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City, le coup de blues

Par Maxime Brigand
City, le coup de blues

Il y a quatre ans, Chelsea s'en allait soulever la C1 sur le toit de Munich. Nous sommes en 2016, et City a gratté cette semaine une place dans le dernier carré européen. La question peut se poser en même temps que le rêve est permis : et si un sacre en Europe passait nécessairement par une campagne nationale ratée ?

C’était le premier sommet de la saison. La première dérive aussi pour les hommes bleus. Le 16 août dernier, l’Angleterre du foot était encore une jeune fille insouciante. Leicester n’avait pas encore retourné l’ordre établi, Manchester United ne s’était pas encore cassé la gueule, et Brendan Rodgers n’était pas encore au chômage. Manchester City, lui, planait sur ses succès, alors que José Mourinho connaissait déjà ses premiers tourments de champion en titre. Un lendemain de fête, le réveil est souvent brutal, c’est un fait, et ce jour-là, au cœur d’un Etihad Stadium qui savait encore chanter par moments, Chelsea explose en plein vol (0-3).

Héros pendant une grosse demi-heure, Asmir Begović s’était finalement couché face à Agüero. Dans la tempête, c’est également un symbole qui tombe. John Terry est remplacé par Kurt Zouma dès la mi-temps. Et après ce premier revers de la saison des Blues, Chelsea ne remportera que quatre petits matchs de championnat jusqu’au 14 décembre 2015. Un soir où Leicester bouscule définitivement l’Angleterre et fait tomber la tête de José Mourinho de l’ancien monstre bleu. City, de son côté, luttait encore pour le titre. Mais ça, c’était hier.

Pour l’amour de Pellegrini

Depuis, Chelsea s’est relevé en douceur avec Guus Hiddink et une terrible série de 15 matchs sans défaite. Le revers à Swansea (0-1) le week-end dernier ne sera qu’une anecdote. De toute façon, la saison des Blues est déjà oubliée, terminée après l’élimination en huitièmes de finale de la Ligue des champions contre le PSG, et on pense déjà à demain avec l’arrivée actée d’Antonio Conte à Londres.

Nous avons répondu de la meilleure des manières à ceux qui doutaient de nous. En tant qu’équipe, nous avons montré que nous méritons d’être parmi les meilleurs en Europe.

Pour City, le problème est différent, et le système est difficile à résoudre. Il est même déstabilisant tant les hommes de Pellegrini se sont sabordés dans les grandes largeurs sur les pelouses de Premier League en février et ont continué avec autorité leur route en Europe. C’est une première dans l’histoire du club de Manchester qui va, de fait, axer l’ensemble de sa fin de saison sur son rêve européen. Cette semaine, sans son capitaine, City a fait dérailler le PSG sans réellement trembler lors des deux manches et se retrouve en demi-finale de la Ligue des champions contre le Real Madrid. Soit à 180 minutes d’une finale historique à San Siro. Bacary Sagna a alors expliqué ceci : « Nous avons répondu de la meilleure des manières à ceux qui doutaient de nous. En tant qu’équipe, nous avons montré que nous méritons d’être parmi les meilleurs en Europe. » L’objectif est également de rendre à Manuel Pellegrini, arrivé en juin 2013 à City et dont la tête a été coupée pour faire place au projet Guardiola, un peu de l’amour donné. Alors pourquoi ne pas partir en haut, tout en haut ?

Le rêve est autorisé. Le football vit à travers les exploits, et retrouver Manchester City dans le dernier carré européen en est déjà un en soi. Car rien, au regard de la saison des Citizens, ne pouvait laisser prévoir un tel constat. En ça, le parallèle avec Chelsea est intéressant. On pense forcément au chaos de la saison 2011-12 qui avait finalement vu les Blues triompher du Bayern, à Munich, sur le toit de l’Europe. Il faut creuser dans les recettes de ce succès improbable : un entraîneur sans grosse référence, débarqué entre les deux tours d’un huitième de finale de C1 héroïque contre Naples ; des cadres (Lampard, Terry, Drogba) au pouvoir ; et l’incertitude du sport. En Premier League, Chelsea avait alors chuté sur une sixième place bien en deçà de ses ambitions. Cette saison, Manchester City, quatrième, relégué à quinze points de Leicester, est aussi loin de ses objectifs de départ. Alors pourquoi ne pas rêver ? Car les cadres sont là. Hart s’est montré décisif contre Paris, Agüero sait faire tomber les sommets, Kompany devrait revenir pour Madrid, et Touré peut encore faire basculer le haut niveau. Surtout que City a, en plus, la caution De Bruyne pour la folie.

L’Euro et l’Angleterre européenne

Sur sa pensée, Pellegrini est franc : « Je ne crois pas en la malchance, mais en la constance qui, bien souvent, n’est pas valorisée. »

Jouer à l’extérieur, ça nous arrange presque. Plus c’est dur, plus on aime.

L’entraîneur chilien évoque souvent « le caractère » de son équipe. Joe Hart parle, lui, d’un coach qui « aime ses joueurs et que les joueurs aiment en retour. » En 2012, Chelsea avait ce côté sentimental. La veille de la finale, Didier Drogba écrira d’ailleurs ces mots sur son carnet personnel : « On a tous l’habitude depuis pas mal de temps d’être obligés de se défoncer pour décrocher ce que l’on veut. Je crois qu’on aime bien la bagarre. Jouer à l’extérieur, ça nous arrange presque. Plus c’est dur, plus on aime. En cette veille de match, je nous sens tous plutôt décontractés. »

Décontractés car lâchés de toute forme de pression. C’est simple, personne ne croyait vraiment en cette équipe de Chelsea qui fit définitivement tomber le Barça de Guardiola sur une chevauchée mythique de Fernando Torres en demi-finale. Comme pour Chelsea, personne ne croit vraiment en ce City. Et c’est sûrement sa force. Les statistiques parlent pour les Sky Blues. Nous sommes une année de championnat d’Europe. Regardons les dernières éditions, en 2008 et en 2012. Les détails parlent : en 2008, Manchester United a remporté la C1 en battant le Barça en demi-finale ; en 2012, Chelsea a soulevé la Ligue des champions en sortant le même Barça, également en demi-finale. Cette fois, ce sera le Real, mais aussi l’Espagne. Alors ? Le rêve est permis.

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Par Maxime Brigand

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