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Cinq équipes de France pour l’Euro 2016
Rentrée hier de son périple malheureux au Brésil, l'équipe de France se doit déjà de préparer l'avenir. Avec en ligne de mire, l'Euro 2016 organisé dans l'Hexagone et au cours duquel les Bleus devront s'illustrer. Mais avec qui sur le terrain ?
La plus probable
Lloris – Digne, Varane, Sakho, Debuchy – Cabaye, Matuidi, Pogba – Griezmann, Valbuena, Benzema
Depuis sa prise de fonction à l’été 2012, Didier Deschamps n’a cessé de façonner son groupe, faisant quelques choix audacieux et lançant de jeunes pousses dans le grand bain. Pour l’Euro 2016, le sélectionneur à la tête rouge et aux dents de lait devrait donc continuer avec la plupart des éléments qui ont fait le voyage au Brésil. Dans les cages, Lloris devrait garder facilement sa place de numéro 1, la hiérarchie avec Steve Mandanda étant établie depuis des années désormais. Derrière, l’axe semble dévolu à Raphaël Varane malgré son erreur coupable face à l’Allemagne. À ses côtés, Sakho conservera vraisemblablement sa place, mais devra se méfier de Koscielny, voire de Mangala, en cas de performances décevantes en club. Au milieu, seul Pogba semble inamovible. Matuidi et Cabaye, s’ils jouissent d’une longueur d’avance sur les remplaçants que sont Schneiderlin et Sissoko, n’ont pas séduit tout le monde durant le Mondial. Aux avant-postes, Griezmann a indiscutablement marqué des points et pourrait donc éclipser un Ribéry vieillissant à l’orée 2016. Valbuena, qui devrait quitter l’OM, n’a jamais déçu en Bleu et sera normalement reconduit. En pointe, Benzema dispose d’un strapontin, malgré ses performances décevantes des deux derniers matchs, ce qui paraît être moins le cas d’Olivier Giroud. Attention tout de même : Lacazette, qui progresse à la vitesse de l’éclair, pourrait pointer le bout de ses crampons.
La génération Y
Areola – Corchia, Varane (ou Umtiti), Zouma, Foulquier – Rabiot, Pogba – Maupay, Ntep, Martial, Sanogo
Ils sont jeunes, ils sont (parfois) beaux, et ils ont certainement un avenir en Bleu. Alors pourquoi pas dès 2016 ? Dans les bois de Lens, Alphonse Areola, dont le prénom ne témoigne pas de l’âge, a illuminé la saison de Ligue 2 et semble le portier le plus prometteur de sa génération. Pour les places de derrière, ça se bouscule. Libéré de sa prison sochalienne, Sébastien Corchia aura 2 ans pour prouver qu’il dispose du talent qu’on lui prête si souvent. Dans l’axe, Umtiti et le boucher Zouma pourraient former une charnière plus que solide. Oui mais voilà, un gamin dénommé Varane truste déjà l’un des deux sièges. Dans ce cas, avantage à Captain Kurt qui partira cette saison prendre quelques cours de José Mourinho à Chelsea. À droite, c’est un Dimitri Foulquier rapide et précis dans ses centres, une qualité assez rare chez les latéraux actuels, qui pourrait prendre place. Devant eux, un duo touffe-crête composé de Rabiot et Pogba se chargera de tout ratisser et distribuer. Et en attaque, on change tout. La hargne de Neal Maupay, les coups de tête à genoux de Paul-Georges Ntep, la vitesse d’Anthony Martial et cette grande gigue de Yaya Sanogo devraient faire l’affaire. Enfin seulement si Tonton Arsène se décide à faire jouer ce dernier.
L’équipe des escrocs
Porato – Chimbonda, Camara, Gilet, Jurietti – Faubert, Bréchet, Meriem – Madar, Piquionne, Pouget
Ils ont porté le maillot de l’équipe de France sans que l’on sache trop comment ni pourquoi. La team des « 1 sélection » pour la plupart. Dans les buts, Stéphane Porato devance Richard Dutruel. Le garçon a quand même été renommé Pourito par Konami dans ISS, ce n’est pas un hasard. En défense, Pascal Chimbonda, la vanne de Raymond en 2006, supplée Bernard Mendy et sa fameuse accélération face à Roberto Carlos. Dans l’axe, Papus Camara et Nicolas Gillet, une sélection pour une Coupe des confédérations. À gauche, Franck Jurietti, l’homme aux cinq secondes en Bleu contre Chypre en 2005, record à battre. Au milieu, Julien Faubert, premier joueur à porter le numéro 10 après Zidane, Jérémy Bréchet et Camel Meriem, un des 18 futurs Zizou annoncés par les médias. Devant, la concurrence a fait rage, mais Frédéric Piquionne, Cyrille Pouget et Mickaël Madar sont préférés à Daniel Moreira et Steve Savidan. Avec Domenech sélectionneur, évidemment.
