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Colombiens et Argentins éparpillent
La Colombie et l'Argentine foncent vers le Brésil. Cafetereos et Albicelestes se sont promenés vendredi, respectivement face à la Bolivie (5-0) et au Venezuela (3-0). Derrière, l'Uruguay a rassuré mais n'a pas gagné.
Colombie – Bolivie : 5-0 Buts: Torres (20e), Valdes (49e), Gutierrez (61e), Falcao (85e), Armero (93e)
Les Cafeteros sont irrésistibles. Vendredi, sous les 35 degrés humides de la caribéenne Barranquilla, Falcao et consorts ont fait se liquéfier onze infortunés Boliviens. A la mi-temps, le tableau d’affichage ne traduisait pas la domination colombienne, mais le second acte allait le faire, lui. Le seul but de la première période a été inscrit par Macnelly Torres, servi par Juan Cuadrado, pourtant en position de hors-jeu (20e). Un but valable avait toutefois été préalablement refusé aux locaux, et un pénalty sur Falcao non sifflé. Au-delà du score lourd, la Colombie a une nouvelle fois impressionné par sa capacité à multiplier les occasions. Une facilité à mettre hors de position l’arrière-garde qui ne peut être uniquement attribuée au duo Falcao-Gutierrez, mais plutôt à la diversité des sources de danger. Le travail des arrières latéraux doit être spécialement mis en relief. Les montées de Zuñiga, et surtout d’un virevoltant Cuadrado, ont mis au supplice les Boliviens.
Auteur de deux entrées détonnantes face au Chili et au Paraguay, l’automne dernier, au poste de milieu droit, Cuadrado a cette fois été titularisé en lieu et place du latéral Pablo Armero. Un nouveau choix gagnant de Pekerman, comme celui d’avoir fait de Macnelly Torres son numéro 10. Le joueur de la Fiorentina et celui de l’Atletico Nacional ont été les grands animateurs de cette rencontre, plus qu’un James Rodriguez, un ton en dessous de ce qu’il propose de coutume. Outre l’ouverture du score, Torres s’est notamment signalé par un amour d’offrande en profondeur pour Teofilo Gutierrez (61e). Les patronymes des autres buteurs disent tout du moment de plénitude vécu par la Colombie. Le défenseur central et maillon faible, Carlos Valdes (Independiente Santa Fe), a ainsi doublé la mise à la 49e. Dans les arrêts de jeu, Pablo Armero, qui aurait pu être amer d’avoir été écarté du onze titulaire, inscrivait sa première réalisation en sélection, et jubilait. Enfin, le bonheur ne pouvait être total sans un but du héros de tout un pays, Radamel Falcao. El Tigre posa sa griffe d’une reprise à bout portant (85e). Bilan colombien sur ses quatre dernières rencontres éliminatoires : douze points dans le portefeuille, quatorze buts inscrits, un but encaissé. Qui dit mieux ? Personne.
Argentine – Venezuela (3-0) Buts : Higuain (28, 58e), Messi (sp, 45e)
L’Argentine a-t-elle réalisé son meilleur match des éliminatoires face au Venezuela ? C’est bien possible, et pas si étonnant pour une sélection qui grandit match après match. Corps auparavant coupé en deux, mais dont l’arsenal offensif compensait toutes les carences, l’Argentine forme désormais un véritable collectif. Face au Venezuela, elle a même ressemblé pour la première fois de l’ère Sabella à un implacable rouleau-compresseur. Venu en Argentine avec des ambitions, la Vinotinto s’est montrée impuissante face aux déferlantes albiceleste. Retranchée dans sa moitié de terrain, le Venezuela a fini par craquer peu avant la demi-heure de jeu, surpris par le bon appel dans le dos de sa défense d’Higuain, servi sur un plateau par un Messi injouable (un but, deux passes décisives). « Seul un Messi de ce niveau pouvait voler la vedette au Pape Francisco » , a considéré Olé, en fervent paroissien de l’église messianique.
