City, allure de cyborg

Burnley, Leicester, Brighton & Hove Albion. Voilà les trois seuls noms d’équipe qui peuvent désormais permettre à Liverpool de croire encore en un sacre que ses supporters attendent désespérément depuis 1990. Ces teams, ce sont les prochains adversaires de Manchester City en championnat. C’est dire si l’espoir est mince pour les Reds, qui risquent donc de terminer la saison à la vicieuse place du dauphin. À une toute petite unité du leader, si ça se trouve.

Un point. C’est en effet l’avance dont disposent les Skyblues sur les Reds (à nombre de rencontres disputées égal) à la suite de leur nouvelle victoire à Old Trafford, devant un Manchester United forcément moins déterminé à l’idée qu’un quelconque rival puisse être champion grâce à un de leur succès. Perdre contre eux parce qu’ils sont supérieurs, d’accord. Mais les faire gagner en récoltant une ou trois miettes, jamais. Reste que sur la pelouse des Red Devils, la partie n’a pas été si facile. Pour déloger le bus rouge, les Citizens ont dû s’armer de patience et attendre l’entrée de Leroy Sané en deuxième période pour faire la différence grâce à un joli but de Bernardo Silva et au break de l’Allemand. Tranquillement, mais avec expérience. Logiquement, mais avec discipline. Légitimement, mais sans trembler. Comme depuis des mois en Premier League, en fait.

Onze victoires d’affilée, et un mental d’acier

Voici les chiffres, impressionnants : après son succès sur MU, City en est à onze matchs d’affilée remportés. Et à quinze parties gagnées en seize journées. Il se trouve pourtant que lâcher dans cette folle course au titre, autrement dit perdre le moindre point dernièrement, aurait été humain. Presque normal, même. Car la cruelle élimination que les Skyblues ont subie en quarts de finale de Ligue des champions au profit de Tottenham aurait pu les atteindre psychologiquement. Cela aurait été franchement compréhensible. Au lieu de ça, les Citizens se sont servis de cet échec pour continuer à avancer et répondre à la pression assez forte imposée par Liverpool.

Comme C-17 ou C-18 quand les amateurs de manga les ont découverts, l’endurance et la puissance des Mancuniens ne sont pas affaiblies quand ils sont touchés. Tels des cyborgs, ils se fixent un objectif et détruisent tout ce qui se met sur leur passage pour l’atteindre. Pour certains, le but est de tuer Son Goku. Pour d’autres, c’est de conserver le trophée de champion d’Angleterre. Anéantir les Spurs quelques jours après les avoir observés célébrer leur présence dans le dernier carré de la C1 ? Pas de problème, avec juste ce qu’il faut de violence (1-0). Se rendre chez le voisin, certes pas en forme, pour vivre une soirée sûrement décisive et en repartir après l’avoir achevé ? Mission accomplie, en toute sérénité.

Le mérite, une notion contre laquelle on ne peut se battre

Dans ce contexte, difficile de penser que City pourrait s’écrouler dans la dernière ligne droite. D’autant plus que Burnley est maintenu (quinzième, neuf points d’avance sur la zone rouge avec une différence de buts largement favorable) et n’a donc plus rien à jouer, que Leicester se rendra dans un Etihad Stadium dont une seule équipe du Royaume n’est pas ressortie avec une défaite (Crystal Palace, en décembre), et que Brighton reste actuellement sur sept matchs sans victoire (dont six défaites, et sans un seul but marqué !) toutes compétitions confondues. Et ce, même si les deux premiers évoqués aiment bien créer la surprise contre les Citizens ces dernières années et que le troisième jouera probablement sa survie dans l’élite.

Difficile à digérer pour Liverpool, mais les Reds ne peuvent que s’en tenir à l’impression laissée par leur concurrent : au vu de leur allure actuelle, du jeu déployé et de leur exercice dans sa globalité, lesSkyblues méritent amplement d’être couronnés. Pour l’instant, du moins. Au fait, après avoir été ingurgités par un monstre vert et envoyé dans l’autre monde par un méchant bonhomme rose, C-17 et C-18 sont-ils encore en vie à la fin de Dragon Ball Z ?