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Comment (bien) faire jouer Nicolas Pépé au sein de l’attaque d’Arsenal

Par Florent Toniutti
4 minutes
Comment (bien) faire jouer Nicolas Pépé au sein de l’attaque d’Arsenal

En recrutant Nicolas Pépé à prix d'or, Arsenal s'est constitué un trident offensif, dont les deux autres membres se nomment Aubameyang et Lacazette, qui a de quoi faire saliver les amateurs de courses rapides, de projection et d'actions tranchantes. Encore faut-il qu'Unai Emery réussisse à bien intégrer l'attaquant ivoirien dans son système de jeu...

En débarquant dans le nord de Londres, Nicolas Pépé a comblé un vide que le board d’Arsenal peinait à faire disparaître depuis plusieurs saisons. Jusqu’à ce qu’il parte pour Manchester United en janvier 2018, l’activité d’Alexis Sanchez faisait pencher le jeu de l’équipe à gauche : le Chilien partageait le premier rôle à la création avec Mesut Özil, faisant de l’ailier droit un simple complément chargé de finir les actions (Walcott, Welbeck) ou d’équilibrer l’équipe (Ramsey).

Vers un retour au 4-2-3-1 ?

Arrivé dans le nord de Londres en échange de Sanchez, Henrikh Mkhitaryan a dépanné plus d’une fois mais n’a jamais été un spécialiste du poste (c’est au poste de n°10 qu’il qui avait vécu sa meilleure vie à Dortmund). Face à cette pénurie d’ailiers la saison dernière, Unai Emery a fini par abandonner son 4-2-3-1 pour alterner entre le 3-4-3 et le 4-3-1-2 : deux systèmes de jeu qui plaçaient ses joueurs à vocation offensive à l’intérieur du jeu. En fin de saison, Özil a ainsi retrouvé un rôle central de numéro 10, derrière la paire Aubameyang-Lacazette.

L’arrivée de Pépé devrait d’abord permettre au technicien espagnol de revenir à son système de prédilection. Derrière le trio formé par Aubameyang, Lacazette et Pépé, l’entrejeu pourrait graviter autour de Ceballos, l’autre grosse recrue de l’été d’Arsenal, soutenu par Xhaka et Torreira. Le 3-4-3 apparaît aussi comme une solution viable pour le trio d’attaque… sans parler de la défense qui espère toujours des renforts. Se poserait toutefois la question du milieu de terrain : Ceballos a-t-il un volume de jeu suffisant pour tenir dans un double pivot en Premier League ? Seuls les matchs du début de saison le diront.

Dernière interrogation, et pas des moindres : la complémentarité de Pépé avec Lacazette et Aubameyang, plutôt évidente sur le papier, se traduira-t-elle sur le terrain ? Partant de son aile droite, l’Ivoirien a pris l’habitude de chercher des relais dans le coeur du jeu pour accompagner ses percussions. Logiquement, la disponibilité entre les lignes et les remises de l’ancien Lyonnais Lacazette lui permettront d’oublier Ikoné… Quant à Aubameyang, sa pointe de vitesse dans la surface de réparation risque d’en faire une cible idéale pour l’Ivoirien dans la surface adverse, à l’instar de Bamba la saison dernière (5 passes décisives de Pépé à Bamba, meilleure relation de Ligue 1 2018-19 avec… Ikoné pour Pépé).

La nouvelle MCN d’Emery ?

Mais quelque soit le système choisi par Emery, le plus important pour lui sera d’éviter ce qui avait plombé sa deuxième saison parisienne et que nous pourrions appeler l’effet MCN (Mbappé-Cavani-Neymar pour ceux qui ont la mémoire courte) : une attaque bâtie sur trois individualités si fortes qu’elles finissent par désagréger le collectif. Afin de profiter au maximum de leurs qualités en transition offensive, le technicien espagnol avait déchargé Neymar, Mbappé et Cavani d’une large partie du travail défensif, laissant aux sept autres joueurs de champ la sympathique tâche de défendre dans leurs 40 mètres. Cela avait permis à Paris de surprendre et dominer un Bayern en perdition à l’automne… mais cela avait fini par entraîner sa perte au printemps. Avec Lacazette en relais, Aubameyang à la finition et surtout un Pépé quasiment impossible à stopper sur 40 mètres balle au pied la saison dernière, faut-il craindre les mêmes effets pour les Gunners ?

Arsenal manque beaucoup trop de qualités individuelles derrière pour se permettre de déresponsabiliser ses attaquants lorsque le ballon est dans les pieds adverses. Et si Pépé a coûté 80 millions d’euros, c’est aussi pour son volume de courses. Sous les ordres de Christophe Galtier, l’attaquant n’a jamais rechigné à faire les efforts, que ce soit très haut à la perte du ballon ou 60 mètres plus bas pour aider son latéral, le tout sans perdre sa lucidité dans les 30 derniers mètres. Charge à Emery d’être aussi convaincant envers son nouveau trio d’attaquants. Car chaque course de leur part, chaque pressing, ce sera peut-être une intervention en moins pour Mustafi ou Sokratis.

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