Privé de Di Maria (suspendu) et d’Agüero (forfait), Sabella a fait confiance, sans surprise, à Ezequiel Lavezzi, mais aussi à Walter Montillo, talentueux milieu offensif employé par les Brésiliens de Santos. Aligné à gauche de l’attaque, dans un 4-2-1-3 où Messi rayonnait en numéro 10, Montillo a mis de l’huile dans les rouages de l’Albiceleste. Titularisé pour la première fois en éliminatoire, pourra-t-il toutefois résister au retour de Sergio Agüero et de Di Maria ? Montillo vient, en tout cas, de donner matière à réflexion à Sabella, avant le rendez-vous de mardi en Bolivie. Sa prestation remarquée entrouvre également la porte à des joueurs de profil similaire, tel Javier Pastore…
Uruguay-Paraguay : 1-1Buts : Suarez (80e) pour l’Uruguay. Benitez (87e) pour le Paraguay.
La Celeste a stoppé sa chute libre. Ex leader des éliminatoires, elle restait sur trois défaites et un nul. Face au Paraguay, Forlan et consorts ont clairement redressé la barre, même si la victoire n’a pas été au rendez-vous, la faute à « une erreur grossière » , dixit Oscar Tabarez. A la 87e, trois Uruguayens se sont gênés sur un ballon aérien, que l’infortuné Diego Lugano a dévié involontairement en retrait. Une tête qui se transformait en passe décisive pour le joueur de Toluca, Edgar Benitez. Tabarez avait débuté le match dans un prudent 4-3-1-2, au sein duquel Nicolas Lodeiro se voyait livrer les clés du jeu, derrière le duo Forlan-Suarez. En deuxième période, El Maestro allait modifier son plan de départ. Cavani entrait dès le retour des vestiaires, et la Celeste passait en 4-2-1-3. Option offensive ratifiée à la 68e minute avec l’entrée de Gaston Ramirez à la place du latéral Maxi Pereira. Option payante, puisque Luis Suarez ouvrait le score d’une superbe volée croisée à la 80e. Un but qui ressemblait alors à celui de la victoire. Ce match nul, plutôt juste au terme d’une rencontre rugueuse entre deux collectifs vaillants, permet à la Celeste de prendre au Venezuela sa quatrième place. Le Paraguay reste lanterne rouge. Mardi, l’Uruguay devra confirmer son regain de forme au Chili.
Pérou – Chili : 1-0But : Farfan (87e) pour le Pérou
Dernier match de la onzième journée des éliminatoires de la zone CONMEBOL, le « clasico del Pacifico » a accouché d’une rencontre indécise et musclée. Septièmes à quatre points de la zone de qualification au coup d’envoi, les Incas se devaient de l’emporter face à leur voisin et ennemi. Privé de Paolo Guerrero (suspendu) et de Juan Manuel Vargas (forfait), la tâche du Pérou s’annonçait toutefois ardue face à un Chili désormais cornaqué par Jorge Sampaoli, l’homme qui a fait des miracles à la tête de la U. Pour son premier match officiel en tant que sélectionneur de la Roja, cet Argentin, disciple de Marcelo Bielsa, n’a évidemment pu encore faire adopter ses principes de jeu à ses nouvelles ouailles. Le Chili s’est bien montré le plus entreprenant, mais n’a que rarement déstabilisé l’arrière-garde inca. Finalement, Jefferson Farfan a fait exulter l’Estadio Nacional de Lima à la 87e, en trompant Claudio Bravo. Avec ces trois points arrachés, le Pérou, auteur d’un début de campagne calamiteux, revient dans la course à la qualification.
Le classement : Argentine (23 pts), Colombie (19), Equateur (17), Uruguay (13), Venezuela (12), Chili (12), Pérou (11), Bolivie (8), Paraguay (8). Les quatre premiers qualifiés. Le cinquième jouera un barrage.
Par Thomas Goubin