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Comment bien suivre l’Euro à Lyon
Dans le fief de Jean-Michel Aulas, le football se vit à 100% (surtout depuis le début des années 2000). Sur les bords du Rhône, dans les caveaux de Saint Jean ou sur les pentes de la Croix-Rousse, footix et autres experts tactiques se croisent quotidiennement. Tout ça sous le regard attentif de Notre Dame de Fourvière et de Notre Dieu Juninho, bien entendu.
Les cinq moments du football lyonnais
15 juin 1987 : Jean-Michel Aulas débarque à l’OL. Avec Bernard Lacombe et Raymond Domenech à ses côtés, l’entrepreneur de la région entend tout changer. Si personne ne croit en son projet fou les premiers jours, JMA fait rapidement fermer des bouches. En un peu plus que 140 caractères.
4 mai 2002 : L’OL remporte son premier titre de champion de France lors de l’ultime journée du championnat en venant à bout du RC Lens à Gerland 3 buts à 1. La place Bellecour chavire de bonheur, JMA mouille la chemise dans la piscine des vestiaires. Des scènes que la France observera pendant sept longues années, sans cohabitation.
13 avril 2005 : Il y a penalty sur Nilmar.
23 mai 2009 : Lyon pleure son Dieu. Il était arrivée comme un inconnu, il repart comme une légende. Après huit ans de bons et loyaux services à Gerland, le Brésilien s’en va, la larme à l’œil et 100 buts dans la besace. Plus qu’un tireur de coups francs, Juni’ était l’Olympique lyonnais.
9 janvier 2016 : Après des années d’attente, des travaux dantesques et un bras de fer avec un agriculteur, l’Olympique lyonnais inaugure enfin son grand stade. Face à Troyes, les Gones déroulent (4-1) et Rachid Ghezzal devient officiellement le nouveau Nabil Fekir. Décines-Charpieu, terre de talents.
Le supporter emblématique du coin : Jean-Christophe Hembert
Si c’est le rôle de Karadoc dans la série Kaamelott qui l’a rendu célèbre, Jean-Christophe Hembert n’est pas qu’un acteur. Homme de planches, il met en scène de nombreux spectacles, dont ceux d’Alexandre Astier. Quand il ne déclame ni n’organise, il vibre pour l’Olympique lyonnais depuis la capitale des Gaules. Un vrai Gone, quoi.
« Je pense que dans l’histoire du football lyonnais, la montée de D2 en D1 après le match contre Alès en 1989 est un des plus grands moments. Ça a changé la donne. Avant ça on gagnait des coupes mais on était un peu un club de losers. Après je pense que le match du premier titre contre Lens est très important aussi, il ouvre un ère. J’ai beaucoup de souvenirs avec l’OL. Par exemple, quand on a gagné à Liverpool, j’y étais. C’était fou ce but de Delgado à la fin. D’autant plus qu’Anfield a applaudi l’OL. J’étais à Madrid, aussi, quand on se qualifie pour les quarts de finale de la Ligue des champions. Sur le but de Pjanić j’ai pété un boulon. C’était tellement tendu tout le long… On doit se prendre trois buts en première mi temps mais ça tient. Forcément, quand il met son but je deviens fou. Je ne sais pas ce qu’il s’est passé pendant deux minutes après le but ! J’étais à Milan aussi lors de l’élimination. C’était terrible mais c’était beau(…)J’aime beaucoup Juninho. Ce que j’aime bien chez lui, c’est qu’il est arrivé extrêmement humble alors que c’était une star au Brésil. Il arrive à 26 ans avec déjà une Libertadores et un titre de champion. La première année à Lyon il tombe sur Santini qui le faisait jouer ailier gauche mais il a fermé sa gueule. Quand on voit les jeunes de 18 ans qui gueulent quand on les met pas dans l’équipe première aujourd’hui, ça prouve l’humilité du garçon. Je crois que la ville lui correspondait bien. C’est un travailleur, pas quelqu’un de bling bling. Je pense que