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Clubs français en coupes d’Europe : Le néant et l’angoisse

Par Raphaël Brosse
4 minutes

Piteusement éliminé par le FC Bâle, jeudi soir (1-2 AP), l’OGC Nice a tiré le rideau d’une saison européenne calamiteuse pour le football hexagonal. Lorgnée par les Néerlandais, la cinquième place de la France au coefficient UEFA n’a jamais semblé autant menacée. Et aussi peu méritée.

Khephren THURAM of Nice during the UEFA Europa Conference League, quarter final, second leg match between Nice and Basel at Allianz Riviera on April 20, 2023 in Nice, France. (Photo by Pascal Della Zuana/Icon Sport)
Khephren THURAM of Nice during the UEFA Europa Conference League, quarter final, second leg match between Nice and Basel at Allianz Riviera on April 20, 2023 in Nice, France. (Photo by Pascal Della Zuana/Icon Sport)

On avait fini par se prendre au jeu. À croire en une folle épopée de l’OGC Nice, dernier rescapé français en coupes d’Europe. Après tout, Didier Digard avait le mojo, Terem Moffi avait trouvé son rythme de croisière et tous les rêves semblaient permis dans cette Ligue Europa Conférence sans réel favori. En tout cas, on avait du mal à imaginer comment Bâle, modeste sixième d’un championnat suisse composé de dix équipes, allait pouvoir barrer la route des demies au Gym. Le nul obtenu à l’aller (2-2) était frustrant, mais les Aiglons avaient toutes les cartes en main pour terminer le travail chez eux. Ils étaient idéalement partis pour le faire, ont longtemps mené au score sans jamais parvenir à breaker… puis ils se sont lamentablement écroulés. Un but du revenant Jean-Kévin Augustin, porté disparu depuis des années, a ouvert de justesse les portes d’une prolongation angoissante. Et un autre, de Kasim Adams, a plongé l’Allianz Riviera dans le silence. Il restait du temps, mais les Azuréens, tétanisés par la tournure des événements, n’ont jamais vraiment réagi (1-2 AP). Ils ont quitté la scène européenne la tête basse. À l’image du foot français dans son ensemble.

Les limites de la lose sans cesse repoussées

Dire que les clubs de l’Hexagone ont vécu une saison continentale désastreuse ressemble en effet à un doux euphémisme. Ils étaient six sur la ligne de départ et, alors que le mois d’avril n’est pas encore terminé, tous ont déjà disparu du paysage. Au moins, l’an passé, Marseille avait fait l’effort de se hisser dans le dernier carré de la C4. Il faut d’ailleurs remonter à 2019 pour trouver trace d’un exercice sans la moindre formation de Ligue 1 en demi-finales. Le bilan est d’autant moins reluisant quand l’on se souvient que les Niçois étaient les derniers défenseurs de la bannière tricolore depuis début mars, ce qui en dit long sur l’ampleur de la débâcle. Mais plus encore que les résultats, indiscutablement mauvais, c’est la manière qui interpelle. Car à l’exception notable du FC Nantes, qui a fait ce qu’il a pu avec ses armes et s’est heurté à une Juventus plus forte que lui, les représentants français se sont ratés dans les grandes largeurs.

Dayot Upamecano (Bayern Munich) face au PSG.
Dayot Upamecano (Bayern Munich) face au PSG.

Premier à abdiquer, début novembre, l’OM a trouvé le moyen d’échouer à la dernière place d’un groupe de Ligue des champions tout sauf insurmontable (Tottenham, Francfort, Sporting) en encaissant le but fatal au bout du temps additionnel de l’ultime match. Le PSG, de son côté, n’a pas véritablement existé contre un Bayern Munich tellement toussotant que son entraîneur, Julian Nagelsmann, a pris la porte deux semaines après le match retour. Enfin, que dire de Monaco et de Rennes, inexplicablement sortis en seizièmes de finale de la Ligue Europa alors qu’ils semblaient tenir leur billet pour les huitièmes ? Victorieuse en Allemagne à l’aller, l’ASM s’est liquéfiée devant le Bayer Leverkusen dans son antre, chutant aux tirs au but. Le SRFC a fait encore plus fort dans la lose. Face au Shakhtar Donetsk, un adversaire considérablement affaibli par la guerre en Ukraine et en exil forcé, les Bretons ont concédé un CSC improbable en prolongation, avant de perdre leurs moyens aux pénos devant un Roazhon Park médusé. Dans les moments qui comptent, les clubs français ont flanché, ce qui est à la fois désespérant et symptomatique de leurs carences lors des joutes continentales. La pièce du destin, quant à elle, est systématiquement tombée du mauvais côté.

Alerte rouge pour le coefficient UEFA

Avec un tel bilan, forcément, on ne peut que s’inquiéter pour la cinquième place de la France au coefficient UEFA. Celle-ci est de plus en plus menacée par les Pays-Bas (qui n’ont plus que 1,264 point de retard) et, si l’on peut remercier l’AS Rome d’avoir écarté le Feyenoord Rotterdam, il faudra surveiller de très près le parcours de l’AZ Alkmaar. En cas de sacre en Ligue Europa Conférence, agrémenté de trois victoires sur les trois derniers matchs, les Rouge et Blanc feront tomber le foot français au sixième rang. Ce serait un coup terrible, dans la mesure où le classement acté à l’issue de cette saison définira le nombre de clubs qualifiés pour la nouvelle mouture de la Ligue des champions, en 2024-2025. Le cinquième enverra trois équipes en « phase de la Ligue », plus une autre en tour préliminaire, tandis que le sixième n’aura droit qu’à deux billets directs (et un autre pour le tour préliminaire). Ce scénario catastrophe pend donc dangereusement au nez du football hexagonal, qui n’en est toujours qu’à deux trophées européens remportés en 68 ans. Après tout, avoir moins de représentants français en Europe ne peut que réduire les occasions d’être ridicule.

Le classement des effectifs de Ligue 1 les plus cotés

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