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Comment Manchester United peut-il se sortir de ce bourbier ?
Humilié à domicile face à Liverpool dimanche (0-5), auteur d'un mois d'octobre désastreux en Premier League, Manchester United tire la tronche, et Ole Gunnar Solskjær est certainement déjà en train de faire ses cartons. Maintenant, le triple vainqueur de la C1 doit se remettre en question pour laver son honneur.
Décaler Cristiano Ronaldo à gauche
Avec lucidité, Leonardo Bonucci a évoqué le cas Cristiano Ronaldo il y a une semaine sur Prime Video : « Avant, l’équipe(la Juventus)jouait pour Cristiano, maintenant on a l’obligation et le devoir de retrouver ce qu’était la mentalité Juventus avant Cristiano. » Accueillir Cricri dans un vestiaire et un onze n’est pas de tout repos, et c’est maintenant au tour de United d’y (re)passer, se retrouvant dans l’obligation de jouer pour lui afin de le faire briller. Le fait est que le Portugais est muet depuis quatre parties de Premier League, son but pour l’honneur contre Liverpool ayant été refusé d’un chouïa. Son positionnement seul dans l’axe y est peut-être pour quelque chose, lui qui avait l’habitude de jouer à deux pointes l’an passé et qui avait réalisé sa meilleure saison en Serie A (31 pions, 5 offrandes en 33 matchs en 2019-2020) en évoluant majoritairement côté gauche – du moins sur le papier – au bon souvenir de ses années au Santiago-Bernabéu. Maintenant, courage au futur entraîneur mancunien pour ordonner à Sa Majesté CR7 de se décaler vers la ligne de touche.
Se souvenir de l’automne 2011
Se manger un +5 – dont cinq buts encaissés par David de Gea lors d’une seule et même période – à domicile de la part de son rival à la fin du mois d’octobre n’a jamais empêché Manchester United de réaliser une grosse saison par la suite. Le 23 octobre 2011, soit dix ans et un jour avant le massacre de Salah & co, MU explosait à Old Trafford contre Manchester City (1-6), Mario Balotelli plantait un doublé et se questionnait sur la vie ( « Why always me ? » ) et les locaux prenaient un sérieux coup sur la caboche. La morale de l’histoire, puisqu’il y en a une, c’est que les Reds Devils de 2011-2012 enchainèrent huit succès et un nul après cela, ne perdirent que quatre autres matchs sur la totalité de l’exercice et finirent deuxièmes de PL, battus à la différence de buts par… City. On imagine que les supporters mancuniens signeraient des deux mains pour un tel scénario. Et puis pas de panique : Sergio Agüero ne fait plus partie de ce monde-là.
Fixer une bonne fois pour toutes le cas Pogba
L’entrée catastrophique du Français dimanche contre les Reds (sortie de banc à la pause, perte de balle suicidaire sur le but du 5-0 à la 50e, rouge à la 61e pour un tacle de boucher sur Naby Keïta), alors qu’il avait débuté remplaçant pour le deuxième match de rang, est symptomatique de la période qu’il traverse. Étincelant jusqu’à la fin de l’été (sept caviars en quatre journées), mais bien moins en vue depuis, le milieu est comme d’habitude trimbalé par OGS, tantôt relayeur, tantôt milieu gauche, tantôt récupérateur. Surtout, il n’a été titularisé qu’une seule fois au mois d’octobre (trois fois sur le banc en quatre parties), Solskjær lui préférant les soldats Scott McTominay et Fred. Si la Pioche est restée plantée dans la grisaille mancunienne cet été malgré les bruits de couloir l’envoyant au PSG, ce n’était sans doute pas pour jouer les coiffeurs. Où, quand, comment ? Une remobilisation s’impose.
Indiquer la sortie à Solskjær
Loin d’être le pire successeur d’Alex Ferguson sur le banc mancunien, utile pour donner un nouveau souffle à l’équipe au limogeage de José Mourinho, OGS reste cependant un technicien qui n’a jamais réellement imposé sa patte sur cette équipe rouge, avec une animation défensive stagnant dans le moyen et des idées offensives en chute libre. De toute évidence, le Norvégien ne contrôle plus grand-chose et n’a pas les épaules pour passer un palier et incarner le projet de renaissance du MUFC (à l’inverse de Thomas Tuchel, Pep Guardiola ou Jürgen Klopp chez les concurrents) et il est temps de tourner la page. Si c’est un ancien de la maison qu’il faut, Laurent Blanc s’ennuie au Qatar (à Al-Rayyan) dans l’ombre du Al-Sadd de Xavi, et Wayne Rooney ne devrait pas tarder à sauter du côté de Derby County, dernier de Championship. Et si c’est Antonio Conte qui débarque à Carrington, pas de panique : un homme qui a réussi à remettre dans le droit chemin Ashley Young, Romelu Lukaku et Alexis Sánchez aura forcément des idées pour redresser ce club.
Ole Gunnar Solskjær is likely to get a chance to rectify #MUFC‘s dismal form.▪️ Expected to be in charge at Tottenham on Saturday▪️ Some players & staff want him out▪️ Antonio Conte among those waiting in wings? @lauriewhitwell @AdamCrafton_ @JamesHorncastle @OliverKay
— The Athletic UK (@TheAthleticUK) October 26, 2021
Sauver le pauvre Harry Maguire
Blessé au mollet pendant vingt jours à partir de fin septembre, le pauvre Harry souffre le martyr depuis son retour sur les pelouses. En grande difficulté sur la pelouse du Leicester huit jours plus tôt (ce ballon rendu à Kelechi Iheanacho sur l’égalisation des Foxes…), le capitaine des Red Devils a encore été à la rue de bout en bout contre Pool, signant notamment une non-intervention assez lunaire sur le deuxième pion signé Diogo Jota. Commandant fantôme d’une défense qui se montre à côté de ses pompes depuis plusieurs semaines déjà, l’international anglais aux 87 briques ne dirige plus grand-chose (marquage élastique, constamment bouffé dans la profondeur), et les observateurs ne se gênent pas pour en faire un parfait bouc émissaire. Soit le brassard est devenu trop lourd à porter pour le gaillard, soit celui-ci a besoin de souffler, soit la dépendance à Raphaël Varane est déjà trop grande.
mesdames et messieurs, Harry Maguire pic.twitter.com/xzID6XzZ4H
— chen zen (@imabozotbh) October 25, 2021
Par Jérémie Baron