y avait plein de footballeurs meilleurs que lui mais en revanche il avait une haine de la défaite incomparable. Il était mauvais joueur hein. C’était un sale caractère. Il a tiré une espèce de force de ça pour devenir un très grand champion. Et ça correspond bien avec la ville. Alors que combien de joueurs seraient repartis avec le traitement de Santini ? Il l’appelait Jugnot, il le faisait jouer ailier gauche…(…)Ce grand stade c’est assez miraculeux. Tout le monde était attaché à Gerland puis au final en quelques semaines tout le monde avait pris ses marques. Et l’ambiance dedans, c’est dingo. J’ai vu le match face à Monaco. Je pensais qu’ils allaient la jouer défensive et nous planter deux contres. En fait je suis rentré dans le stade et je me suis dit que ça allait être une boucherie. C’était fou parce que de partout, même dans les loges, y avait une effervescence générale impressionnante(…)Je ne suis pas objectif en parlant de Lyon parce que c’est ma ville. Je suis resté à Lyon. La question s’est posée avec Kaamelott parce qu’on tournait à Paris mais finalement c’est le tournage qui est venu à Lyon et pas nous qui sommes allés à Paris. J’aime tout de Lyon, ses côtés biens et ses côtés pas biens. J’ai un vélo maintenant et je me fais la ville en entier à vélo et c’est splendide quoi. C’est encore plus beau comme ça. L’autre jour j’étais sur les quais de Saône, je voyais le reflet du soleil qui se couchait sur l’eau c’était magnifique(…)On a une société de production avec Alexandre Astier et Agathe Sofer et on travaille sur le film Kaamelott » .
Les bars qu’il faut connaître
Ninkasi : Qui n’a jamais descendu un pichet de blonde au Ninkasi Gerland avant d’entrer dans le stade ne peut pas se déclarer officiellement supporter de l’Olympique lyonnais.
Elephant & Castle : Bien meilleur pub que le surcôté Eden Rock et ses tarifs de malade les soirs de matchs, l’Elephant & Castle est le refuge des rosbeefs perdus à Lyon. Fish and chips pour eux.
Boston : Certainement pas le bar le plus côté de la capitale des Gaules. Mais l’un des seuls établissements nocturnes de la ville encore ouvert au petit matin. La poubelle de la ville. Mais une poubelle fun.
Kelly’s : L’endroit idéal pour aller se descendre des pintes de Guinness en compagnie des supporters irlandais. Au calme, sur les quais de Saône avec les Boys in Green.
Dikkenek : Même si Lyon n’a pas connu de joueur belge depuis Eric Deflandre, le plat pays sait quand même animer les soirées du plateau de la Croix Rousse. Si j’te dis que t’es tendue, t’es tendue Natasha.
Les Fleurs du Malt : Le bar réservé à ceux qui ont compris que la bière n’a rien à envier au vin. Des prix qui se jouent au pile ou face, des écrans un peu partout et des serveurs aimables, bref, tout ce qu’il faut pour regarder du football sans se ruiner.
Les gloires locales
Ce n’est depuis longtemps plus contestable, Lyon est une pépinière de talents jalousée dans tout l’Hexagone. Avant les Benzema, Lacazette et consorts, l’Olympique lyonnais pouvait compter sur ses stars locales, à commencer par le petit prince de Gerland, Fleury Di Nallo. Sont venus briller sous les arches par la suite : Serge Chiesa, Raymond Domenech, Rémi Garde, Ludovic Giuly, Florian Maurice, etc. Aujourd’hui encore, le centre de formation marche à plein régime, en atteste l’éventuel transfert de Samuel Umtiti vers le FC Barcelone. Et les prochaines stars lyonnaises sont déjà dans les starting-blocks : Gaëtan Perrin, Aldo et Gédéon Kalulu, Yacine Fekir et Timothé Cognat.
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Musée Gadagne, exposition DIVINEMENT FOOT
Par Gabriel Cnudde et Maxime Feuillet