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Comment jouent les équipes de Laurent Blanc ?
De Laurent Blanc, on connaît son Bordeaux et son équipe de France. Des succès, de la flexibilité, mais des fins en eau de boudin. Reste à voir son PSG, et ses choix de tacticien.
À Bordeaux,…
Un 4-4-2 losange pour faire le beau en championnat : Carrasso, Ciani en stoppeur, Planus en couverture, Trémoulinas et Chalmé sur les côtés, Alou Diarra en sentinelle, deux milieux plutôt excentrés et offensifs, Wendel et Gouffran, Jussiê ou Bellion, un meneur de jeu, Gourcuff, un pivot, Chamakh, et un renard, Cavenaghi. Utilisation des côtés, place pour Yoyo, possession de balle, défense solide et haute (à cette époque, l’un, Planus, n’empêchait pas l’autre) ; ce Bordeaux avait séduit son monde et remporté le championnat 2008/09 avec un Gourcuff qui marchait sur l’eau, comme lors de ce match au Parc des Princes justement.
Un 4-2-3-1 plus concentré pour tenir le coup en Champions : les mêmes en défense, mais Fernando aux côtés de Diarra, et un attaquant en moins. La saison suivante, lors de la confrontation consanguine avec Lyon en Ligue des champions, ce schéma n’avait pas empêché les Girondins d’en prendre trois à Lyon et de dire au revoir à leur rêve de demi-finale. Mais en poule, ils avaient réussi à finir devant la Juve et le Bayern.
En équipe de France,…
Ensuite, il y a eu l’équipe de France. Pour son premier match, Lolo avait dû, pour cause de blessures ou de suspensions, se passer de nombreux cadres. Il avait alors opté pour un 4-4-2 trapèze, composé de Lloris, Méxès et Rami, Clichy et Sagna, M’Vila et Diaby, Malouda, Ménez, Rémy et Hoarau. Il s’était adapté en cours de route en faisant entrer Valbuena à droite et en plaçant Ménez dans l’axe pour un 4-2-3-1. Il avait perdu 0-1 contre la Biélorussie. Pour son dernier match, il avait un plan : doubler les latéraux. Quart de finale de l’Euro, France-Espagne, Lolo aligne Réveillère et Debuchy à droite (Lloris, Koscielny, Rami, Clichy, M’Vila, Cabaye, Malouda, Ribéry, Benzéma pour le reste). Résultat, Alba passe très vite, trop vite, le plan trépasse et l’ère du président sélectionneur avec.
De son mandat, on retiendra une qualification à l’Euro, une série de 21 matchs sans défaite, une certaine tenue des troupes après la débâcle de la Coupe du monde en AfSud. Tactiquement, un schéma bizarre, à mi-chemin entre le 4-3-3 et le 4-2-3-1. Au départ de l’Euro 2012, l’équipe type ressemblait en gros à ça : Lloris, Rami et Méxès, Évra et Debuchy, Alou Diarra, Cabaye et Malouda au milieu, Nasri à droite, Ribéry à gauche, Benzema devant. Un milieu composé d’un récupérateur, d’un passeur et d’un attaquant. Une volonté d’occuper les côtés, mais surtout de jouer en passes et de conserver la balle, et ce dès ses lignes reculées. Modèle avoué : les Barcelonais. Problème, ça n’a pas aussi bien marché que chez les Culés, et il n’y avait pas de plan B quand la France les a affrontés. Enfin, affronter les Espagnols… Une élimination un peu piteuse, avec une compo d’équipe défensive et aucune possibilité, une fois mené, de retomber sur ses pieds…
Et bientôt au PSG ?
Au PSG, on peut imaginer Lolo mettre en place un 4-4-2 cru bordelais histoire de se la raconter. Comme ça, à vue de nez, un milieu, Verratti, Matuidi à gauche, Motta à droite, Pastore en dix, ça marche. Mais ce n’est pas l’idéal. Son losange bordelais avait la particularité de bien pouvoir écarter, ce que Matuidi ou Motta ne permettent pas vraiment. Un milieu ainsi composé serait plutôt du genre à bien occuper l’axe et laisser les latéraux se charger des côtés. Pour le losange bordelais, à moins de discipliner Ménez et Moura, et de trancher entre Verratti et Matuidi pour le rôle de taulier, faudra repasser. Ou alors laisser Pastore sur un côté, mais si ce n’est pas pour faire briller le joyau argentin, quel est l’intérêt d’un 4-4-2 trapèze avec un 10, un vrai ?
En l’état actuel, l’effectif parisien paraît en revanche immédiatement compatible avec un 4-2-3-1 bien moulé. Verratti et Blaise, une ligne Ménez (ou Lavezzi)-Pastore-Moura, Ibra devant, et roule ma poule. Mais les solutions seront alors un peu justes au milieu, avec le seul Motta comme changement pour deux postes. Car oui, David est parti. Et comme Rabiot et Bodmer ne semblent pas devoir être conservés… Dommage d’ailleurs, l’un comme l’autre pourrait avoir un rôle à jouer dans une saison qui s’annonce déjà longue. Bodmer, notamment, aurait sans doute à gagner de la présence d’un Laurent Blanc. On prête un certain bon goût footballistique au nouvel entraîneur du PSG donc, forcément, un certain goût du Bodmer. Mathieu auquel, d’ailleurs, on l’a parfois comparé. Si jamais Blanc décide de le conserver, cela donnerait pas mal d’indications sur le chemin qu’il souhaite emprunter, et de baume au cœur aux nostalgiques du « vrai PSG » .
Un 4-3-3 pourrait aussi se dessiner, avec Matuidi ou Verratti, Bodmer (on sait, il ne sera pas conservé) ou Motta, Pastore. Ménez, Lavezzi et Moura se battront pour les places sur les ailes ; Ibra n’aura pas, lui, à mettre des gnons pour être titularisé à son poste de prédilection. Un milieu de terrain va certainement être recruté dans les jours qui viennent. De son identité se dessinera le cœur du jeu du PSG. Blanc pourrait ainsi retrouver deux joueurs qu’il aime. Le plus évident s’appelle Yohan Cabaye ; le plus compliqué Yoann Gourcuff. Une histoire de h, de n doublé et de prénom breton : le nouveau nouveau PSG ressemble à un délire de Charles Biétry.
Par Simon Capelli-Welter