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Claude Puel reste : youpi !

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Claude Puel reste : youpi !

Caramba ! Encore raté ! Cette nuit, l'insubmersible Claude Puel a été maintenu en poste par Jean-Michel Aulas après une défaite à dom contre PSG (1-2 a.p) en Coupe de la Ligue. Pourquoi ? Comment ? Combien ? Réponses ici.

Un OL-PSG pas décisif…

La feuille de match de Lyon-PSG était déjà un indice fiable. Vercoutre (excellentissime, hier soir), Gassama, Lovren, Grenier (à suivre !), Gonalons, Gomis, Pied. Sur le banc : Bastos, Cris, Réveillère, Gourcuff, Lisandro et Lloris, préservé… Claude Puel ne joue donc pas sa vie sur ce match. Sinon, il aurait sorti d’entrée l’artillerie lourde des titulaires pour être sûr de l’emporter et conserver son poste. OK, Lisandro, Bastos et Gourcuff sont entrés en jeu… mais « les » jeux étaient faits, la décision prise. Claude Puel resterait coach quel que soit le résultat. C’était donc confirmé peu après minuit par JM Aulas, assisté de Bernard Lacombe. Voilà… Quelques mots d’abord sur le scénario contraire qui aurait pu envoyer Claude Puel par le fond.

D’abord, la 100ème du derby contre Sainté perdu à dom (0-1), le truc qui tue. Mortel et définitif. Ensuite la belle série de victoires qui entretient l’Espoir. Et puis la descente aux enfers : le nul pourri chez le dernier, Arles Avignon (1-1). Puel était déjà un peu mort vu que ce match était la dead line initiale fixée par JMA… Morte ligne repoussée à hier soir, contre Paris en Coupe de la Ligue. Un supplice atroce : Lyon qui mène 1-0 facile et qui entrevoit la qualif à la mi-temps. Après, le calvaire absolu ! Cinq anciens Lyonnais jouent pour le PSG. Forcément un peu revanchards et évidemment en vue : Coupet (pas tellement revanchard, Greg, bien sûr, mais très bon !), Clément, Luyindula et surtout Bodmer et Giuly. Le premier, de la vengeance plein les yeux, égalisera juste avant la fin (86ème) et ira provoquer Gerland et Puel, le second marquera en prolongations (101ème)… Deux coups de poignard dans le cœur déjà saignant de Claude Puel. Lyon éliminé à dom, une compète qui gicle. En corrida, on appelle ça l’estocade. La Bible parle du Chemin de Croix, la souffrance absolue à chaque étape avec crucifixion au bout : Claude Puel devait finir sur le Golgotha. C’était « écrit » . Mais il n’en a rien été.

Adages & proverbes

Pourquoi Claude Puel a été maintenu ? Pour plusieurs raisons, dont certains adages et proverbes. « Un tiens vaut mieux que deux tu l’auras » , « on sait ce qu’on gagne, on ne se jamais ce qu’on perd » , « faute de grives, on mange des merles » , etc, etc… Visiblement, et comme on le subodorait depuis un bout de temps, Aulas n’avait pas de plan B, un entraîneur « de rechange » , hyper compétent, libre de suite surtout, et si possible parfaitement francophone (à Lyon, on n’y tient beaucoup). La piste Leonardo ? Ben, pffff… Non. Peut-être plus tard. Lui ou un autre. Après tout, JMA l’a dit cette nuit, Puel reste, « C’est une décision qui vaut pour la saison et qui sera, le cas échéant, adaptée si des éléments nouveaux viennent perturber ou modifier les décisions prises » . Traduction : en cas de malheur, faudrait revoir à voir… On n’en est pas là.

