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Comment le clapping a tué le foot islandais

Par Jérémie Baron
Comment le clapping a tué le foot islandais

Un peu plus de trois ans après un Euro historique, l'Islande est clairement dans le creux de la vague. Et la lente agonie des footeux de Reykjavik est due à cette foutue hype de tribune, c'est une évidence.

Des milliers de Vikings tout de bleu vêtus, dans une même chorégraphie, des mains qui claquent et un son qui résonnent de plus en plus vite. C’était le tube de l’été 2016 et ça en a marqué plus d’un, quasiment autant que les exploits sportifs d’une sélection qui en avait fait son symbole. L’Islande s’était hissée en quarts de finale de l’Euro et le clapping avait définitivement fait son entrée dans la mémoire collective. Lui est resté en place, mais le problème, c’est que depuis cette élimination sèche par la France (5-2), c’est un peu le désert pour l’équipe nationale venue du nord, dernière des poules en Russie, humiliée en Ligue des nations et à la traîne dans le groupe H des qualifications à l’Euro 2020. Et si ce rituel qui avait prétendument fait la force de ce groupe était en fait la cause de tous ses maux ?

Clapping de fin

Si c’est bien l’Islande qui a hérigé le clapping au rang de hype, en réalité, il avait déjà fait son trou un peu partout dans nos stades, bien avant la compétition française. En Ligue 1, de nombreux clubs en avaient déjà fait une habitude, comme Nice ou Lens (ne cherchez plus la raison des galères du Racing, au passage). Rennes, Lyon, Bordeaux partout… Aujourd’hui, on pourrait plutôt compter les enceintes dans lesquelles il n’a pas encore été repompé, alors que de toute évidence sa durée de vie devait être restreinte.

Là où les coéquipiers d’Aron Gunnarsson en avaient fait leur arme, quelque chose de frais et d’encore un peu singulier, le clapping s’est transformé en protocole conventionnel et sans saveur que l’on sort à chaque succès, même dans un stade froid dans lequel aucune communion n’a pris forme. À l’image d’un démodé « Atchik atchik atchik, aïe aïe aïe » hasardeux lancé dans un vestiaire amateur peu soudé, pour combler un silence pesant. Bref, plus personne n’est impressionné ni surpris, ce serait même plutôt l’effet inverse. Même au pays, tout le charme s’est évaporé : à partir du moment où la chose est devenue une marque déposée en Islande, quelqu’un aurait déjà dû tirer la sonnette l’alarme.

QI foot et Sig en crise

S’il n’y avait que ça, l’Islande pourrait peut-être encore rivaliser avec une nation comme l’Albanie. Ce fléau a aussi, à n’en pas douter, des effets néfastes sur les organismes de chacun. On ne peut pas dire que le « Huh ! » chers à nos amis blondinets soit le chant de stade le plus travaillé que l’on ait vu, et cela pose problème. À force de reproduire ce mécanisme basique et infantilisant à longueur de temps, c’est toute la créativité des éléments de l’équipe qui se retrouve bafouée, et par ricochet leur Q.I. foot. Comment voulez-vous que Jóhann Berg Guðmundsson, Birkir Bjarnason et les autres se prennent la tête avec les schémas tactiques, transitions collectives et animations prévues par le néo-sélectionneur Erik Hamrén, quand depuis des années, tout ce qu’on leur a enseigné, c’est frapper dans leurs mains sans réfléchir ? Il n’y a plus de mystère : la simplicité en tribune et dans les festivités se reflète sur le rectangle vert, dans le football produit par les guerriers insulaires.

À votre avis, pourquoi Kolbeinn Sigþórsson a disparu des radars après son championnat d’Europe étincelant ? Et s’il avait tout simplement fait une overdose de clap, à force de les enchaîner et de se faire bassiner avec cette tendance ? Alors qu’il a longtemps séché l’entraînement à la Jonelière avant de mettre les voiles direction la Suède, la légende raconte qu’on l’aurait vu tout seul chez lui en train d’imiter le fameux geste, persuadé que c’est en le travaillant qu’il retrouverait le chemin des filets, plutôt qu’en enfilant ses crampons. En tout cas, coïncidence ou non, c’est à la suite de ce fameux été placé sous le signe du clap que l’armoire à glace de Kópavogur a commencé à perdre pied. Mais le Sig est toujours présent lors des matchs de l’Islande, tout comme le clapping : même bancals et plus trop d’actualité, les vieux symboles ont du mal à disparaître.

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