- Premier League
- 16e journée
- Manchester City/Arsenal (6-3)
City colle un set à Arsenal
Quatre pions, c'est le tarif maison. Désormais auteurs de 48 buts en 12 matchs disputés à domicile, les joueurs de Manchester City ont fait exploser les Gunners. Auteurs d'une belle partie, les joueurs de Pellegrini ont prouvé qu'il faudra compter sur eux dans la lutte pour le titre. Côté Arsenal, rien de bien grave, mais il faudra rebondir la semaine prochaine... face à Chelsea.
Les supporters présents au City of Manchester Stadium sont des enfants gâtés. Fans de la meilleure équipe de Premier League à domicile, les amoureux des Citizens ont vu l’équivalent footballistique de la comète de Halley. Intraitable dans l’entrejeu des Skyblues depuis son arrivée au club, Yaya Touré perd un ballon important une fois tous les 76 ans. Pris par le pressing haut d’Aaron Ramsey, le boss du football africain s’emmêle les compas et voit les Gunners partir en contre. On dispute la trentième minute d’un match à sens unique dominé par les locaux quand le contre des Londoniens s’abat sur l’équipe de Pellegrini. Lancé en profondeur par Ramsey, Özil envoie un amour de passe en retrait à Theo Walcott. Seul à l’entrée de la surface, le sprinteur anglais envoie un intérieur du pied aussi mou que le ventre du père Noël. Légèrement masqué, mais surtout étrangement long à la détente, Pantilimon se contente d’un regard dédaigneux jeté à la balle qui passe doucement sa ligne de but. Le pion de l’espoir pour une équipe d’Arsenal souvent étouffée, parfois accrocheuse, mais logiquement terrassée par celui qui s’affirme comme son prétendant le plus sérieux pour le titre de patron du Royaume.
Les Canonniers sciés
Voir les Gunners régaler le week-end sur les pelouses de la perfide Albion est devenu une habitude. Et si l’équipe d’Arsène Wenger sait aussi faire le dos rond, avoir la tête sous l’eau n’est évident pour personne. Acculés en début de rencontre, les Londoniens ont besoin d’une petite dizaine de minutes pour s’offrir une première séquence de jeu dans la moitié de terrain des Citizens. Parfaitement entrés dans leur rencontre, les coéquipiers de Samir Nasri empêchent leurs adversaires d’exister et profitent de corners pour inquiéter Szczęsny. C’est sur l’un de ces coups de pied de coin que les hommes de Pellegrini font sauter le verrou londonien pour la première fois. Bien botté par Nasri, le corner est dévié au premier poteau par Demichelis. Étrangement seul à l’opposé, Agüero réalise le geste parfait et envoie une volée qui laisse Szczęsny sans réaction. Sympas avec leurs invités, les locaux loupent le break à plusieurs reprises. Plusieurs fois sollicité dans le dos de la défense, Álvaro Negredo loupe le cadre à deux reprises. Très paradoxalement, c’est au moment où, après l’égalisation de Walcott, Arsenal sort la tête de l’eau que l’attaquant espagnol va venir valider le bon début de match ses siens. Contrarié par sa perte de balle qui a amené le but d’Arsenal, Yaya Touré envoie un caviar de l’extérieur du pied à destination de Zabaleta. Le bosseur de City contrôle parfaitement et sert Negredo dans l’axe, qui n’a plus qu’à pousser le ballon au fond des filets. Double peine pour les Gunners qui, sur l’action du but, perdent Laurent Koscielny, victime d’une entaille à un genou (selon le staff des Gunners).
Concours de caresses et amélioration du tarif maison
2 à 1 au tableau d’affichage, mais un match nul 1-1 à l’infirmerie. Touché au mollet suite à une course anodine, Agüero quitte à son tour les siens et cède sa place à Jesús Navas et à sa maman chérie. Plus volontaires qu’en début de premier acte, les Gunners se font punir rapidement. À l’affût suite à une perte de balle de Bacary Sagna, Fernandinho, aux vingt mètres, lève la tête et envoie une caresse de l’intérieur du pied dans le but d’un Szczęsny impuissant. C’est la fête à Manchester et Vincent Kompany, intraitable cet après-midi, en profite. Auteur d’un amour de double contact en première période, l’invincible Belge s’offre un rush à faire pâlir d’envie Ronald Zubar et Souleymane Diawara. Pas sonnés par le but du break, des Gunners décidés à en découdre arrivent à passer outre une main non signalée de Zabaleta dans la surface. Parfaitement servi par Özil à la limite du hors-jeu, Theo Walcott invoque Thierry Henry et envoie une enroulée splendide dans la lucarne d’un Pantilimon qui plonge pour la photo. Auteurs de 44 buts en 11 matchs à domicile, les Citizens ont besoin du tarif maison pour se mettre à l’abri. Compréhensive, la défense fébrile d’Arsenal va accepter la demande des locaux. Laissées par les joueurs de couloir des Gunners, les ailes sont bien exploitées par les Mancuniens. C’est sur le côté droit et suite à une belle phase de conservation que Jesús Navas envoie un bon centre à destination de Silva. Sagement rangé entre Mertesacker et Vermaelen, l’Espagnol envoie une mine sans contrôle qui termine dans les filets de Szczęsny. Restés combatifs jusqu’ici, les joueurs de Wenger sont sonnés. Et si un Nasri émoussé n’arrive pas à planter son but, Fernandinho, lui, ne crache pas sur un doublé. Bien servi par l’ancien Marseillais, le Brésilien enrhume un défenseur et y va de son pointu. 5-2, on croit le match terminé, mais Mertesacker de la tête et Yaya Touré, sur pénalty, font grimper la moyenne de but de la Premier League. 6-3 service à suivre pour City. Cette fois, Arsenal ne reviendra plus. Et ce supporter des Gunners, qui nous a gratifiés d’une délicieuse moue d’incompréhension au moment où Bendtner a remplacé Giroud, le sait aussi. Il pourra se consoler en se disant que la prochaine comète de Halley est prévue pour 2061.
Par Swann Borsellino