Donc, Aulas a choisi la « sagesse » . Parce qu’avec Puel, tout le monde s’accorde à dire que ce sera un podium en L1 et un 8ème de C1 minimum (voir un quart ?). Or, avec un autre coach, ces deux objectifs ne sont absolument pas garantis. Pour un dirigeants, ces perspectives-là comptent : changer pour changer est un exercice périlleux. Le fameux électrochoc n’opère pas toujours… D’autant que, objectivement, l’équipe gaze beaucoup mieux sur le terrain. Même hier soir contre Paris, avec une équipe B, le contenu était supérieur à pas mal de purges du début de saison avec l’équipe-type. C’est cette qualité de jeu retrouvée (pas encore suffisante mais « retrouvée » ) qui a aussi sauvé Claude Puel. Les trois victoires en Ligue des Champions ont pesé lourd. C’est donc logique et légitime qu’elles aient été portées au crédit de l’entraîneur.

Puel maintenu, joueurs avertis !

Arès les proverbes et les adages, les acronymes. PPH. « Passera Pas l’Hiver » … Expression en cours à Lyon pour évaluer les coachs successifs de l’OL. Les trois lettres infamantes avaient guidé le début de saison lyonnais d’Alain Perrin (2007-2008). Une saison unique, ponctuée par un joli doublé coupe-championnat. Mais PPP pour Perrin : « passera pas le printemps » . Très influencé par ses joueurs, pas fans de leur coach, Aulas virera Perrin sèchement en mai-juin 2008. Une décision que JMA regrette encore… C’est sûrement aussi ces regrets qui ont inspiré le boss de l’OL, hier, comme les deux saisons passées, dans son choix du maintien de Puel. Déjà, dès sa première année à Lyon, Puel était contesté par quelques éléments du groupe (Juni en tête ?) qui réclamaient son départ. Sauf que Aulas avait dit niet ! Les joueurs avaient déjà eu la tête de Perrin, hors de question de leur livrer celle de Puel, comme ça, pour leur « bon plaisir » .

Quelque part, la confrontation Cris-Puel hyper maladroite à la CEGID esquissait-elle déjà le parti pris d’Aulas en faveur de son coach ? En tout cas, ça y ressemble. Une façon à nouveau de mettre les joueurs face à leurs responsabilités. Après tout, la conduite pas vraiment pro des joueurs lyonnais à Arles n’était imputable qu’à leur suffisance : en quoi Puel était responsable de leur scandaleuse « démotivation » ? Au Barça, un Eto’o déjà en froid avec Guardiola avait quand même « tout donné » l’année du fantastique sextuplé (2009). C’est cette attitude plus « professionnelle » qu’exige d’abord JMA. Le maintien de Claude Puel est donc un avertissement indirect et très fort aux joueurs : « Soyez d’abord pro à 100 %, on reparlera du coach après ! » .

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Puel, ce héros…

Proverbes, adages… et acronymes, toujours : « TSL » ! « Tous sauf Lyon » … Durant les dix dernières années tristos du foot français de club, on achevait tout le temps ses phrases stigmatisantes par « sauf Lyon ! » . « Tous des nuls, sauf Lyon ! » JMA s’en est sans doute aussi souvenu. Quand un club va mal (l’OL est quand même 14ème !), on vire l’entraîneur. Sauf à Lyon… Quelque part, il est sain qu’un président ne cède pas à la colère des supporters et ait le courage de lui maintenir sa confiance. On dit souvent des supporters qu’il sont dépositaires de l’intemporalité des clubs (« On était là avant vous, on le sera après vous ! » , ou bien « Les dirigeants et les joueurs passent, les supporters restent ! » ). Pas faux… Sauf que trop souvent, leur sens éternel de l’intemporalité fait place à l’immédiat, au très, très court terme, à la précipitation : il faut tout changer, tout bousculer, virer un tel ou un tel, faire venir un tel ou un tel, etc… Et après ? Tout ira forcément mieux ? En tout cas, quand les supporters se trompent, ils font rarement (jamais ?) leur mea culpa.

