Comment les coachs préparent-ils le derby des Chapelles ?

Alors, stressé ? « Non, pas du tout » , se marre, au téléphone, Olivier Le Gallo, VRP dans la vie et qui prévient qu’il ne fera aucune différence vestimentaire, même pour un derby : «  Je ne supporte pas le jogging. Donc je serai, comme d’habitude, en jean. » Un derby, mais quel derby ? Celui des Chapelles, le premier de l’histoire, organisé à l’initiative de la Chapelle-Neuve du Morbihan, grande victorieuse du Grand Prix 2019 du Vrai Foot Day, et qui a décidé d’accueillir, pour l’occasion, sa sœur jumelle des Côtes-d’Armor. Les deux villes sont distantes d’une centaine de kilomètres, les deux équipes, elles, d’une division départementale. « On ne se connaît pas du tout, enchaîne Le Gallo, coach de l’équipe morbihanaise. Mais comme il s’agit d’une fête, qu’on affronte une équipe qui vient d’une division inférieure, je pense qu’on va pouvoir se permettre de faire grimper d’un cran le bloc. » Partant, l’objectif va être simple : faire du spectacle. Olivier Le Gallo, toujours : « Comme il va y avoir une affluence assez dingue, je vais changer mon système. On a l’habitude de jouer le maintien depuis quelques saisons, de travailler défensivement, mais là, c’est différent. Donc je vais passer en 4-3-1-2. » Un schéma résolument offensif qui sera tenu, comme chaque week-end, par la vista de William, un meneur de jeu à l’ancienne, qui parle plus dribbles qu’efforts répétés. « C’est son véritable point faible » , sourit un coach qui pourrait aussi être obligé de faire entrer en cours de rencontre un certain Steve Savidan dans son onze. Facile ? « Faudra le ménager le gaillard, mais j’ai bien suivi sa carrière, je connais son poste… Bon, on le mettra en 9. » L’idée surtout aussi de rendre hommage, par le jeu, à un département marqué par le passage de Christian Gourcuff à Lorient. Dans le Morbihan, on joue au foot, c’est comme ça.

Une mobylette et des beaux bébés

Et dans les Côtes-d’Armor ? Aussi, mais avec une autre approche, plus défensive, compacte, mesurée. Coach de la Chapelle-Neuve du 22, Arnaud Le Coster, routier au quotidien, annonce déjà la couleur : « L’autre jour, on a tenté un 4-4-2 contre une D2. Mais là, ça va être une encore plus grosse à mon avis ! Comme on vient d’une division inférieure, il faut s’adapter et densifier le milieu de terrain. Du coup, on va venir en 4-5-1 avec l’idée, quand même, de se faire plaisir. La clé, c’est d’être rigoureux et disciplinés. Le reste, le cœur de notre équipe, c’est la bonne ambiance, surtout. » Une bonne ambiance qu’il entretient chaque dimanche en compagnie de Quentin, l’un de ses milieux excentrés. Tactiquement, c’est sur son activité que repose pas mal le gang de Le Coster, mais aussi sur celle de Baptiste, l’un des meneurs de jeu, « qui sait très bien poser le jeu » . Autre joueur à suivre : Lucas, « la mobylette, celui qui est partout sur le terrain et ratisse n’importe quel ballon » . Si Arnaud Le Coster avoue qu’il sera peut-être « timide » face à Steve Savidan, il affirme aussi que ses joueurs vont cavaler tout le vendredi soir, histoire d’être prêt physiquement pour le défi du week-end. Un défi que la Chapelle-Neuve des Côtes-d’Armor entend bien relever. Peut-être en profitant de la lenteur des centraux de celle du Morbihan, eux qu’Olivier Le Gallo qualifie de « joueurs solides sur l’homme, mais pas hyper rapides. C’est surtout des beaux bébés ! » Place à la bataille.