées dans l’écran. Nouvelle idée, un confessionnal comme dans Secret Story. Les joueurs viennent, tour à tour, se livrer face à la caméra. On est dans l’humain. Le sensible. La séquence où Thiago Silva pleure à chaudes larmes après un quart de finale de C1 est nommée aux César.
Nutritionniste du club
Le poisson, les légumes et les féculents sont bannis. Ben Arfa réintroduit les cinq plats en sauce par jour. Les buffets deviennent riches en calories, on boit des roteuses, du gazeux, les bonbons sont autorisés pour permettre aux sucres de faire effet. Une cible de fléchettes avec le mot « Merano » est accrochée à la cantine. On a l’obligation de se resservir. Surtout, il faut profiter de l’été et des fêtes de fin d’année pour exploser le taux de cholestérol. Thomas Brolin et Michel Platini sont cités en exemple. La devise ? « Tout ce qui ne se mange pas se boit. »
« Une fois le Mondial attribué, il sera plus difficile de protéger les droits humains en Arabie saoudite »
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Par Mathieu Faure