- Coupe du monde 2018
- Espagne
Comment l’arrivée de Hierro va permettre à la France de gagner l’Euro 2020
Fernando Hierro est le nouveau coach de l'Espagne. Super, la France va donc gagner l'Euro 2020. Comment ? C'est très simple.
31 mai 2018 : Zidane quitte le Real
Zinédine Zidane embrase la planète foot en annonçant son départ du Real Madrid, quelques jours après son troisième sacre consécutif en Ligue des champions : « J’ai pris la décision de ne pas continuer. Je pense que c’est le bon moment pour tout le monde. Je devais le faire. Je souhaite à cette équipe de continuer à gagner, et pour ça elle a besoin de voir autre chose, d’entendre un autre discours. » À ses côtés, Florentino Pérez est hébété. Comme à une femme qui vient de le quitter, le président du Real assure que ce n’est qu’un au revoir : « Je suis triste. Je voulais qu’il reste, j’ai essayé de le convaincre, mais il a pris sa décision. »
Pression populaire sur Deschamps
Le départ de Zidane s’invite dès le soir même à Clairefontaine, à la conférence de presse des Bleus. Interrogé sur la possibilité de voir le double Z lui succéder, Didier Deschamps tente de botter en touche : « Je pense que pour le moment, il a envie de profiter du repos, de sa famille et de ses proches. Et puis après, et comme je l’ai dit, il sera certainement sélectionneur un jour. Quand ? Je ne peux pas le dire. Mais ça semble logique. Ça arrivera quand ça arrivera. » Trop tard, la Desch’ sent déjà le souffle de Zizou dans son cou et Twitter s’enflamme. Quand bien même Zidane a affirmé « ne pas vouloir entraîner une autre équipe tout de suite » .
Zidane quitte le Real Madrid… pic.twitter.com/KvPAy63Dfs
— Florent Bodin (@Florent_Bodin) 31 mai 2018
Mardi 12 juin : le Real nomme Lopetegui
Par un communiqué laconique, le Real Madrid lève enfin le voile sur le successeur de Zidane : Julen Lopetegui. En poste sur le banc de l’Espagne, l’ancien coach du FC Porto s’installera sur celui des Merengues après le Mondial. Le choix surprend par son timing, irrite les Barcelonais de l’effectif. Le président de la Fédération espagnole Luis Rubiales se sent « trahi » selon Marca et annonce une conférence de presse très attendue le lendemain matin, en compagnie de son sélectionneur.
Mercredi 13 juin : Lopetegui viré la veille du Mondial
La journée commence par une image révélée par As dans laquelle on aperçoit Lopetegui en pleine discussion avec son directeur sportif, Fernando Hierro, lequel avait l’air tendu en gesticulant à plusieurs reprises, quelques heures après la nomination du technicien ibérique à la tête du Real Madrid. L’avenir s’assombrit pour Lopetegui.
Telecinco: tensa charla entre Fernando Hierro y Lopetegui https://t.co/vWJLrm5pSw
— AS (@diarioas) 13 juin 2018
12h03, le couperet tombe : Julen Lupetegui est viré. À deux jours du 1er match – et choc – contre le Portugal, la Roja n’a plus de sélectionneur. « Nous remercions Julen pour tout ce qu’il a fait parce qu’il est le principal responsable de notre présence en Russie, mais nous sommes dans l’obligation de le renvoyer. Il y a des manières d’agir qui doivent être remplies à l’égard de la Fédération et elles ne l’ont pas été. Je ne me sens pas trahi, le problème c’est la façon dont ça a été fait » , justifie le patron du football espagnol. Fernando Hierro est nommé en remplacement en urgence.
Jeudi 14 juin : l’Espagnol accuse Zidane
Sa Coupe du monde débute, mais Vladimir Poutine est furieux. Au lieu de Moscou – où la Russie est battue en ouverture par un allié des États-Unis, l’Arabie saoudite –, tous les regards sont tournés vers Krasnodar où l’Espagne a établi son camp de base. La raison ? La conférence de presse de Luis Rubiales, le président de la Fédération espagnole, qui accuse Zinédine Zidane d’ingérence et d’avoir démissionné du Real dans l’unique but de perturber la Roja au Mondial. Les locaux de la FC Krasnodar Academy débordent de journalistes, tandis que la tribune presse du stade Loujniki est déserte. À l’évocation du mot « ingérence » , Vladimir Poutine soutient immédiatement le double ZZ qui se défend dans une vidéo : « En fait, c’est pas vrai, en fait. »
Samedi 7 juillet : La Roja élimine la France en quarts
Trois victoires en trois matchs de poule avec douze buts inscrits pour un seul encaissé : l’Espagne a écrasé son groupe avant de rouler sur l’Égypte (3-0) en huitièmes de finale lors des retrouvailles entre Sergio Ramos et Mohamed Salah. En quarts, l’Espagne doit affronter la France. Or, face aux Bleus, Hierro veut briller. Lui, l’ancien défenseur espagnol, n’a jamais battu les Bleus au cours de sa carrière de joueur. Il motive ses joueurs comme jamais, et ça marche : l’Espagne s’impose 3-1. Impuissant face à la débâcle des siens, Didier Deschamps vacille.
Jeudi 12 juillet : Deschamps est remercié
Le 18 février sur le plateau de Téléfoot, Jean-Pierre Bernès annonçait que si l’équipe de France échouait avant les quarts de finale du Mondial, Deschamps quitterait son poste. Si les quarts ont été atteints, le sentiment qui prédomine est l’échec. Noël Le Graët le sait. Et Didier Deschamps s’interroge sur sa faculté à faire gagner ce groupe après trois échecs successifs. Après quelques jours d’hésitations réciproques, c’est finalement la FFF qui licencie Didier Deschamps en dépit de son contrat jusque 2020.
15 juillet : Noël Le Graët, « Ce n’est plus trop tôt »
En 2012, Zinédine Zidane avait postulé pour succéder à Laurent Blanc sur le banc des Bleus, mais s’était heurté à Noël Le Graët qui déclarait : « Pour Zidane, c’est trop tôt. » Le boss de la FFF avait alors privilégié la piste menant à Didier Deschamps, fraîchement remercié par l’OM et qui se dirigeait vers une année sabbatique. Après un refus initial, la Desch’ tombait finalement à nouveau dans les bras des Bleus. Six ans plus tard, Noël Le Graët rejoue le même scénario et déclare au 20h de TF1 : « Pour Zidane, ce n’est plus trop tôt. » Il parvient à convaincre Zinédine Zidane, reposé après son « mois sabbatique » , et dont la seule requête est un mea culpa public de Le Graët sur Benzema. Le lendemain dans L’Équipe, c’est chose faite : « J’adore Karim, il apporterait un vrai plus à la pointe des Bleus. »
12 juillet 2020 : la France gagne l’Euro 2020
Après avoir terrassé l’Allemagne et les Pays-Bas en Ligue des nations, l’équipe de France, emmenée par son trio Mbappé-Benzema-Griezmann, écrase ses qualifications pour l’Euro 2020. Un tournoi où les Bleus rayonnent aussi, premiers de leur poule, ils sortent ensuite coup sur coup l’Italie, la Belgique et l’Espagne avant d’affronter l’Angleterre en finale. Dans un Wembley totalement acquis aux Three Lions, les Bleus de Zidane s’imposent 2-0 grâce à Benzema et Mbappé. Sa légende écrite, Zinédine Zidane devient sélectionneur du Qatar pour la Coupe du monde 2022, comme le prévoyait son contrat d’ambassadeur.
Par Adrien Hémard