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Comment est votre Poté ?

Par Andrea Chazy
Comment est votre Poté ?

Ce mardi soir, Mickael Poté et son club de l’APOEL Nicosie s’apprêtent à défier le Real Madrid en Ligue des champions. Auteur de deux buts en quatre matchs dans ce groupe de la mort, l’international béninois est comme le bon vin : il s’améliore avec le temps. À 33 ans, après avoir écumé l’Allemagne, la Turquie et aujourd’hui Chypre, Poté ne pense qu’à une chose : prendre du plaisir, au plus haut niveau.

« Quand je suis entré à Bernabéu face au Real en Ligue des champions, j’ai revu dans ma tête tous les sacrifices, le chemin parcouru pour en arriver là et j’ai dit : « Putain Micka, je suis fier de toi. » (Rires.) » Parler football avec Micka Poté, c’est comme faire un saut dans le temps. Après avoir passé une tête à Nice entre 2009 et 2011, Poté a depuis parcouru l’Allemagne, Chypre et même la Turquie, le plus souvent en deuxième division, avant de toucher du doigt le Graal. Des années de dur labeur pour le natif de Lyon, tel un nomade fuyant l’ennui mortel de la sédentarisation. « Micka a compris très vite qu’il ne pourrait pas connaître la Ligue des champions en restant en France, et a eu l’intelligence et le courage de partir à l’étranger, commente volontiers Didier Ollé-Nicolle, qui l’a couvé à Clermont puis Nice. Pour un jeune joueur comme lui à l’époque, on peut hésiter entre être le 24e joueur de Paris, Marseille, Bordeaux, ou bien s’exporter et vivre de vraies expériences. » Sans hésiter, Poté a choisi la pilule rouge et pris alors en mains son destin : celui qui l’a amené à claquer deux buts face à Dortmund en Ligue des champions cette saison, à 33 ans.

Le LOSC, Clermont et le Bénin

Pur Lyonnais, Mickaël Poté commence le foot à onze ans. C’est dans son club de quartier du LOSC (Lyon Ouest Sporting Club), où il inscrit notamment 40 buts en une saison, qu’il est repéré une première fois par la sélection régionale, qui lui permettra à 16 ans d’intégrer le centre de formation de Grenoble. Pas convaincu par le deal qui lui est proposé par les nouveaux actionnaires japonais, Mickael Poté, dont les intérêts sont déjà gérés par Fleury Di Nallo, décide de signer à l’AS Cannes en National. Dans le radar d’Ollé-Nicolle, il débarque à Clermont en Ligue 2, puis intègre même l’équipe nationale du Bénin. Une fierté pour lui, qui considère la qualification pour la CAN 2010 en Angola comme l’un de ses plus beaux souvenirs. « Quand je suis arrivé en sélection, j’étais un peu le petit protégé, et Micka n’a pas hésité à m’emmener dans les coins sympas, raconte son coéquipier Manu Imorou. Micka, ce n’est pas une big star au pays, il n’a jamais cherché à l’être d’ailleurs. Mais c’est un cadre de la sélection, et surtout quelqu’un de respecté. »

Auréolé du statut d’international et auteur de bonnes prestations en club, Poté suit Ollé-Nicolle à Nice en Ligue 1, mais les blessures et la forte concurrence l’empêchent de passer un nouveau palier : « Quand je suis arrivé à Nice, ça s’est moins bien passé pour tout un tas de raison : je passais de la Ligue 2 à la Ligue 1, il y avait pas mal d’internationaux d’un très bon niveau comme Loïc Rémy à mon poste, Ospina etc. » Le 22 août 2011, Poté pose finalement ses valises à Dresde en 2. Bundesliga, après avoir longtemps hésité avec l’AC Ajaccio : « À l’époque, j’avais donc Dresde en Allemagne et Ajaccio qui venait de monter en Ligue 1. Je m’en rappelle très bien parce que j’avais regardé que le premier match d’Ajaccio était à Gerland contre Lyon et ça m’avait fait tiquer. Je suis de la région lyonnaise de base, et du coup, peut-être que si le premier match n’avait pas été à Lyon, j’y serais allé. » Un bon choix, qui annonce le début du carton.

