ACTU MERCATO
Coke, hasta siempre capitan !
Séville est souvent cité en exemple pour sa gestion des transferts. Mais en perdant Coke, les Palanganas ont commis une vraie erreur. C'est un autre cadre qui quitte Nervion.
Unai Emery, Juan Antonio Reyes, Éver Banega, Grzegorz Krychowiak puis coup sur coup Kevin Gameiro et Coke. En peu de temps, Séville a perdu son coach et cinq joueurs cadres, soit six figures majeures de son équipe et de son vestiaire. Mais si le départ du fantasque Argentin et de l’ex-Gunner étaient actés depuis plusieurs mois et s’il était difficile de refuser les offres pour le Basque, le Polonais et le Français, lâcher son capitaine pour à peine 4 millions d’euros (+1 d’éventuels bonus) à Schalke 04 est plus qu’une erreur. Allez, osons le mot : c’est une connerie.
.@coke23andujar: « Estaré lejos, pero con mi camiseta roja y blanca siempre debajo » https://t.co/6tbNitdxprhttps://t.co/N38DUjCCXn
— Sevilla Fútbol Club (@SevillaFC) August 1, 2016
Coeur brisé
Coke, c’est un des symboles du SFC. La saison dernière, il a marqué un but en Liga : lors du derby contre le Betis dans un Sánchez-Pizjuán baigné de soleil et incandescent. Il a aussi planté deux buts en Ligue Europa : ceux du 2-1 et 3-1 en finale contre Liverpool, ceux du triplé. Tout sauf un hasard. Depuis son arrivée en 2011 en provenance du Rayo Vallecano, le Madrilène a disputé 163 matchs pour les Palanganas. Sa grinta lui a permis de conquérir l’aficion et ses coéquipiers. Ce n’est pas étonnant si nombre d’entre eux étaient là pour ses adieux et qu’Emery se soit fendu d’un tweet lui rendant hommage : « Plus qu’un buteur et vraiment plus qu’un capitaine » . Lors d’une conférence de presse émouvante achevée dans les larmes, Monchi n’a pas caché son amertume et glissé un tacle à sa direction : « c’est un jour difficile. J’ai vendu beaucoup de joueurs et de nombreux transferts sont accompagnés de doutes. Mais sur celui-là, je suis certain que quelque chose ne va pas et qu’on a eu tort » . L’éminence grise sevillista en matière de recrutement a par ailleurs résumé le sentiment qui prédomine à Nervion : « J’ai un goût amer en bouche, parce que nous avons fait une erreur. Nous avons perdu quelqu’un de très important. Pas un joueur, pas un arrière droit : nous perdons un capitaine, le cœur de l’équipe, un joueur qui a tout donné pour le club » . Ce départ ne semble donc pas avoir été pris avec l’accord de l’un des personnages les plus importants de Séville, qui a été à deux doigts de quitter le navire il y a à peine quelques semaines de cela. Ça sent la sacrée bonne ambiance…
Más que un goleador y bastante más que un capitán… https://t.co/FDxQTGkhNk pic.twitter.com/XpAW0UIZkQ
— Unai Emery (@UnaiEmery_) August 1, 2016
Très mauvais timing
Où va Séville ? De toute évidence, Nervion entame un nouveau cycle. Mais la relève sera-t-elle au niveau de ses glorieux aînés ? C’est loin d’être gagné. Perdre autant de cadres d’un seul coup ne peut pas être compensé par les plus de 70 millions d’euros récupérés. Le leadership ne s’achète pas, il se forge match après match. La relation privilégiée de Coke avec Vitolo était l’une des plus belles du pays et l’une des plus sous-cotées également. Reconstruire de tels automatismes peut prendre du temps, tout comme insuffler une nouvelle dynamique. Certes, le mercato de Monchi fait saliver (notamment Ganso, Kranevitter, Vietto, Ben Yedder, peut-être Parejo dans les prochains jours) mais entre Sampaoli qui commence une carrière en Europe après 4 ans comme sélectionneur et plus de la moitié de son XI-type à bâtir, Séville fait un saut dans l’inconnu. Se passer d’un joueur emblématique comme Coke n’est pas la décision la plus inspirée qu’ait pu prendre le club andalou, surtout pour un montant aussi ridicule vu son âge (29 ans), son poste et l’époque déraisonnable. Il aurait dû être la pierre angulaire du nouveau chapitre, le relais privilégié du Mister argentin. Lors de sa despedida, Coke a confessé que ce qui lui manquerait le plus, ce sont les escargots accompagnés d’une bière bien fraîche. Les Sevillistas risquent de regretter un moment que leur capitaine soit parti remplacer les caracoles par une Krakauer.
Par FM Boudet