- Angleterre
- Premier League
- 34e journée
- Man.City/Sunderland (2-2)
City grille son joker
City avait l'occasion de combler le gouffre - 7 points - les séparant désormais de Liverpool dans la course au titre. Pour cela, il lui fallait d'abord gagner ce match en retard face à la lanterne rouge. Plus facile à dire qu'à faire. Empruntés, les Citizens ne sont parvenus qu'à arracher un point face à des Black Cats bien organisés (2-2). Liverpool a un boulevard.
Manchester City / Sunderland : 2-2But : Fernandinho (2e), Nasri (89e) pour les Citizens ; Wickham (73e, 83e) pour les Black Cats
Superbia in Proelio. Si les Citizens ont gardé leur fierté dans la féroce bataille d’Anfield, dimanche dernier, les hommes du général Pellegrini ont perdu gros dans la défaite. Des points d’abord, puisque malgré deux matchs en retard, Manchester City accuse désormais un retard de sept points sur son bourreau de la Mersey. De précieux soldats ensuite, à commencer par Yaya Touré et David Silva, blessés et absents ce soir. Dans une partie qui semblait idéale pour repartir du bon pied, les Citizens, trop justes dans l’engagement, ont finalement réussi à arracher un petit point après avoir frôlés le désastre (2-2). Une seule leçon à retenir ce soir : la défaite de dimanche a laissé des traces.
Fernandinho, pour cacher la fôret
Le célèbre adage équestre veut que chaque chute soit suivie d’une remise en selle immédiate. Noyée par la vague rouge dimanche, l’équipe de Pellegrini n’a que cette idée en tête au coup d’envoi. Pas besoin d’être mathématicien pour comprendre que tout autre résultat qu’une victoire face à la lanterne rouge condamnerait pratiquement les Skyblues au rôle de faire-valoir, au vu de la cadence infernale imposée par Gerrard et sa meute. Et cela, Pellegrini l’a bien fait comprendre à ses hommes, qui débutent parfaitement la rencontre en pressant haut. Et parfois, pas besoin d’attendre pour voir le travail porter ses fruits. Première incursion, et premier but pour le couteau suisse Fernandinho, qui glisse le ballon hors de portée de Mannone, du gauche (1-0, 2’). Mais comme ces élèves doués sans être consciencieux, les Citizens relâchent tout d’un coup leurs efforts. Manque de rythme, imprécisions, lenteur, les bonnes intentions de la rentrée semblent envolées. Une léthargie aussi soudaine que surprenante dont vont bien tenter de profiter O’Shea par deux fois (6’, 12’) et Borini (17’), sans toutefois cadrer. Le chef d’orchestre Touré et le métronome Silva absents, les Mancuniens jouent étrangement à contretemps, laissant l’initiative à l’un de leur rares bourreaux cette saison. Une dernière frappe de Nasri au-dessus, et M. Atkinson peut siffler la fin d’une première mi-temps jouée sur un rythme de sénateurs.
Wickham en feu, Nasri en sauveur
Les Mancuniens reviennent sur la pelouse avec de meilleurs intentions. Plus appliqués techniquement, les locaux se montrent logiquement bien plus précis dans leurs transmissions et confisquent la balle. En l’absence du géant ivoirien, le costume de patron revient à son compère brésilien, Fernandinho, qui gratifie son public d’un joli sombrero avant de servir Agüero, dont la frappe passe à côté. Et si la bande de Poyet ne voit pratiquement plus la balle, les incursions de Nasri, Milner ou Jovetić, qui a remplacé Agüero, ne débouchent sur rien. Et comme le disent tous les formateurs, consultants ou supporters : à dominer sans marquer, on s’expose. Nouvelle illustration lorsque sur un contre, Giaccherini dépose un joli centre sur la tête de hipster roux de Connor Wickham, qui crucifie Joe Hart (1-1, 72’). Dans la foulée, le supersub Džeko croque la feuille sur un bon service de Kolářov. Erreur fatale. On prend les mêmes et on recommence, l’international italien lance Wickham qui glace l’Etihad d’un beau pétard du droit (1-2, 82’). Piqués au vif, les Citizens se réveillent enfin, et poussent. Et lorsque Džeko s’écroule dans la surface, l’arbitre laisse jouer. Pas grave, Jovetić remet parfaitement en retrait pour Nasri, dont la frappe n’est que freinée par Mannone (2-2, 88’). Le Français pense offrir la victoire aux siens, mais alors qu’il se trouve seul face au but, sa frappe termine dans les tribunes (90’). Les hommes de Pellegrini peuvent avoir des regrets au coup de sifflet final, ce soir, ce match nul résonne comme un adieu au titre.
Par Paul Piquard