- Le clash de la rédaction
La victoire de l'Argentine au Mondial 2022 était-elle préméditée ?
« Messi devait devenir champion du monde ? Je pense que oui. Je pense que tout était prémédité. » Battu en quarts de la Coupe du monde 2022 par l'Albiceleste avec les Pays-Bas, Louis van Gaal crie au complot quelques mois après le triomphe de l'Argentine. L'ancien sélectionneur de la Hollande a-t-il raison ? À vous de trancher.
Oui, l'Argentine peut remercier les arbitres
Steven Oliveira
L’Argentine a-t-elle volé la Coupe du monde ? Non. L’Argentine a-t-elle triché pour gagner ? Non. L’Argentine a-t-elle payé les arbitres du Mondial ? Non. L’Argentine a-t-elle été favorisée durant la compétition ? Difficile de répondre non à cette question. Il n’y a qu’à regarder le nombre de penaltys obtenus : 5. Un record pour une équipe en Coupe du monde. Alors oui, l’apparition de la VAR et la présence de joueurs techniques comme Messi, Di María ou Álvarez multiplient les chances d’en obtenir, mais tout de même, 5 en 8 matchs, cela fait beaucoup. Et s’il n’y a (presque) rien à dire sur ceux sifflés contre les Pays-Bas ou la Croatie – même s’il y avait corner pour les Croates au départ de l’action –, c’est moins le cas pour ceux face à l’Arabie saoudite et la Pologne en poules qui sont plus que généreux. Deux penaltys obtenus après un appel de la VAR. Cette même VAR qui n’avait visiblement plus de réseau lorsque Di María a trébuché devant Dembélé en finale. Ou lorsque Leandro Paredes a envoyé une praline à bout portant en direction du banc des Pays-Bas. Ça, ce sont pour les décisions majeures, auxquelles on peut aussi ajouter le fait que Nicolas Otamendi n’ait pas pris le moindre carton jaune en finale malgré ses 158 fautes ou le fait qu’un arbitre argentin ait officié lors du quart de finale Portugal-Maroc alors que toutes les sélections encore en lice ont vu leurs arbitres mis de côté. Autant d’éléments qui, mis bout à bout, font qu’il est légitime d’avoir quelques doutes. Et preuve que ce n’est pas qu’une histoire de seum des perdants, même Zlatan y était allé de sa décla après les quarts : « Je pense que c’est déjà écrit, et vous savez de qui je parle. Je pense que Messi soulèvera le trophée, c’est déjà écrit. » Car plus que l’Argentine, c’est surtout Lionel Messi qui a été avantagé à en croire Louis van Gaal : « Je pense tout ce que je dis. Que Messi devait devenir champion du monde ? Je le pense, oui. » Ce ne serait pas la première fois que la Pulga reçoit un petit cadeau de la FIFA, à l’image de son Ballon d’or obtenu en 2010. Et bizarrement, ce sacre de Lionel Messi arrive au Qatar, sous les yeux des propriétaires du PSG, club où il a signé un an plus tôt contre son gré : « Venir au PSG, ce n’était ni souhaité, ni prévu. Je n’ai jamais voulu quitter Barcelone. » Et dire que si CR7 avait signé dans la capitale à sa place, le Portugal aurait une étoile sur son maillot…
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Non, le scénario des derniers matchs éteint les doutes
Florian Cadu
L’homme n’a jamais marché sur la Lune, Lionel Messi est en réalité un reptilien et ses esclaves ont créé de toutes pièces son sacre à la Coupe du monde 2022. Voilà, en exagérant un tant soit peu le trait, ce que sous-entend Louis van Gaal dans ses récents propos. Un Pélican bien plus intelligent que ce que ses déclarations laissent penser, et qui se sert de cette excuse de mauvais perdant pour faire disparaître sa responsabilité dans l’élimination de son équipe en quarts de finale face à l’Argentine. Oui, l’Albiceleste a pu compter sur une réussite et une efficacité impressionnantes ainsi que sur des circonstances favorables. Comme la plupart des champions, du reste. Certes, la bande de Lionel Scaloni a obtenu un grand nombre de penaltys et profité de certaines décisions arbitrales en apparence avantageuses. C’est vrai, le Qatar et ses dirigeants étaient ravis que la Pulga achève le game sur leur territoire. De là à penser que « tout était prémédité », il y a un pas que le scénario des matchs empêche de franchir. Il ne faut en effet pas oublier que contre la Hollande, la rencontre s’est achevée avec onze minutes de temps additionnel. Soit ce qu’il a fallu pour que les Néerlandais reviennent à égalité sur le gong et pour qu’ils poussent les Sud-Américains aux tirs au but, une option risquée lorsque l’on veut faire gagner une équipe. Encore plus audacieux, les fomenteurs de ce grand complot auraient imaginé une finale que même George Orwell n’aurait pu inventer : une avance de deux buts rattrapée en deux minutes chrono par la France (qui n’a, rappelons-le, cadré que cinq frappes durant l’intégralité de la partie ; ce qui est toujours mieux que les deux des Bataves lors de la confrontation face au même adversaire), et deux pénos sifflés pour les Bleus (qui ne sont pas franchement moins discutables que celui provoqué par Ousmane Dembélé, au contact d’Angel Di Maria) dont le dernier à une poignée de secondes de la fin de la prolongation. Pour chasser les doutes, les décideurs auraient même pensé à faire perdre les Argentins contre l’Arabie saoudite lors de leur première apparition dans la compétition. Trop gros (et trop dangereux) pour être vrai ou pour que tout se passe selon le plan inaugural, non ? À moins que Kylian Mbappé soit lui aussi un Roi Lézard (la réincarnation de Jim Morrison, vu qu’ils sont tous deux nés au mois de décembre ?), et soit également dans le secret…
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Par Steven Oliveira et Florian Cadu
