- Angleterre
- Premier League
- 28e journée
- United/City (0-3)
City surclasse United en classe Dzeko
Il n'y a eu match que grâce à l'inefficacité de Manchester City. Auteurs d'un départ canon et d'un but dès la 42e seconde de ce derby déséquilibré, les joueurs de Manuel Pellegrini s'offrent une victoire importante dans leur course folle après Chelsea. Côté Red Devils, il n'y a pas de regrets à avoir : ils ne sont pas au niveau.
Man. Utd – Man. City (0–3) E. Džeko (1′), E. Džeko (55′), Y. Touré (89′) pour Manchester City.
Même pas le temps de finir son dîner tranquille qu’une belle brochette de Citizens vient offrir le dessert ! Le derby de Manchester n’a commencé que depuis 42 secondes quand les joueurs du pétillant Pellegrini s’offrent une première bouchée à la Red. Lancé comme un fou sur le gril, Silva désosse la défense de United, qui panique et renvoie la sphère dans les pieds de Fernandinho. Pas gourmand, le Brésilien tartine un caviar en une touche pour Samir Nasri, qui cuisine Ferdinand en un crochet et deux coups de fouet. L’ancien Marseillais envoie un pétard sur le poteau de De Gea mais Edin Džeko traîne dans la surface et ramasse les miettes. Humilié 4-1 à l’aller, les joueurs de United viennent de mettre les crampons sous la table mais mangent déjà ce que les bookmakers avaient mis sur la carte : un bon tartare aller-retour.
Silva – Touré, une idée du bonheur
United joue pour l’honneur, City pour le titre. Et ça se voit. Outre les dynamiques différentes des deux shérifs en ville, les qualités intrinsèques des deux effectifs, notamment au milieu du terrain, créent un écart béant de niveau en début de rencontre. À l’aise comme des poissons dans l’eau entre Cleverley et Carrick, Yaya Touré, Fernandinho et David Silva se la jouent géomètres-experts. La triplette dessine des triangles un peu partout dans la moitié de terrain de United. Ça combine en une touche, ça recherche Džeko et surtout, ça joue la tête levée et le buste haut. Pas en reste, Samir Nasri s’amuse également dans le 4-5-1 de Pellegrini. Le Français touche beaucoup de ballons et botte bien les coups de pied arrêtés, le tout avec une pensée pour Didier Deschamps. Séduisants mais pas assez efficaces, les Citizens peinent à faire le break. Lancé dans un rush similaire à celui qui a amené le premier but, David Silva est stoppé in extremis par la défense agonisante des Red Devils. Finalement, à trop taquiner la chique sans mordre, les visiteurs se font peur sans qu’il n’y ait pourtant matière à flipper.
Džeko plie le match
Car après avoir frôlé l’indigestion précoce, les joueurs de Manchester United relèvent la tête. Sortis quasiment indemnes d’un premier quart d’heure cauchemardesque, les hommes de David Moyes jouent sur leurs quelques forces pour se procurer des occasions. À l’aise au moment de sortir le ballon monopolisé par City, les coéquipiers de Wayne Rooney partent vite en contre-attaque. Absolument seul dans la surface après l’une de ces situations, Fellaini, servi par Rafael, envoie une volée trop molle que Hart capte tranquillement. C’est encore sur un centre du latéral brésilien que Juan Mata, à l’entrée de la surface, envoie une frappe enroulée du pied droit au-dessus du but du rival. Nouvelle preuve de cette efficacité en seconde période, quand Welbeck tente une Madjer à nouveau détournée par le portier de City. Mais à ce moment-là et malgré les entrées de Kagawa et Valencia, c’est déjà trop tard. À nouveau dominés en début de seconde période, les Red Devils ont logiquement concédé le break. Suite à une série de corners très bien tirés, Džeko profite du marquage de la momie Rio Ferdinand pour ajuster tranquillement De Gea. Un 2-0 tranquille pour les Citizens. Bien décidé à mettre son petit but, Yaya Touré profite de ce qui était encore le Fergie Time il y a quelque temps pour ajuster De Gea d’une frappe tranquille de l’intérieur du pied suite à un contre. Son 17e but en Premier League. Costaud. Ses partenaires peuvent laisser les Red Devils débarrasser la table et ce qu’il reste de leur football.
Par Swann Borsellino