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Comment bien suivre l’Euro à Lille
Visite à Lille, qui reçoit six matchs de l'Euro dont un quart de finale. Pendant longtemps sans stade, la ville est en revanche plutôt bien pourvue en bars. Pas étonnant, donc, d'y retrouver un Écossais et le prénom Marceau.
Les moments forts du foot lillois
Avant le stade Pierre-Mauroy, il fallait surtout remonter le temps ou parcourir l’espace pour retrouver des frissons de foot à Lille. Club phare de l’après-Guerre (2 championnats et 5 coupes entre 1946 et 1955), le LOSC a ensuite végété un demi-siècle avant de renaître grâce à la mythique saison 1999-2000 en Division 2 (16 points d’avance sur le 2e) suivie d’une qualification en Ligue des champions pour le promu en 2001. Le début de la grande aventure des stades : deux campagnes européennes jouées à Lens (2001-2002 & 2006-2007) entrecoupées d’un passage par Saint-Denis (2005-2006). Le sommet européen du LOSC est donc vécu à Bollaert, avec cette élimination par Manchester United sur un coup franc vicieux de Ryan Giggs, un nom à ne pas prononcer à Lille. Au Stade de France, le LOSC établit le record d’affluence pour un match de Ligue 1 contre Lyon, en mars 2009. Mais c’est finalement dans son jardin vétuste et temporaire du Stadium-Nord que les Dogues connaissent leur plus grand bonheur avec le doublé de 2011. Depuis, un stade ultra moderne est sorti de terre et a vu toutes sortes de sport passer, de la Coupe Davis à l’EuroBasket. Par pudeur, nous n’évoquerons pas la Ligue des champions 2012-2013 jouée à Pierre-Mauroy.
Ils sont nés à Lille (ou dans la métropole)
La métropole est représentée dans cet Euro par Yohan Cabaye, né à Tourcoing. Sans une blessure qui l’a poussé au forfait, Raphaël Varane serait, lui, le pur Lillois du groupe France à l’Euro. 32 ans plus tôt, Didier Six assumait ce rôle de porte drapeau pour le premier succès continental des Bleus. Avec ses 50 sélections et sa carrière de globe-trotter, il reste encore à ce jour le plus grand joueur de football né à Lille. Mais pas le plus fidèle au LOSC, titre qui revient incontestablement à Marceau Somerlink, deux titres de champion de France et 360 matchs avec les Dogues durant l’après-Guerre. Le plus grand talent brut que la métropole du Nord ait jamais porté reste Gaël Kakuta : formé à Lens, rapidement recruté par Chelsea, adoubé par Michael Ballack… À 25 ans et en difficulté au FC Séville, il a déjà choisi d’aller palper un max de reminbi en Chine, avec le Hebei China Fortune.
Le supporter emblématique (et exotique) : Andrew Gibney
Andrew Gibney a un nom qui a priori n’évoque pas spécialement les Flandres. De fait, c’est un supporter lillois venu tout droit d’Écosse. Un choix qui étonne ses amis comme sa famille, dévouée au Celtic Glasgow. Fan absolu de Peter Odemwingie, ce Britannique de 34 ans est tombé sous le charme des Dogues un peu par hasard, quand une amie de sa mère lui a rapporté une écharpe du LOSC au retour d’un voyage en France. Depuis 2011, Andrew, qui vit à Manchester, essaye d’assister à 5 ou 6 matchs minimum par saison. En 2013, il s’installe même pendant 9 mois à Lille. « Quand je suis venu vivre ici je suis allé voir plus de 50 matchs. Ceux de l’équipe première, de la réserve et même des U19. J’ai fait pas mal de déplacements aussi » raconte Andrew. « Depuis mon passage dans une émission télévisée des gens me reconnaissent dans les rues de Lille. « Hé l’Écossais » crient-ils. C’est assez bizarre, c’est comme une mini-célébrité. » À défaut de pouvoir supporter son pays d’origine pendant l’Euro, Andrew est venu apporter son soutien à sa patrie d’adoption. À Marseille d’abord, contre l’Albanie, et à Lille face à la Suisse. « Bien entendu je suis déçu que l’Écosse ne soit pas représentée à l’Euro, les fans Écossais auraient été incroyables en France. Meilleurs que les Irlandais ! » Pour voir le ch’ti lad sillonner à nouveau les pavés du Vieux-Lille et les travées de Pierre-Mauroy, il faudra attendre fin août et la réception de… Dijon. La preuve ultime, s’il en en fallait une, qu’Andrew est un fou.
Great to be back! #lille #EURO2016 #WeAreLosc pic.twitter.com/B4V7ceReuD
— Andrew Gibney (@Gibney_A) June 18, 2016
Les bars incontournables (avant de passer aux autres)
Si la ville de Lille intra-muros est petite, sa métropole est bien plus étendue et ses habitants ont généralement soif. Une palanquée de bars sont donc concentrés pour vous permettre de voir un match puis de l’oublier. Pour la jouer locale, direction Les Quais du Vieux-Lille. Au siège des Dogues du même nom, on sort le barbeuc’ sur le trottoir les soirs de grand match et c’est merguez pour tous. Même pour Eden, le bouledogue français sempiternellement posé sur son maillot du LOSC. Vous préférez garder l’haleine fraiche et travailler les langues ? Le Gastama est votre target. Labellisé « Bar sans relou » par l’association Stop Harcèlement, ce bar-auberge de jeunesse, véritable repaire des backpackers, associe foot, bon son et bonnes bières. Et si cette jolie Polonaise vous trouble au point de ne pouvoir sortir un mot sans bégayer, passez par le Kremlin et sa redoutable carte de vodka. C’est minuscule, la télé n’est sortie que pour les matchs d’équipes de l’est, et vous ne repasserez pas indemne les rideaux rouges. Un petit passage par l’îlot bar pour éponger tout ça peut être précieux. Bon compromis pour mater un match dans un cadre intimiste et sur une cuisine raffinée mais bon marché, attention toutefois à la Bête : cette bière ambrée ne pardonne pas. Pour la jouer plus simple, les combos Australian – Suite ou Confrérie – Stairway vous emmèneront au bout de la fièvre du samedi soir. Mais le dimanche, levez-vous pour remettre ça au marché de Wazemmes. En revanche, respectez les produits locaux et évitez les Palais de la Bière ou autres 3 Brasseurs de la gare. Poussez plutôt à Saint-Sauveur, en plus, il y a des baby-foot.
Retrouvez SO FOOT à Lille
50 photos de l’exposition FOOT SENTIMENTAL sont réparties dans les Clubs SNCF de différentes gares, dont celle de Lille. Ensuite direction la FNAC, où 10 documentaires de foot SO FOOT dans 2 coffrets exceptionnels sont en exclusivité. Après le centre, place à Wazemmes avec l’exposition ANTHOLOGIE DE LA PAROLE FOOTBALLISTIQUE à la Maison Folie Wazemme, dans le cadre de la biennale « Sport et culture » , L’entorse, à Lille : http://entorse.org/Exposition-Footorama. Pour le graillon, il y a des magazines et abonnements à gagner avec TAKE EAT EASY. Et pour la digestion et lire le magazine en musique, retrouvez les playlists FILTR/SO FOOT.
Par Gaspard Dael, Nicolas Jucha et Eric Carpentier