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Coman le Barbare roi

Par Charles Alf Lafon
Coman le Barbare roi

Pas encore assez fort pour le PSG et la Juve, Kingsley a enchaîné un bon match en Ligue des champions et deux en Bundesliga avec le Bayern. C'est peu, mais si c'était déjà beaucoup ? Itinéraire d'un joueur entre Pogba, Diarra et Henry.

Le 7 juillet 2014, Kingsley Coman, 18 ans, s’engage pour cinq ans avec la Juventus Turin. Encore un symbole de la formation parisienne qui s’en va, avant même d’avoir pu prouver quoi que ce soit. Un départ du Paris Saint-Germain marqué de scepticisme teinté de pragmatisme : pourquoi si tôt, dans un club où le temps de jeu est peut-être au moins aussi incertain, dans un pays dont il ne connaît rien ? Lui est droit dans ses bottes, comme il l’explique au Parisien. « C’est une décision réfléchie. Je sais pourquoi je suis parti et je n’ai aucun compte à régler avec le PSG. Je voulais juste être considéré à ma juste valeur. » De son côté, Nasser Al Khelaïfi ne comprend pas non plus : « Je pense que les jeunes sont vraiment très impatients, ils veulent jouer tout de suite, ne pas attendre. C’est un grand problème. Zlatan, Thiago Silva, David Luiz ou Thiago Motta ne sont pas devenus grands comme ça. J’ai essayé de le garder. (…) La vérité ? Jamais il n’aurait commencé avec nous aujourd’hui, peut-être dans deux ans, mais pas avant. » Pourtant, avec la Vecchia Signora, il commence. Très bien même. Titulaire pour la première journée de Serie A face au Chievo, il est élu homme du match. Les médias transalpins sont ravis, certains de tenir un nouveau Pogba. Las, n’est pas Paul qui veut. Sur l’ensemble de la saison, Coman prend part à 20 bouts de matchs. 637 minutes, pour si peu de choses. Un but en Coupe d’Italie lors d’une démonstration face au Hellas, parce qu’il aime bien Vérone. Deux assists en Serie A. Son meilleur moment, c’est peut-être d’être entré une minute lors d’une finale de Ligue des champions, déjà perdue certes, mais une finale de Ligue des champions tout de même. Ce n’est pas donné à tout le monde.

De Vérone aux aléas du mercato

L’été arrive, et en dépit des arrivées de Zaza, Dybala et Mandžukić, Coman compte défendre sa place turinoise. L’inexplicable se produit alors : le Bayern Munich s’intéresserait au Français. Une rumeur folle, incompréhensible, grotesque. Digne d’un générateur. Le joueur n’est pas espagnol, n’est pas milieu de terrain, perd souvent la balle, dribble. Son intelligence tactique semble encore chiche. Il n’a rien prouvé. Que peut bien lui trouver Pep Guardiola ? Sauf qu’Arturo Vidal jette de l’huile sur le feu à Bild: « Kingsley est un jeune joueur qui a de grandes qualités. Il est puissant, rapide et a une immense marge de progression. Si le Bayern va le chercher, ce sera une excellente recrue pour le club. » Malgré tout, Coman est titulaire avec la Juve pour l’ouverture de la saison de Serie A, en soutien de Mandžukić. Nous sommes le 23 août, le mercato est presque terminé. Tout cela n’était donc qu’une opération pour faire monter sa cote. Une opération qui tient 63 minutes, au moment de son remplacement par Dybala. Il ne reportera sans doute plus jamais la tunique blanc et noir. Dans la foulée, il part pour Munich, dans des conditions tout aussi abracadabrantesques : deux ans de prêt à 7 millions l’année, et une option d’achat à la fin de 21 millions. Bien plus qu’Alou Diarra à l’époque, quittant le Bayern pour Liverpool sans avoir jamais joué.