« Rebirth »

Quand il débarque en Allemagne, Poté fait la connaissance de Romain Brégerie à Dresde, défenseur qui arrive lui aussi tout juste de Metz : « On avait joué l’un contre l’autre en Ligue 2 et même avant quand il était à Cannes et moi à Sète. À Dresde, on jouait devant 30 000 personnes. Sur les premiers ballons longs, personne ne connaissait Micka quand il est arrivé. Et le problème, c’est que si tu lui laisses de l’espace, ça ne sert à rien d’aller disputer le ballon de la tête. Il partait de la ligne de touche, et il sautait tellement haut que sa hanche arrivait au niveau de la tête du défenseur et le public faisait « Oooooooh ». » Une qualité de détente reconnue tant par ses adversaires que par ses coéquipiers, ce qui fait sourire l’intéressé : « En 3e, je sautais 1,72m en fosbury.(Rires.)C’est une qualité que j’ai toujours eue, et que j’ai travaillée par la suite. »

Et en plus de sauter haut, Poté commence à marquer. « Brég’ » , comme il l’appelle, se souvient bien du déclic : « Un mois après qu’il est arrivé, on joue Munich 1860 à l’Allianz Arena. Un gros match pour nous qui venions de monter. Finalement, on gagne 4-2 et Micka colle un triplé et moi le dernier. Une folie. » Cette folie, elle se poursuivra même jusque dans la célébration des buts : « Avec Micka, on avait le même humour, il avait vu toutes les cassettes des Inconnus. À l’époque, Eric et Ramzy avaient fait un spectacle au Palais des Glaces et ils avaient fait une danse. Elle était lambda, mais ça nous faisait trop rire. On a réussi à l’amener dans l’équipe parce qu’on la faisait à chaque entraînement, et du coup, pendant trois-quatre mois, dès qu’on marquait un but, toute l’équipe arrivait devant le kop, on se mettait en rond et on faisait tous la danse ! » Après ces deux années allemandes, Poté signe à l’Omonia Nicosie, puis joue deux saisons en Turquie, en D2 à Demirspor. Point commun dans tous ces clubs : Micka finit meilleur buteur du championnat à chaque fois, marquant entre 19 et 24 buts. La machine est lancée.

« Aller à Dubaï et tout, ça m’attire pas »

La réussite actuelle de Mickaël Poté, qui aujourd’hui foule les plus belles pelouses européennes, il la doit en grande partie à son travail, mais aussi à sa mentalité : « Quand j’étais plus jeune, j’avais ce truc en moi, mais je manquais de personnalité. Je ne suis pas le meilleur, j’ai tous les défauts, mais j’ai un truc : je ne lâche jamais l’affaire. J’ai toujours voulu jouer la Ligue des champions. Quand l’an dernier, j’ai reçu la proposition de l’APOEL et que j’ai vu« Ligue des champions », je n’ai même pas réfléchi. J’avais déjà dit oui en avril. Moi, aller à Dubaï, ça ne m’attire pas. Il me faut la passion et l’enjeu sportif. Là-bas, on dirait que ce sont des matchs amicaux, il n’y a personne dans le stade. Moi, j’aime les ambiances chaudes, quitte à gagner un peu moins d’argent. Ça ne m’aurait même pas dérangé d’aller en Azerbaïdjan jouer à Qarabağ, parce qu’ils jouent la Ligue des champions. Il faut avoir descojonespour faire ces choix, mais sans passion, ça ne m’intéresse pas. » Voir Poté face au Real, c’est aussi assister à la revanche d’un audacieux.

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Par Andrea Chazy

Tous propos recueillis par AC

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