Est-ce que vous supportez une équipe en particulier ?
Alex : Le groupe est d’Annecy. Aujourd’hui, t’as Évian Thonon Gaillard, mais c’est un club jeune, qui a à peine deux ans, donc tu ne peux pas avoir d’affect. Tu ne peux pas vibrer pour Évian. Donc quand tu grandis en Rhône-Alpes, le club que tu supportes pour des questions de proximité, c’est Lyon. Surtout qu’ils ont été champions sept fois d’affilée et que c’était LE club. À moins d’être japonais et d’être supporter de Manchester United, naturellement, c’est comme ça que ça se passe. Bon, je dois admettre que quand j’étais vraiment petit, j’aimais beaucoup Marseille. Parce que c’était le gros club et qu’ils venaient de remporter la Ligue des champions. Mais ce sont des souvenirs liés à l’enfance, des trucs un peu flous : des posters dans la chambre et des abonnements àOnze Mondial.
Mais t’es vite devenu fan de Lyon ?
Alex : Ouais, avec la période des Anderson et des Juninho. Puis viennent Essien, Diarra, etc. Une équipe démentielle. D’autant que j’ai 24 ans donc j’ai commencé à être lycéen puis étudiant au moment où Lyon gagnait beaucoup. Donc tu te retrouves rapidement à pouvoir voir des matchs de Ligue des champions tous les mercredis dans ta ville. Je me rappelle des Lyon-Real Madrid qui étaient assez incroyables. Quand t’arrives à bouffer – presque – à chaque fois le Real, c’est génial. Mais c’était il y a dix ans. Désormais, je ne suis plus trop. C’est là que tu fais la différence entre un club de cœur et un club lambda. Si t’as pas de club depuis que tu es tout petit, tu décroches facilement, je pense. À Lyon, la magie n’est plus là. C’est un club par procuration ! (rires)
Ça vaut peut-être le coup de faire l’effort de supporter l’ETG, non ?
Alex : Ouais mais… Non. Ça fait un peu mal de le dire. Et puis, faut connaître la région : Évian et Thonon, ce sont deux villes totalement différentes, pas forcément tournées vers Annecy ; et Gaillard, c’est la banlieue d’Annemasse. Avant, il y avait Croix-de-Savoie, mais le club était minuscule. Donc l’ETG, ça sonne comme un faux club, qui n’a pas encore d’âme. Mais si on avait douze ans à Annecy aujourd’hui, c’est sûr qu’on serait au stade pour soutenir notre équipe. Mais ça manque d’authenticité.
Vous avez quand même Pascal Dupraz. C’est pas rien.
Alex : Ouais, c’est vrai. Mais il a remplacé Casoni il y a quelques années, non ? Le mec supportait pas d’être en Haute-Savoie. En off, il avait dit ne pas supporter le froid. Et puis bon, les Savoyards sont pas les gens les plus chaleureux au premier abord. C’est une région à l’identité forte. À Annecy, il y a des mecs du mouvement Savoie libre qui défile dans les rues ! Donc trop de tartiflette pour Casoni, je crois ! (rires)
Il paraît que vous êtes monté sur scène avec Cantona. Vrai ?
Howard : Cantona, on l’a côtoyé au moment où il traînait avec la bande de Mathias Malzieu. On a ouvert plusieurs fois dans des grandes salles pour Dionysos et ils tournaient La Mécanique du cœur. Il assistait souvent aux balances, notamment. C’était très émouvant. On a fait nos groupies, quoi.
Alex : Moi, je me suis retrouvé à côté de lui pendant un vol Paris-Figari, avec sa femme et ses enfants, aussi. Il était tellement classe…
Votre meilleur souvenir de foot ?
Alex : Le truc qui ne serait pas original, ce serait de dire la Coupe du monde. Donc je dirais que ça reste le match retour France-Ukraine. Personne ne voulait y aller, tout le monde pensait que c’était foutu, qu’on n’allait pas passer. Je décide d’acheter des places pour quatre au Stade de France parce que je sentais qu’un truc allait se passer. Pour moi, c’était tellement impossible de ne pas aller à la Coupe du monde au Brésil. Après, c’est facile de dire ça a posteriori. Mais je l’ai senti. Et au Stade, c’était incroyable. Tous les drapeaux, la communion, et Ribéry qui chante la Marseillaise complètement faux. Quand ils ont joué Samba di Janeiro à fond, ça a été l’apothéose !
En parlant de musique, comment expliquez-vous le clivage entre football et musique en France ?
Alex : Les barrières sont créées naturellement par la manière dont sont traités les sujets. Quand tu lisais Onze Mondial à l’époque, tu lisais pas Rock’n’Folk. C’est très clivant. Donc les passerelles entre foot et musique ne se font pas facilement alors que, pourtant, je trouve que ce sont deux univers qui se rejoignent. La communion dans un stade sera la même que celle que tu pourras rencontrer dans une salle de concert. Et puis un groupe de musique, c’est comme une équipe.
Howard : Un batteur situé derrière comme un gardien, le bassiste et le guitariste sur les côtés comme des ailiers ! (rires)Alex : Ouais, et puis ces mêmes clichés que tu peux avoir sur un batteur ou un bassiste, que sur un attaquant ou un libéro.
Pour finir, votre meilleure anecdote de foot ?
Alex : J’étais gamin et j’étais invité au mariage de ma tante dans une sorte de bastide provençale. Et là, un énorme car de foot débarque : en fait, le club de l’OM était en résidence là-bas. Donc j’étais aux anges : un mariage qui aurait dû être normalement chiant est devenu magique. Je crois que j’ai toujours mon autographe de Fabrizio Ravanelli qui traîne dans un tiroir.
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