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Comment Gomis va aider Galatasaray à remporter l’EuroLeague de basket ?
En délicatesse dès le premier tour de qualification de Ligue Europa, Galatasaray va se trouver un nouveau héros en la personne de Bafé Gomis. Mais, cette rencontre n'est que le début d'une magnifique histoire d'amour entre l'ancien buteur marseillais et le peuple stambouliote.
Gomis qualifie Galatasaray en inscrivant un quadruplé
Cet été, Istanbul a accueilli de nouveaux résidents. Pepe au Beşiktaş, Valbuena, Kameni et Dirar à Fenerbahçe ou encore Gomis et Belhanda à Galatasaray. Malgré leur duo qui sent bon la Ligue 1, les protégés d’Igor Tudor se sont fait surprendre pour leur entrée en lice en Ligue Europa face aux Suédois d’Östersunds. Une défaite 2-0 qui complique les chances de Galatasaray d’atteindre les phases de poules de C3. Mais c’était compter sans la rage de vaincre et le talent de Bafé Gomis. Six ans après son quadruplé face au Dinamo Zagreb en Ligue des champions, l’ancien buteur de l’OM réitère cette performance pour éliminer à lui tout seul Östersunds (4-0) avant de recevoir une magnifique ovation de la Türk Telekom Arena. Une légende est née.
Galatasaray et l’Olympique de Marseille se retrouvent dans la même poule
Sur un petit nuage depuis son quadruplé, Bafé Gomis continue sur sa lancée et inscrit un doublé, au retour, pour éliminer le club azéri de l’Inter Baku (2-2, 2-0) au troisième tour des qualifications. En play-off, une seule petite réalisation suffit pour dégager de la course les Grecs du Panathinaïkos (0-0, 1-0). Le lendemain, tout le second gratin européen se retrouve au Grimaldi Forum de Monaco pour le tirage au sort des phases de poules. Chapeau 1, Galatasaray tombe sur le FC Sion, le Dinamo Bucarest et… l’Olympique de Marseille. Au micro d’Anne-Laure Bonnet, Jacques-Henri Eyraud envoie des fleurs à son ancien buteur « Nous sommes heureux de retrouver Gomis qui n’a laissé que des bons souvenirs chez nous. » Le principal intéressé, lui, se contente d’un petit tweet : « Pressé de fouler à nouveau la pelouse du stade Vélodrome et de revoir les amis. » Avant de répondre à @KevinOMforever « Je vais prouver au président que je ne suis pas une doublure. » Miam.
Gomis crucifie l’OM au stade Vélodrome
Dernière journée de la phase de groupes. Derrière la surprise Dinamo Bucarest, déjà qualifié, Galatasaray et l’OM sont ex aequo avant ce déplacement des Stambouliotes sur la Canebière. Grâce à une différence de buts à leur avantage, l’Olympique de Marseille et son coach Rudi Garcia optent pour une attitude défensive, histoire de garantir le même 0-0 qu’à l’aller. Une tactique payante puisque Bafé Gomis est asphyxié par le trio Rami-Rolando-Dória. Jusqu’à la 93e minute. Trouvé par Belhanda dans la surface de réparation, l’international français se joue de l’arrière-garde marseillaise d’un simple jeu de jambes avant de trouer les filets de Mandanda d’une superbe tête dans la lucarne. Le virage des supporters du Galatasaray prend littéralement feu et chante à la gloire de son héros. Un héros qui préfère ne pas célébrer son but avant de pointer du doigt Jacques-Henri Eyraud et Frank McCourt en tribune présidentielle. Quelques minutes plus tard, Bafé Gomis explique son geste : « Contrairement au peuple marseillais, ces deux hommes n’ont pas voulu croire en moi. Je leur ai prouvé ce soir qu’ils se sont bien trompés et que je n’ai pas besoin de doublure. Mais, c’est un mal pour un bien finalement cette histoire, car j’ai toujours rêvé de jouer à Galatasaray. »
Frank McCourt achète Galatasaray
Cette élimination en phase de poules et cette humiliation publique ne plaît pas du tout, mais alors pas du tout à Frank McCourt. Et, ce n’est pas la quatrième place en championnat, synonyme de non-qualification en Ligue des champions, qui rassure le milliardaire américain. Insulté par les supporters olympiens qui aimeraient qu’il mette plus d’argent, McCourt décide alors de vendre le club lors de l’été 2017, précisant : « Ce pays ne me mérite pas. » Une fois l’OM vendu à Bernard Tapie, l’Américain décide d’assouvir une vengeance. Direction Istanbul et plus précisément le Galatasaray qu’il décide de racheter afin d’investir dans un club qui joue la Ligue des champions. À peine arrivé, l’Américain se met le public dans la poche en faisant revenir au bercail l’idole de tout un peuple, Fatih Terim, qui effectue alors son quatrième passage sur le banc du Galatasaray.