Melon bavarois

Le 30 août 2015 donc, Kingsley Coman, 19 ans, s’engage pour deux ans, voire plus, avec le Bayern Munich. Encore une fois, il est persuadé d’avoir fait le bon choix. « J’ai déjà joué pour plusieurs grands clubs en Europe, mais pour moi, le Bayern est un cran au-dessus du reste » , déclare-t-il ainsi au moment de sa présentation. Sans perdre une miette de sa confiance en lui en route : « Je suis plutôt un joueur qui peut faire la différence. Je donnerai toujours tout pour l’équipe. Je pense que je suis en bonne condition physique. Si l’entraîneur me dit que je dois jouer, alors je serai prêt à jouer. » À ses côtés, Matthias Sammer commence par livrer la soupe habituelle : Coman est un joueur dont « le potentiel est exceptionnel » et « si l’entraîneur le décide, alors il va exploser » . Puis le libéro Ballon d’or dit beaucoup sans qu’il n’y paraisse : « Les postes offensifs à droite et gauche ne sont pas dotés. Nous voulons lui donner l’opportunité de nous renforcer immédiatement. » Pour finir par cracher le morceau : le PSG et la Juve n’étaient point des équipes avec une tactique adaptée à ses capacités, le Bayern si.

Dans un premier temps, Pep Guardiola est intrigué. « Je suis ravi. De nos jours, les jeunes joueurs ont une telle confiance en eux, c’est complètement différent de ce que j’ai connu. Maintenant ils arrivent, et… disent qu’ils sont les meilleurs. Mais c’est bien. Je suis content. Nous verrons bien. » Sammer, lui, avait déjà tout vu. Pour Pep, il faut absolument garder le ballon, aussi bien pour se protéger que pour attaquer. De ce fait, il peuple le terrain de joueurs fins et intelligents, au détriment des joueurs unidimensionnels que peuvent être les défenseurs centraux, les ailiers, les buteurs. Et surtout, il les place au cœur du jeu, parce que comme son nom l’indique, le morceau est primordial. D’où le repositionnement de Lahm notamment. De ce fait, le Bayern est une équipe terriblement dominante dans l’axe. Mais la théorie a ses limites, et Guardiola le sait bien. Parce qu’il faut parfois tacler, Boateng. Parce qu’il faut parfois marquer, Lewandowski. Parce qu’il faut parfois déborder, Robben et Ribéry. Bien sûr, son Bayern en fait souvent fi. Mais sans le duo, que ce soit avec Müller, Götze ou Thiago, tous attirés par l’axe, les Bavarois se sont quelque fois cassé les dents sur le pare-brise du bus. Alors Douglas Costa a changé la donne. Un ailier classique, qui mord la ligne, centre, dribble, provoque, étire. La majorité des points cette saison lui reviennent de droit. Récemment, aussi un peu à Kingsley Coman.

I’m in love with the CoCo

Le Français y est allé crescendo. Une entrée insignifiante face à Augsburg. Une autre, déterminante, en Ligue des champions à l’heure de jeu contre l’Olympiakos : deux passes décisives et le match est scellé. Une titularisation face à Darmstadt, redoutable promu : son premier but en Bundesliga, des duels gagnés à la pelle. Enfin, ce week-end contre Mayence et son bloc équipe compact et physique, la confirmation : un assist pour Lewandowski, une passe décisive de Costa pour un but, pour une part prépondérante dans la victoire 3-0. Le trio se huile, le duo avec le Brésilien a déjà un nom : CoCo. De quoi remplacer Robbery, du moins pour l’instant, peut-être pour longtemps. Coman n’a que 19 ans, Costa 25. Peut-être sous Sammer, si jamais Guardiola rejoint ses amis mancuniens. Il est encore tôt bien sûr. L’année dernière, Coman aussi n’avait pas tenu la longueur. Une histoire revient alors à l’esprit : celle d’un jeune attaquant français, mal utilisé à la Juve, parti après quelques mois à peine dans un grand club européen.

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