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Ciro Ferrara : « Pour l’appel, ça rendait fous les arbitres !  »

Propos recueillis par Valentin Pauluzzi
Ciro Ferrara : «<span style="font-size:50%">&nbsp;</span>Pour l&rsquo;appel, ça rendait fous les arbitres ! <span style="font-size:50%">&nbsp;</span>»

Ciro Ferrara fête aujourd’hui ses 49 ans, mais Ciro Ferrara devra encore attendre six mois pour son anniversaire. Pourquoi ? Parce qu’un Ciro Ferrara peut en cacher un autre, surtout quand ils ont grandi ensemble au Napoli.

Vous êtes arrivé en premier ?J’étais chez les jeunes de la Campania Puteloana qui est un peu la seconde équipe de Naples, on est allés faire le tournoi de Montaigu avec une sélection de la région dont le coach était aussi en charge de repérer des joueurs pour le centre de formation du Napoli. J’intéressais aussi la Fiorentina. D’ailleurs, j’y suis allé, mais je n’ai tenu qu’un mois et je suis vite revenu pour intégrer les jeunes azzurri à 13 ans.

Et l’autre Ciro Ferrara ?Il est arrivé deux années après, on était déjà en U16. Il venait d’une « scuola calcio locale » . On s’est bien marrés la première fois qu’on s’est rencontrés.

Pourquoi Ciro est un prénom si répandu à Naples ?C’est le deuxième saint le plus important après San Gennaro, donc beaucoup de Napolitains portent ce prénom.

Et Ferrara ?Là, c’est dans l’Italie entière qu’on en trouve, mais également à Naples. Beaucoup ont transformé leur nom en Ferraro, Ferrari ou Ferraris.

Vous êtes du même quartier ?Du tout, lui vient d’une zone résidentielle, moi je suis de Ponticelli, un des quartiers les plus pauvres juste avant les bleds qui sont au pied du Vésuve.

Vous aviez un secret pour vous différencier ?Lui était surnommé Stielike pour sa ressemblance avec le joueur allemand. Moi, c’était Totò ou Don Antonio pour celle avec le fameux comique napolitain.

Pour nous, c’était finalement quelque chose d’assez commun avec un nom et un prénom qui le sont tout autant.

Cette homonymie vous a-t-elle rapprochés ?Pas vraiment, on a eu le même rapport qu’avec les autres coéquipiers. En plus, on venait de coins complètement différents, même si le patois est le même.

Il paraît que vous aviez tout de même tenté de faire des recherches pour savoir si vous n’aviez pas un lien de parenté.C’était surtout des trucs de journalistes. Pour nous, c’était finalement quelque chose d’assez commun avec un nom et un prénom qui le sont tout autant. Ce n’était sûrement pas le premier cas en Italie. On le vivait avec sérénité. Toutefois, à partir du moment où on a tous les deux réussi à percer dans le foot pro, cela a pris une autre dimension et ça revenait souvent dans les interviews.

Au point d’en avoir marre ?Ça fait partie du boulot de footballeur hein, mais si tu vas sur Wikipedia, tu retrouves cette histoire vue et revue à toutes les sauces, tout du moins en Italie.

Vous jouiez également au même poste ?Oui, lui était l’arrière droit plus défensif qui excellait au marquage, et moi, j’étais l’arrière gauche qui se projetait vers l’avant. Chez les jeunes, je portais le numéro 3 et lui le numéro 2, et nous étions titulaires. Avant chaque match, l’arbitre faisait l’appel « Ciro Ferrara ? » « Présent ! » « Ciro Ferrara ? » « Présent ! » , ça les
rendait fous (rires).

Qui était le plus coté chez les jeunes ?Plus ou moins pareil, on est arrivés ensemble en équipe une, même si lui a réussi à rester avec, tandis que moi, je suis allé à la Salernitana en Serie C où je pensais ne rester que peu de temps.

Et finalement non…Moggi est arrivé entre-temps, ça ne s’est pas très bien passé, et je suis donc resté à titre définitif à la Salernitana.

Rigobert Song, c’était une force de la nature, un mec super sympa. Si tu lui donnais un mec à marquer, il le détruisait, récupérait le ballon et était capable de te planter un but sur la contre-attaque.