En maintenant le statu quo, Aulas a courageusement remis le public lyonnais à sa place : bientôt 25 années de présidence à succès lui assurent encore une légitimité qu’il compte bien faire respecter. Les banderoles « Puel démission » refleuriront à Gerland et dans les rues de Lyon ? JMA fera avec. Braver l’impopularité requiert courage, panache et sang froid, trois qualités exceptionnelles dont a fait preuve Claude Puel. Eh, oui ! Il est impossible que JM Aulas n’ait pas été impressionné par le calme exemplaire de son coach tout au long des crises traversées depuis deux ans, surtout la dernière en cours… Un sans faute absolu : Puel n’a rien lâché. Il est allé affronter les médias (sous injonction du boss !), le public et les joueurs. Son discours n’a jamais varié, il n’a jamais eu la faiblesse de sauver minablement sa peau en critiquant les joueurs, le président, l’institution OL… Combien d’entraîneurs auraient craqué en pareilles circonstances ? Puel n’a jamais « lâché » . Aulas en a pris acte.

Puel futur sélectionneur des Bleus ?

Les anti-Puel planteront encore quelques aiguilles dans sa poupée vaudou. Vu que le contrat du coach honni court jusqu’en juin 2012 (deux ans d’indemnités de licenciement qui auraient pesé lourd en cas de lourdage ? Sans doute, aussi)… Putain, deux ans ! A sofoot.com, il y a aussi les pro et les anti Puel. Les « pro » ont toujours apporté leur soutien à un coach aux qualités tactiques certes limitées mais qui avait la mission délicate de gérer un cycle de transition très difficile. Globalement, Puel a tenu la route : 3ème puis 2ème en L1 ainsi qu’une demi-finale de C1 l’an passé. Pas mal. Qui aurait fait mieux ? Personne ne le sait. Alors il faut s’accorder à dire que Claude Puel a maintenu le standing élevé de l’OL. Sauf malheur, l’OL jouera les 8èmes de Ligue des Champions : Lyon compte vraiment en Europe. Depuis sa demi-finale (certes « ratée » ), Lyon est vraiment respecté et Puel y est pour quelque chose. De soutien lucide, les pro Puel sont passés au soutien critique : comme on l’a écrit, au bout de deux ans à la tête de l’OL, Claude Puel devait porter le niveau de jeu à un niveau supérieur et gagner au moins un titre (ceci dit, une autre demi-finale de C1, voire une finale, ça compterait aussi). Voilà donc Claude Puel placé face à ses responsabilités. On verra et on jugera après… A la fin de la saison (s’il la finit), mais pas avant.

Enfin, pour finir : n’enterrez jamais Claude Puel. Même s’il doit gicler de Lyon. Dans quelques années, il postulera avec d’autres au poste de sélectionneur des Bleus… Si, si ! Quand les expériences Blanc puis Deschamps se seront achevées (dans le succès, on l’espère), il faudra trouver un gars costaud dans sa tête, fidèle à ses principes et à ses idées. Claude Puel ?… Vous rigolez !… Non, on ne rigole pas. Revoyez le parcours d’un Aimé Jacquet, pas tacticien génial non plus, mais homme de valeurs, de conviction… et de courage. Et Dieu sait qu’il en faut pour être sélectionneur. Un jeu pourri et zéro titre en perspective avec Puel futur sélectionneur ? « Jeu pourri » , il fera déjà ce qu’il peut avec les joueurs qu’il aura. Quant aux titres, on ne lui demandera rien de plus qu’assurer le standing minimum des Bleus dans les périodes difficiles, ce qui sera déjà pas si mal. Un Jacquet s’était révélé avec un profil de loser, malgré ses succès à Bordeaux (Puel a été champion en coachant Monaco en 2000, et il a accumulé une grosse expérience en Coupe d’Europe avec Lille et Lyon). Un Santini pas génial avait quant à lui décroché les quarts à l’Euro 2004 et gagné la Coupe des Confédérations en 2003 : deux perfs « minables » à l’époque mais qui font rêver aujourd’hui. Claude Puel a donc été maintenu coach de Lyon. A suivre… Au fait, François Fillon restera-il Premier Ministre au prochain remaniement ?

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