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City-United, cycles opposés
Si les dernières confrontations entre Manchester City et Manchester United restent serrées, les deux formations ne vivent pas la même période. Qu'il s'agisse de la saison actuelle et du plus long terme, les Sky Blues demeurent sur une voie plus stable que les Red Devils.
L’un est en tête du championnat, l’autre vient de taper la Juventus en Ligue des champions. Le premier veut définitivement prendre l’emprise sur la ville, le second est prêt à tout pour défendre sa réputation de roi du territoire. Comme d’habitude, Manchester City et Manchester United vont se faire face en montrant les dents, grognant avant de monter sur scène et mordant l’adversaire à pleine bouche lors de chaque duel dès que le malheureux arbitre, qui aura certainement de nombreux coups de sifflet à émettre, donnera l’assaut.
Oui, un derby mancunien reste LE derby mancunien. Un derby mancunien souvent incertain, parfois arraché, toujours désiré, jamais négligé. Un derby mancunien difficile à pronostiquer (quatre victoires pour MU sur les dix dernières confrontations, quatre pour City, deux nuls). Un derby mancunien entretenu comme il se doit par deux entraîneurs qui font l’actualité footballistique depuis maintenant près de quinze ans. Pep Guardiola comme José Mourinho le savent mieux que quiconque : en ce dimanche de Premier League, une bonne partie de l’Angleterre observera leurs équipes respectives combattre, et leurs supporters changeront de regard – au moins pour un petit temps – sur eux en fonction du résultat final. Pas le droit de se rater, donc.
Des impressions bien différentes…
Mais attention : aussi bouillant soit-il, l’événement ne doit pas occulter un fait. Celui d’admettre qu’actuellement, les Sky Blues et les Red Devils n’en sont absolument pas au même point. Au regard de la saison actuelle, d’abord : leader invaincu du championnat anglais avec neuf victoires en onze journées, City colle des roustes à beaucoup – que ce soit sur la scène nationale comme continentale – et son pouvoir offensif impressionne autant que son jeu léché. En témoignent ses 33 réalisations inscrites en PL, déjà, et ses douze en Ligue des champions. Tout n’est pas parfait, la défaite contre l’Olympique lyonnais ou le nul sans but à Liverpool l’ont montré, mais la santé des Bleus paraît bien meilleure que celle de son ennemi.
Car si United n’est plus la team comateuse du début d’exercice, les pansements violemment posés par le Docteur Special One ne peuvent masquer complètement une maladie décelée depuis le départ du chef de clinique, à savoir Alex Ferguson. Dans le concret, cela donne des performances gagnantes (un seul revers lors des sept dernières rencontres toutes compétitions confondues, et concédé devant Turin), mais toujours un peu poussives (aucun succès par plus de deux buts d’écart en championnat depuis septembre et un 2-0 à Burnley, le seul d’ailleurs). Et observer que la huitième place du club ne surprend personne, comme si cela était normal pour une entité de cette trempe, demeure également flippant.
… symboles de tendances inversées
C’est que MU n’est pas dans un bon cycle, à l’inverse justement de City. Si la doublette dépense bien plus de millions que la sécurité sociale pour attirer des éléments qui doivent la faire triompher, la tactique ne fonctionne que pour les Citizens : alors que ces derniers ont soulevé deux des cinq derniers titres de champion, les Red Devils n’ont pu durant ce même laps de temps se consoler qu’avec une Ligue Europa, une Coupe de la Ligue et une FA Cup. Pas rien, mais pas suffisant pour une bande encore considérée comme l’une des meilleures d’Europe il n’y a pas si longtemps.
La tendance est donc à un Manchester qui évolue dans la bonne direction pendant que l’autre stagne, voire régresse. Les hommes de banc constituent également des signes de cette double tendance : si Guardiola et Mourinho sont arrivés dans la ville au même moment, l’un est rarement remis en question et développe toujours davantage l’intelligence tactique de son clan, tandis que l’autre ne cesse d’être critiqué et n’a toujours pas trouvé de schéma durable. Reste que le derby mancunien se moque bien de la vérité des périodicités. S’il en existe une.
Par Florian Cadu
