- Ligue des champions
- 3e journée
- Arsenal/Bayern Munich
Comment et pourquoi Arsenal va terminer fanny
Avec deux défaites en deux matchs et une double confrontation à venir contre le Bayern Munich, Arsenal est en grand danger cette année en Ligue des champions. Et avec un soupçon de malchance ou de mauvaise volonté, un parcours à zéro point n'est pas à exclure. Voici comment Arsenal pourrait terminer fanny.
Arsenal-Bayern Munich
3e journée
« Jouer contre le Bayern est un défi pour nous, mais nous sommes chez nous avec le soutien de nos supporters. Nous aurons besoin de rééditer la performance que nous avions faite face à Manchester United. » Avant d’affronter le Bayern Munich pour ce qui s’apparente à un match de la dernière chance, Théo Walcott se la joue confiant. Il faut dire que depuis la défaite surprise à la maison contre l’Olympiakos, les Gunners ont redressé la barre avec des succès nets et sans bavure contre Manchester United, puis Watford – à chaque fois 3-0 -, où même Mezut Özil a eu l’air impliqué. Mais les Bavarois n’ont que faire des élans londoniens et d’un potentiel suspense. Dès les premières minutes, Philip Lahm et ses potes mettent le pied sur le ballon, Thomas Müller refroidissant les ardeurs anglaises d’une mine sous la barre après seulement 8 minutes de jeu. Rien d’autre à signaler durant la première mi-temps à part deux buts de Robert Lewandowski aux 43e et 45e (0-3). Classique.
En début de seconde période, Arsenal tente un baroud d’honneur et réduit le score par Aaron Ramsey à la 54e. Et se prend à croire à un exploit pendant 4 minutes, le temps que Lewandowski plante son troisième but de la soirée, avant que le jeune Sinan Kurt, lancé en raison du manque d’enjeu, ne plante le cinquième but bavarois après avoir dribblé Per Mertesacker – deux fois -, puis ajusté tranquillement Petr Čech à la 70e. Perpetr, donc. Pendant les dernières 20 minutes du match, le Bayern enchaîne 400 passes quand Arsenal ne touche que 10 ballons. Après la rencontre, Arsène Wenger assure toujours viser la qualification, le Dinamo Zagreb et Olympiakos s’étant quittés sur un nul indigent (0-0) en Croatie et ne laissant les Londoniens qu’à quatre points. Le Sun titre le lendemain « Arsene Nil » . Battu à Kiev avec son Chelsea, José Mourinho détourne les critiques : « On évoque mon renvoi alors qu’il y a un entraîneur avec trois points de moins qui n’est même pas menacé. »
Bayern Munich-Arsenal
4e journée
Cette fois-ci, Théo Walcott a refusé de se présenter devant la presse, et du côté d’Arsenal, on s’est mis en mode commando pour ce match de la dernière chance. Dès les premières secondes, les Gunners pressent les Bavarois à la gorge, et Alexis Sánchez trompe Manuel Neuer d’une frappe en lucarne (18e). Avec un Özil magistral par qui transite tous les ballons, Arsenal tourne à 65% de possession de balle et s’acharne sur le but de Neuer, qui, quand il ne sort pas des parades d’extra-terrestre, est sauvé plusieurs fois par ses montants sur des frappes de Walcott, Bellerín et Ramsey. Puis arrive le drame : à la 43e, lancé par Cazorla, Özil se retrouve en face à face avec le gardien du Bayern, qui sort de sa surface pour couper la trajectoire aérienne. Le gardien met la tête, le meneur de jeu allemand les crampons… 15 minutes plus tard, les secours évacuent enfin ce dernier, victime d’une sale fracture du pied droit, action qui lui a également valu un carton jaune pour pied haut.
Sonnés par la terrible blessure de leur maître à jouer d’un soir, les Gunners se prennent deux buts de Lewandowski, histoire de ne pas changer, durant les arrêts de jeu de la première période. Au retour des vestiaires, les Bavarois confisquent la balle avec un record de 756 passes en une mi-temps, Pep Guardiola sortant Kingsley Coman à la 59e, coupable à ses yeux d’avoir tenté une frappe de l’entrée de la surface, alors que Lahm était démarqué dans le rond central. L’Olympiakos ayant explosé Zagreb 4-0, Arsenal est éliminé dès la phase de poules pour la première fois depuis 2001, mais Wenger déclare que « la Ligue Europa est également une belle compétition » . Le Sun titre « Arsene Wanker » , quand Mourinho, qui vient de battre Kiev à Stamford Bridge, assure que « franchement, la Ligue Europa, cela fait mal au crâne tellement c’est facile » .
Arsenal-Dinamo Zagreb
5e journée
L’Emirates reçoit un Dinamo Zagreb que tout le monde imagine en victime expiatoire après la campagne ratée des Gunners. Sauf que tout ne se passe pas comme prévu : si Arsenal domine une équipe qui en a pris neuf en deux déplacements, mais n’a plus marqué depuis la première journée, rien n’y fait. Ramsey touche le poteau gauche, Walcott, le droit, et Oxlade-Chamberlain bute trois fois de suite en face à face contre Eduardo. Depuis sa manita en pleine gueule reçue à Munich, le Portugais a passé son temps à prier et à réclamer l’aide de Dieu. Et visiblement, ce dernier s’est dit qu’un match contre Arsenal était le bon moment pour manifester sa puissance.
Dans les arrêts de jeu, c’est d’ailleurs le Portugais – monté sur corner alors que son coach lui hurlait de rester dans ses cages – qui crucifie Čech de la tête. Avec zéro point, Arsenal est assuré de terminer dernier quand Zagreb peut encore rêver de huitièmes de finale. Alors que toute l’Angleterre est choquée, Arsène Wenger assure, placide, que « la Premier League a toujours été notre seul objectif cette saison » . Le service sport du Sun se met en grève le lendemain quand Mourinho, tenu en échec à Tel-Aviv avec Chelsea, fulmine : « Un certain entraîneur perd sciemment un match afin d’alléger son calendrier et la FA ne dit rien, alors que moi, juste pour avoir recadré une… une… collaboratrice, on en a fait tout une affaire. »
Olympiakos-Arsenal
6e journée
Pour ce match de l’honneur, Arsène Wenger décide de sortir ses vieux jouets du placard : Ospina dans les buts, Debuchy à droite, Campbell devant, pour encadrer une équipe de jeunots issus de la réserve des Gunners. Thierry Henry ou encore Alan Shearer en mangent leur micro sur la BBC, mais Arsène Wenger n’en a cure. Arsenal finit la soirée avec une défaite 5-1 et termine à un historique score de 0 point. « À jamais les premiers » se sent obligé de clamer Rémi Cabella sur Twitter, avant de supprimer son commentaire à la demande de Vincent Labrune. En Angleterre, le fiasco londonien agite le monde du sport, le Sun titrant « Insane Wenger » . Mourinho, de son côté, vient de se faire sortir avec Chelsea après une défaite 4-2 à la maison contre Porto. Et vu qu’il s’est fait lourder dans la foulée par Roman Abramovitch, il place ses pions. « Franchement, avec l’effectif d’Arsenal, je peux remporter la Ligue des champions et la Ligue Europa dans la même saison. »
Par Nicolas Jucha