Gomis est envoyé dans la section basket-ball
Mais l’amour entre le peuple turc et le nouveau propriétaire ne dure pas longtemps. Venu à Istanbul pour ruiner la carrière de Bafé Gomis, Frank McCourt prend une décision inédite dans le monde du football : il envoie l’attaquant dans la section basket-ball du club omnisports. Unique buteur de la finale de Ligue Europa remportée face à l’Olympique lyonnais, Bafé Gomis reçoit alors le soutien des supporters du Galatasaray qui manifestent devant la maison du milliardaire américain : « Ne touchez pas à Gomis ou on touchera votre maison » , « Gomis, à jamais dans l’histoire de Galatasaray » , « Gomis président » . Malgré les menaces et les cris de contestation, McCourt ne change pas sa décision et recrute Carlos Bacca pour remplacer le néo-basketteur. De son côté, Gomis accepte sa sentence : « J’ai encore un contrat de deux ans. S’il pense qu’il me fera quitter la ville en agissant ainsi, il se trompe. Je vais m’entraîner dur et devenir un bon joueur de basket-ball. »
Gomis travaille son shoot extérieur
Amusé par la situation, le pivot turc du Thunder d’Oklahoma City, Enes Kanter, demande à son ami Russell Westbrook de coacher durant deux semaines Bafé Gomis avant que la NBA ne reprenne ses droits. Le MVP en titre accepte et se rend à Paris où auront lieu les entraînements. Très vite, Westbrook se rend compte que Gomis n’arrivera pas à enchaîner les dunks comme lui. Il décide alors de lui faire bosser le tir à trois points dans le corner. Le meneur d’OKC, aidé par le maître en la matière Ray Allen, tente de faire de lui un tireur d’élite. Si Gomis voit son shoot s’améliorer de jour en jour, il est trop juste sur les autres aspects du jeu. Tant pis, le coach de Galatasaray, Erman Kunter, a une idée : faire entrer Gomis en fin de match pour marquer le panier de la victoire au buzzer, comme il a su si bien le faire avec la section football.
Galatasaray remporte l’EuroLeague
Une tactique payante à quatre reprises en championnat pour seulement trois échecs. Qualifié en EuroLeague (équivalent de la C1), après sa victoire en EuroCup (C3) la saison passée, Galatasaray se retrouve en finale face à son voisin du Fenerbahçe pour une rencontre à la tension maximale. À cinq secondes de la fin du match, Galatasaray perd 80 à 78. Temps mort. Malgré l’enjeu et la tension du match, Erman Kunter ne change pas ses plans et fait entrer Bafé Gomis. Trouvé dans son corner droit, Gomis s’élève derrière la ligne des trois points. Swish. Grâce au Français, Galatasaray remporte pour la première fois de son histoire l’EuroLeague. Déjà apprécié par le public stambouliote, Bafé Gomis devient alors une idole absolue. Une statue à son effigie est installée au musée du club et son numéro 18 ne sera plus porté après sa retraite aussi bien dans la section foot que dans celle de basket. On dit merci qui ? Merci Frank McCourt.
Par Steven Oliveira