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Comment Dani Alves s’est retrouvé sur la case prison
Accusé de viol sur une jeune femme de 23 ans le mois dernier à Barcelone, Dani Alves a été placé en détention provisoire vendredi par une juge du Tribunal supérieur de justice de Catalogne. Désormais dans l'attente de son procès, l'ancien défenseur du Barça et du PSG risque très gros, alors que sa carrière est très certainement terminée.
Ce lundi, Dani Alves se réveille après avoir passé sa troisième nuit derrière les barreaux de la prison Brians 1, en Catalogne. Entendu vendredi dans un commissariat de Barcelone pour une affaire d’agression sexuelle présumée, le Brésilien a été placé en détention provisoire sans caution. « Le tribunal d’instruction numéro 15 de Barcelone a entendu aujourd’hui le footballeur Dani Alves, accusé par une femme d’un délit présumé d’agression sexuelle pour des faits qui seraient intervenus dans une discothèque de Barcelone en décembre. La magistrate a décidé le placement en détention provisoire », informait la justice espagnole dans la foulée.
Trois versions des faits différentes
L’ancien joueur du Barça, de retour dans la capitale catalane pour assister aux funérailles de sa belle-mère, est accusé d’agression sexuelle sur une jeune femme de 23 ans. Les faits remonteraient à la nuit du 30 décembre, dans une boîte de nuit de la ville. Selon les informations d’El País, le joueur aurait donné trois versions différentes depuis sa première audition par les autorités, niant d’abord connaître la victime présumée, avant de reconnaître l’avoir vue cette nuit-là devant des images de vidéo-surveillance prouvant qu’ils ont passé une quinzaine de minutes dans les toilettes de la zone VIP. Mais l’international auriverde assure qu’il n’y a pas eu de viol.
? OFICIAL ?@PumasMX termina su relación laboral con Dani Alves. pic.twitter.com/ioPF6DcbS1
— Pumas En La Piel (@PumasELP) January 20, 2023
Quelques heures seulement après l’annonce de son placement en détention, son club des Pumas, au Mexique, a mis un terme à son contrat, tirant certainement le rideau sur la carrière sportive du triple champion d’Europe. « Avec cette décision, le club réitère son engagement à ne pas tolérer les actes de tout membre de l’institution, quel qu’il soit, qui vont à l’encontre de l’esprit universitaire et de ses valeurs. Le Club Universidad Nacional est une institution qui promeut le respect et un comportement droit, digne et professionnel de ses joueurs sur et en dehors du terrain. Nous ne pouvons pas laisser la conduite d’une seule personne saper notre philosophie de travail », a balancé le président Leopoldo Silva, dans un communiqué. Au-delà de la probabilité de ne plus jamais le revoir sur un terrain, c’est désormais de son avenir judiciaire qu’il est question.
En attente de procès
C’est donc derrière les barreaux que Dani Alves attendra son procès, à moins que son appel de la décision de la juge n’aboutisse. Une décision justifiée par la crainte de voir le joueur s’envoler pour le Brésil, avec qui l’Espagne ne possède pas d’accord d’extradition. Selon la loi espagnole, l’intéressé risquerait jusqu’à quinze ans de prison si les faits qui lui sont reprochés sont avérés. Le témoignage glaçant de la plaignante, révélé par El Periodico de Catalunya, risque de peser lourd. Une déposition corroborée par les images, qui la montrent sortant de la pièce en pleurs avant de quitter l’établissement avec ses amies pour se rendre à l’hôpital. La presse espagnole affirme également que celle-ci aurait refusée d’être indemnisée financièrement, préférant que l’intéressé soit jugé.
Ces derniers jours, l’affaire a provoqué de nombreuses réactions, à l’image de Xavi, en « état de choc » en conférence de presse. « Sachant comment est Dani, c’est un sujet qui m’a surpris. Je me sens très mal pour lui », confiait l’entraîneur du Barça et ancien coéquipier d’Alves, vendredi, avant de revenir sur ses propos dimanche soir, dans la foulée de la victoire contre Getafe : « J’ai commis une erreur. Nous devons condamner ces actes, que ce soit Dani ou quelqu’un d’autre. Je m’excuse. » Face à l’emballement médiatique, l’épouse de l’ancien joueur, Joana Sanz, a également appelé au calme. « Je demande aux médias qui sont devant ma maison de respecter ma vie privée en ce moment. Ma mère est décédée il y a une semaine, a-t-elle écrit sur les réseaux sociaux. J’ai perdu les deux seuls piliers de ma vie. » Alors qu’aucune date n’a pour le moment été annoncée pour le procès, Dani Alves devrait passer encore de nombreuses nuits derrière les barreaux.
Par Tom Binet