- Mercato hivernal
Comment ça marche, le mercato ?
Gameiro, Hadji, Rami... Le mercato 2011 se met doucement en place. Comme d'habitude, ça va être du grand n'importe quoi. Pourtant, les mécanismes sont rodés.
De nos jours, on entend le mot mercato partout. Pour le marché des transferts d’été, pour les mouvements des animateurs télé… pourtant, à la base, le mercato, c’est la fenêtre qui s’ouvre juste après les fêtes de fin d’année. Celle qui attire plus l’attention que les matchs de coupes. Et qui, au final, change uniquement le destin des joueurs du calibre de Kaba Diawara. Pour un agent, le mercato reste un exercice périlleux. Christophe Hutteau l’a bien connu l’an dernier avec Mathieu Valbuena, annoncé partout. Si là, Petit Vélo semble bien cadenassé, le “conseiller” a une dizaine de dossiers sur le grill. Le plus dur arrive. « Un mercato d’hiver, ça ne se prépare pas. Ou très vite. Les clubs font un bilan juste avant de partir en vacances. Les staffs commencent à pointer les faiblesses de l’équipe, les besoins et les noms de ceux qui ne donnent pas satisfaction. A partir de là, il faut aller très vite, parce qu’il n’y a qu’un mois derrière » explique-t-il.
La direction technique de Monaco a, par exemple, prévenu M’Bokani par texto, sur son lieu de loisirs, qu’elle lui cherchait un nouveau club. Aux intermédiaires de multiplier les pistes pour que le chaland s’arrête devant tant de remue-ménage. Ces dernières saisons, beaucoup de joueurs de Ligue 1 avaient ainsi été annoncés au FC Séville. Facile, le club andalou ne prend jamais la peine de démentir. Tout peut donc être crédible. Mais cet hiver, les destinations préférentielles changent. « Pour tout ce qui est bling-bling, il y a Blackburn et ses nouveaux investisseurs. En Italie, c’est Naples, qui a clairement annoncé vouloir recruter en masse. Il faut aussi compter sur Malaga, mais c’est vraiment pour les transferts de seconde zone. Sinon, pour la Ligue 1, il y a Aston Villa pour le concret et Liverpool, avec le génial Damien Comolli, pour se faire mousser » détaille Thibault, spécialiste des transferts pour le site Horsjeu.net.
Selon Hutteau, il y a un facteur à ne pas négliger pour dénicher les bluffeurs : « Avant, en France, les clubs étaient réactifs parce qu’il y avait une manne financière suffisante dans les grosses écuries. Ce n’est plus le cas aujourd’hui. Si un club perd son joueur, il va lui être très difficile d’en dénicher un de qualité égale » . Par déduction, on comprend que les clubs y réfléchissent à deux fois avant de mettre des joueurs sur le marché. Ceux qui s’y trouvent sont donc avant tout chargés de remplir les caisses de leurs futurs ex-employeurs. Martel a déjà vendu Boukari 4,5 millions d’euros à Rennes. Gameiro est annoncé à 12 millions alors qu’Hadji et Féret sont donnés partant dans tout l’Hexagone. « C’est pour mieux faire passer la pilule du départ auprès des supporters, voire même en interne. La transaction se conclut bien souvent en-dessous de ce qui est annoncé au moment de la signature » lâche l’agent. Tout n’est donc qu’invention ? Même le fameux rush de la dernière journée ? « En réalité, rien ne se fait le 31, tout est calé. Les trois parties attendent juste un peu, au cas où la situation évoluerait ou si quelqu’un craque… ou qu’on attend mieux ailleurs » rajoute Hutteau, en briseur de rêves.
Pourtant, cette année, on va encore y croire. Parce que les sites Internet spécialisés dans les transferts vont encore faire leur boulot, en donnant plein d’éléments pour rendre crédible une possible arrivée de Pape Diakhaté, le Lyonnais, à Arsenal. « En même temps, à l’époque où l’on annonçait Laurent Koscielny chez les Gunners, on pouvait penser à une mauvaise blague, rétorque le confrère d’Horsjeu.net qui y va tout de même de sa charge. Reste qu’il y en a qui ne font rien pour être crédible. Des malins ont annoncé Mutu à l’OM. C’est bien le style de Deschamps de prendre un caractériel qui n’a pas joué depuis neuf mois, tiens… » . Et encore, personne n’a encore évoqué un retour de Ben Arfa. Bientôt peut-être ?
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