- C1
- Gr. C
- Manchester City-Marseille (3-0)
City pousse Marseille hors d’Europe
Une mi-temps, trois claques et des regrets. Réveillés car dos au mur en première période, les joueurs de l’Olympique de Marseille ont cédé face aux assauts mancuniens. Logique, mais cruel car, dans le même temps, Porto est allé gagner au Pirée face à l’Olympiakos (0-2). Les retrouvailles entre l’OM et l’Europe n’auront duré que six rendez-vous. L’amour vache.
Manchester City 3-0 Marseille
Buts : Torres (48e), Agüero (77e) et Sterling (90e) pour City.
Il paraît que c’est au bord du précipice que l’on prend conscience de l’urgence de vivre. À Marseille, sur la falaise européenne, on a longtemps cru que le jeu était mort et les idées avec, jetées quelque part entre le gouffre du néant et le précipice de la honte. Puis est arrivée cette sixième danse continentale qui menaçait d’être la dernière. La fameuse urgence. L’obligation, même pas de performer, mais de jouer. Histoire, notamment, que l’on se souvienne d’autre chose que du triste record volé à Anderlecht et du doublé de Dimitri Payet sur penalty. C’est chose faite. Les supporters de l’OM les plus patients ont été récompensés : après huit mi-temps en enfer, la neuvième fut la bonne. Quarante-cinq minutes cohérentes à défaut d’être flamboyantes sur le billard de l’Etihad Stadium. Comme pour rappeler, car on l’avait oublié, que cette équipe pouvait proposer quelque chose en C1. Comme pour oublier la réalité : celle qui veut que l’OM soit rentré dans le rang, son rang, en seconde période.
4-3-3, 4-5-1 et Père Noël
Preuve qu’il se passe quelque chose : exit la défense à trois proposée au match aller, bonjour le 4-3-3 made in AVB. Un dispositif qui prend finalement plutôt une tronche de 4-5-1 avec un Payet qui presse en pointe tant les Phocéens subissent lors des premières minutes de jeu. Froid, Steve Mandanda entre dans son match en dribblant Ferran Torres. Toujours pas réchauffé, le capitaine envoie Bouba Kamara dans les flammes du pressing mancunien avant de se rattraper en étant à la parade, de la jambe droite, devant Riyad Mahrez. L’incendie continue dans la surface des visiteurs, mais la tête de Laporte, bien servi par un corner de Gündoğan, ne trouve pas le cadre. Les premières respirations marseillaises se font en contre. À ce jeu, Walker est un client. Aké et Laporte un peu moins, mais les percussions de Thauvin, trop lentes, ne donnent rien. Bien dans leurs pompes défensivement, les coéquipiers de Morgan Sanson prennent peu à peu plus de responsabilités. Via un centre de Payet pour Germain, d’abord, mais le geste de l’attaquant ressemble plus à celui d’un type qui prend une balle en pleine poire. Puis sur une première bonne phase de possession qui ne débouche que sur un petit pont mignon de Bouba Kamara. Et enfin, sur une passe en profondeur de Thauvin pour Payet qui trouve le petit filet opposé de Steffen d’un extérieur du pied magique, avant d’être logiquement signalé en position de hors-jeu. Seul à l’entrée de la surface, Morgan Sanson n’a pas plus de réussite sur une volée qui passe à quelques centimètres du but des Skyblues. Insuffisant pour trouver la faille, assez pour offrir aux amoureux de l’OM quelques motifs de satisfaction. Une denrée rare en C1 cette saison. D’autant plus qu’à la pause, le Père Noël est en avance : il a mis sous le sapin un penalty de Porto, qui mène sur la pelouse de l’Olympiakos. Il est 21h45, et l’OM a les fesses en C3 en montrant un peu de football. L’urgence de vivre.
Trois claques et au lit
Et l’inéluctable mort, qui fauche l’OM au retour des vestiaires, sans même dire bonjour. Sur une séquence classique de la part de City, que les Marseillais avaient bien géré en première période, Mahrez est trouvé sur son flanc droit. L’Algérien entre dans la surface, et son ballon, dévié par Germain, se retrouve entre les pattes du chasseur de but Torres qui ne confond pas un homme et un sanglier à cette distance. Les Phocéens ont pris une tarte. Et elle fait mal. Moins dans leur assiette, les ouailles d’AVB subissent, et sans un Foden déréglé, l’addition serait plus salée. Le coach portugais a peut-être la tête à la réception de Monaco et fait entrer Cuisance à la place de Payet. Le coach de City a un sacré banc de touche et fait entrer Agüero après avoir abattu la carte Sterling après la pause. La suite de l’histoire est connue. Dans sa zone de confort, City gère sa partie comme Timbaland gère une prod’. Les doigts un peu moins dans le nez, Marseille tente la triplette Ake, Strootman et Benedetto. Poker menteur, puisque dans la même minute, Porto fait le break au Pirée, et Agüero traîne là où il est le meilleur : dans la surface. À la parade à la suite d’un corner, Mandanda s’incline face à l’Argentin qui traînait pour ramasser les miettes. City n’en laissera pas une à l’OM, puisque c’est bien un 3-0 que les Phocéens ramènent à la maison à la suite d’un nouveau but inscrit par Sterling en fin de match. Marseille aura perdu sa qualification en C3 à la 90e minute de son déplacement en Grèce. Son premier de la saison en C1. Le moins mauvais avec le dernier. L’OM est tombé dans le précipice. Il faudra désormais vivre en Ligue 1.
Manchester City (4-2-3-1) : Steffen – Walker, Garcia (Stones, 28e), Laporte, Aké – Fernandinho, Gündoğan (Sterling, 46e) – Mahrez (Agüero, 66e), B. Silva, Foden – F. Torres. Entraîneur : Pep Guardiola.
OM (4-1-4-1) : Mandanda – Sakai, A. Gonzalez, Balerdi, Nagatomo – Kamara (Rongier, 67e) – Thauvin (Aké, 75e), Sanson, Gueye (Strootman, 75e), Germain (Benedetto, 76e) – Payet (Cuisance, 67e). Entraîneur : André Villas-Boas.
Résultats et classement de la Ligue des championsPar Swann Borsellino