L’équipe des bannis
Frey – Givet, Ciani, Djetou, Silvestre – Ba, Nasri, Ginola, Ben Arfa – Anelka, Cantona
Ils ont déconné. Sur le terrain ou en dehors, par leur niveau de jeu, leur choix de carrière ou leur comportement, ils se sont mis à la porte de l’équipe de France comme des grands. Sébastien Frey se troue dès sa première sélection contre l’Ukraine en 2007 et met en cause les projecteurs du stade. Il prend sa retraite après l’Euro 2008 et trouve quand même le moyen d’en vouloir à Laurent Blanc qui ne l’a pas appelé entre 2010 et 2012. Remplaçant de l’équipe des escrocs, Michaël Ciani est titulaire dans celle des bannis. Pour sa première et unique sélection, le défenseur a été ridicule contre l’Espagne. Le petit pont infligé par Torres doit encore piquer. À gauche, Mikaël Silvestre a disparu après la Coupe du monde 2006, la faute à des performances de plus en plus médiocres. Martin Djetou, lui, n’a pas grand-chose à se reprocher. À part de ne s’être jamais remis de sa non-sélection à l’Euro 2000. Mental fragile. Gaël Givet a quant à lui eu la mauvaise idée de signer à Marseille en 2007. Même chose pour Ibrahim Ba qui a progressivement disparu des radars après avoir signé à l’AC Milan en 1997. Performances moyennes, notamment en barrage aller contre l’Ukraine, insultes contre des journalistes, tweets de sa copine… Samir Nasri cumule les faits de gloire qui en font un banni de luxe. Hatem Ben Arfa aussi a été mis de côté après l’Euro 2012 au cours duquel il s’était embrouillé avec Laurent Blanc. Ce sont aussi des problèmes de comportement qui ont valu à David Ginola et Éric Cantona de disparaître de l’équipe de France en 1996 et 1995 et de manquer le Mondial 98 alors qu’ils étaient au sommet. C’est évidemment Nicolas Anelka qui porte le brassard de capitaine.
L’équipe old school
Landreau – Abidal, Mexès, Squillaci, Réveillère – Balmont, Toulalan, Pedretti – Govou, Cissé, Trezeguet
C’est dans les vieux pots qu’on fait les meilleures confitures. Il faut l’avouer, l’expression ne colle pas à la situation d’une équipe de footballeurs grabataires. Mais une telle sélection aurait pourtant des rides, et de la gueule. Entre les poteaux, Landreau, soulé d’être comparé à un GO du club Med, revient sur sa retraite pour poursuivre en Bleu au poste de numéro 1. Devant lui, la ligne de quatre facture un nombre archéologique de rencontres. Abidal, devenu champion de Grèce avec l’Olympiakos, retrouve ses jambes de 20 ans et garde avec brio le couloir gauche. Dans l’axe, on retrouve une charnière aux atouts techniques indéniables : Mexès – Squillaci ou l’assurance d’un penalty à la 87e. À droite, c’est ce bon vieux Antho’ Réveillère, dont les services rendus n’ont jamais été assez salués, qui en profite pour prendre sa revanche. Le milieu français a parfois manqué d’agressivité ? Très bien, dans ce cas on forme une paire Balmont-Toulalan (qui après une thérapie de groupe s’est enfin remis de Knysna), et on prépare les civières. Pour la touche technique, le pied et les dents de Pedretti devraient suffire. Et de toute façon, devant, ça dépote. Toujours présent aux apéros de retrouvailles, Sidney Govou se chargera de foutre l’ambiance à droite. De l’autre côté du vert, Djibril Cissé : même si ce n’est pas son poste de prédilection, toute confiance lui est accordée pour armer ce fameux combo « je cours-je frappe » sur lequel il a forgé sa carrière. Enfin, en pointe, un joueur éternel, une légende, un accent, une volée : David Trezeguet. Reviens David, reviens…
Par Raphael Gaftarnik et Quentin Moynet