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Claude Puel, une demie pour apaiser les esprits ?

Par Mathieu Rollinger
5 minutes
Claude Puel, une demie pour apaiser les esprits ?

En octobre dernier, Claude Puel ouvrait sa mission maintien à Saint-Étienne avec une victoire dans le derby (1-0). Balayé au retour à Lyon (0-2) cinq mois plus tard, l’ASSE est loin d’être sortie d’affaire, d’autant plus que la gestion des hommes et la qualité de jeu instillent des doutes autour du coach. La réception de Rennes en demi-finale de la Coupe de France ressemble à une dernière chance pour injecter un peu de douceur dans cette âpre saison.

Robert Herbin compte trois Coupe de France dans son palmarès d’entraîneur. Soit trois de plus que Claude Puel, qui s’apprête à recevoir ce jeudi en demi-finale le tenant du titre dans un Chaudron dans lequel ses joueurs se sont déjà ébouillantés à quatre reprises cette saison. Dans sa chronique dans La Tribune-Le Progrès, l’emblématique entraîneur à la tignasse rousse donne régulièrement son avis sur la popote stéphanoise. Et c’est peu dire qu’elle lui goûte peu cette année. « Cette saison, c’est compliqué. Il faut secouer les joueurs dans le bon sens du terme, conseillait-il, il y a deux semaines. Cette équipe a besoin d’être stimulée. Il ne faut surtout pas les cajoler. Il faut parler avec une certaine détermination, ça finit par s’imprégner dans les têtes. Il faut insister sur le collectif. Il y a des joueurs talentueux et d’autres moins. Cet amalgame ne fonctionne pas toujours et c’est embêtant. » Herbin ne veut pas se l’avouer, mais l’institution est en danger. « C’est de la folie de se dire qu’on peut descendre en Ligue 2 ! Je ne peux pas y croire » , continuait-il après la déroute à Lyon.

Saisi à la Puel

Sans taper sur quiconque, le Sphinx pose tout de même son successeur au cœur de l’équation. Si Claude Puel a réussi à faire démarrer la saison stéphanoise après le faux départ avec Ghislain Printant, puis a réussi à refaire démarrer la machine verte après le calage (14 points sur 18 sur ses deux premiers mois, contre seulement 8 sur 24 pour Printant), son équipe patauge depuis la mi-décembre et n’a engrangé qu’une victoire sur cette période en championnat. Certes, les blessures de Denis Bouanga ou de Zaydou Youssouf, pour ne citer que les rares satisfactions, n’ont pas aidé le technicien. Si bien que seule la Coupe de France peut offrir un peu d’air au club du Forez. Et qu’importe si la qualification au tour précédent face aux amateurs d’Épinal a été laborieuse. « C’est sûr qu’il y a beaucoup de déception (après le derby), mais il faut repartir et regarder devant pour cette demi-finale super importante, assurait dimanche Puel. Il faut se servir de ce qu’on a vu(dimanche) soir pour mieux démarrer jeudi et se donner les moyens d’être acteurs. »

« Secouer les joueurs » , Claude Puel l’a fait. Herbin peut en prendre note. Déjà dans les vestiaires du Groupama Stadium, où il a su remobiliser ses troupes. Sauf que cette agitation n’a pas forcément été faite uniquement « dans le bon sens du terme » , puisque plusieurs conflits à l’intérieur du groupe ont fissuré l’édifice stéphanois. Il y eut d’abord le cas Timothée Kolodziejczak, joueur qui a évolué sous les ordres de Puel dans trois clubs différents (Lyon, Nice et donc Sainté), mais critiqué pour son état d’esprit avant d’être écarté. « Je n’accepte pas qu’il remette en cause mon intégrité professionnelle, répondait le gaucher, aujourd’hui réintégré. Dire que je suis laxiste, avare de mes efforts, alors que je travaille au quotidien afin de me trouver dans les meilleures conditions pour le club fait de la peine à mon entourage. Ça non plus, je ne l’accepte pas. Je suis droit dans mes pompes. » Mais ce n’était que les prémices d’un clash beaucoup plus retentissant, cette fois avec le vice-capitaine Ruffier, huit saisons au club, écarté pour ses mauvaises performances après la défaite à Brest (2-3).

Dur à cuire

L’épisode a déjà fait jaser, notamment l’agent du gardien, Patrick Glanz. Ce dernier n’avait pas hésité à sortir la sulfateuse dans les colonnes de L’Équipe, évoquant « un rapport de force dictatorial avec toutes les composantes du club » imposé par cet entraîneur qui « crache sur une légende » . Secrets de vestiaires et cold cases rouverts, tout y passe : « Il était détesté à Lyon, Nice et Leicester, où des joueurs respectés en Premier League, comme l’international anglais Jamie Vardy et le gardien du Danemark Kasper Schmeichel, n’ont pas manqué de l’incendier quand il est parti. Je comprends mieux pourquoi. Vous savez, quand un entraîneur, à trois heures d’un match au Parc des Princes contre le PSG, est à deux doigts d’en venir aux mains avec un de ses milieux de terrain, tout est résumé. » Voilà le management du dernier Français à s’être exporté outre-Manche une nouvelle fois remis en cause, même s’il a fait planer le doute sur le retour de Stéphane Ruffier ce jeudi dans le groupe.

Pourtant, Saint-Étienne s’était séparé de Ghislain Printant pour des raisons tout à fait opposées. Un coach proche des joueurs, mais rapidement dépassé par le début de saison catastrophique. Ce qui pousse à questionner le niveau réel des joueurs expérimentés dans l’effectif, tout Cabaye, Debuchy ou M’Vila qu’ils soient. Dans le même temps, les présidents Romeyer et Caïazzo soutiennent un coach avec qui ils pensent pouvoir préparer l’avenir. Et ce n’est pas avec des cadres vieillissants et/ou piqués dans leur orgueil que Sainté reverdira. Dimanche soir par ailleurs, les rares joueurs à ne pas couler étaient les jeunes défenseurs William Saliba et Wesley Fofana, 18 et 19 ans. Claude Puel joue peut-être avec le feu, la place de barragiste n’étant qu’à deux points, mais il ne manque peut-être qu’un déclic pour que son ménage soit enfin bénéfique. Et quoi de mieux qu’une finale de Coupe de France pour fédérer ?

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