Vous n’avez jamais eu l’opportunité de faire vos débuts avec le Napoli ?J’ai passé une année avec l’équipe une, à 17 ans. J’allais souvent en tribunes, parfois sur le banc. Un jour, contre l’Udinese, je me suis longuement échauffé, Bianchi était prêt à me faire entrer, mais Maradona s’est fait expulser, ce qui a chamboulé ses plans. Cela reste un grand regret, car je m’attendais vraiment à ce que ça se fasse.

Avec Ciro, vous étiez également convoqués avec les jeunes Italiens…Oui, mais pas dans la même catégorie, car lui est du premier semestre, et moi du second. Il était toujours un an plus haut. J’ai fait des U14 jusqu’aux U17. Il y avait Maldini, Signori, Baiano, Rizzitelli. Du beau monde…

À la Salernitana, vous faites tout de même une sacrée carrière.Je suis le joueur le plus capé de l’histoire du club ! J’ai fait d’abord sept ans, puis quatre à Palerme et je suis revenu quand l’équipe venait d’être promue pour la première fois en Serie A. J’ai donc enfin pu faire mes grands débuts parmi l’élite. Une sacrée satisfaction.

Ah oui, la saison avec Rigobert Song !Une force de la nature, un mec super sympa, mais il a eu du mal avec les consignes tactiques et la défense en zone de Delio Rossi. En revanche, si tu lui donnais un mec à marquer, il le détruisait, récupérait le ballon et était capable de te planter un but sur la contre-attaque.

Là encore, comme Ciro, vous devenez arrière central avec le temps.Lui, c’était plus logique, il savait être extrêmement concentré pendant 95 minutes, puis en côtoyant de grands champions, il a énormément progressé techniquement.

Vous vous imaginiez qu’il puisse faire une si belle carrière ?Sincèrement, pas tout de suite, mais connaissant son caractère, je savais qu’il se serait énormément amélioré. Quand il se fixait un objectif, il l’atteignait.

Autre curiosité, vous avez également arrêté la même année…Ah bon ? Lui aussi en 2005 ? Mince alors, je ne le savais pas. Ce n’est pas fait exprè,s hein !

Ne me dites-pas que vous avez aussi passé vos diplômes d’entraîneur ensemble…(rires) Bah presque, lui passait son dernier degré, et moi, je commençais. Donc on s’est quand même croisés à Coverciano. J’ai surtout été adjoint de Mario Somma pendant des années. J’aimerais maintenant être entraîneur principal, mais c’est compliqué. Il faut un réseau, la concurrence est rude, mais je ne lâche rien !

Un jour, en vacances dans les Pouilles, on m’avait préparé une chambre avec des cadeaux, des fruits frais, royal ! Le personnel s’attendait au joueur de la Juve, mais quand ils ont vu que c’était moi…

Vous vous croisez de temps en temps ?Lors de certains cours de mises à jour ou à l’aéroport. On se raconte tout ce qu’on fait dans notre vie depuis la dernière fois qu’on s’est vus.

Les anecdotes concernant des échanges d’identité ne doivent pas manquer.Un jour, je suis allé en vacances à Ostuni, dans les Pouilles. On m’avait préparé une chambre fabuleuse, avec des cadeaux, des fruits frais, royal ! Le personnel s’attendait au joueur de la Juve, mais quand ils ont vu que c’était moi, ils étaient un peu déçus.

Autre chose ?Il a reçu une partie de mes indemnités de fin de carrière. Lui s’en est rendu compte parce que cela venait de la Salernitana, et quand la Fédération envoie des cadeaux, je reçois les siens et inversement.

Mais encore ?Quand il a fait ses débuts en Serie A, un journal sportif napolitain a publié la nouvelle en première page avec ma photo et mon CV.

Vous n’avez jamais eu la tentation de vous faire passer pour l’autre Ciro Ferrara ?Non, pas du tout ! Moi, j’ai vécu le foot comme une chance, une passion. Je ne l’ai jamais pris comme un vrai travail et ça m’a souvent pénalisé. Je me contentais de ce que j’avais.

Du coup, vous n’avez jamais rejoué ensemble depuis les jeunes ?Même pas une fois, qui sait lors d’un jubilé, même si on commence à avoir de l’âge (rires).

Avez-vous rencontré un 3e Ciro Ferrara ? Sur le bottin, il y en a huit dans la province de Naples.
Si, une fois en allant au restaurant sur la côte amalfitaine. Sur le mur, il y avait une de ces fameuses affichettes qui annoncent les décès, et il s’agissait d’un Ciro Ferrara. Je suis arrivé trop tard…(rires)

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Propos recueillis par Valentin Pauluzzi

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