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Cinq choses à savoir sur Getafe

Par Antoine Donnarieix
6 minutes
Cinq choses à savoir sur Getafe

Grosse surprise de cette saison 2018-2019 en Liga, Getafe se révèle comme un candidat très sérieux pour la qualification à la prochaine Ligue des champions. L’occasion d’analyser un peu plus le club de la banlieue madrilène à travers différents points d'ancrage.

1. Bordalás, quand il entre sur la piste…

Depuis 2016, l’homme qui se cache derrière la réussite actuelle de Getafe s’assoit sur le banc de touche et porte une paire de lunettes aux contours noirs pour se donner un air de mathématicien. Les chiffres, l’entraîneur José Bordalás est en train de les faire exploser au fur et à mesure des saisons : d’abord, une promotion en Liga acquise en 2017 grâce à des play-offs remportés contre Huesca (2-2, 3-0), puis Tenerife en finale (0-1, 3-1). Ensuite, une solide huitième place de Liga acquise en 2018 avec au passage, la troisième meilleure défense du championnat avec 33 buts concédés en 38 journées. Et cette saison ? Getafe fait encore mieux avec 29 buts encaissés en 33 journées, soit la deuxième meilleure défense de Liga derrière l’Atlético de Madrid.

À vrai dire, le parallélisme statistique avec les Colchoneros n’est pas anodin puisque Bordalás s’est inspiré du 4-4-2 à plat instauré par Diego Simeone pour bâtir ses succès. Pourcentage de possession régulièrement inférieur à celui de l’adversaire, intensité collective dans le pressing sur le porteur du ballon, qualité athlétique sur coup de pied arrêté : tout y est. Voilà comment Bordalás est parvenu à faire des Azulones une machine de guerre, trois ans après avoir quitté… le Deportivo Alavés, l’autre surprise de la Liga évoluant aussi dans un 4-4-2 à plat. Coïncidence ?


2. Zéro tracas, zéro blabla… MMA !

Si Getafe parvient à s’inviter dans le gratin de la Liga cette saison, le club le doit autant à sa défense de fer qu’à son attaque efficace. La preuve : El Geta facture 43 buts inscrits en 33 journées, soit déjà un but de plus que lors de l’exercice 2017-2018. Comment expliquer cela ? Grâce à l’arrivée de la fine gâchette Jaime Mata, auteur de 14 buts en 30 matchs de Liga. Une belle saison qui a permis au récent trentenaire d’être appelé pour la première fois de sa carrière en équipe d’Espagne au mois de mars dernier.

Afin de suppléer le meilleur buteur du club, le colosse Jorge Molina s’est aussi mis au niveau de la nouvelle coqueluche madrilène avec 13 pions en 33 matchs de championnat, le tout à 37 printemps. Une doublette qui fait mal aux adversaires et qui rappelle étrangement l’association Morata-Diego Costa à l’Atlético de Madrid avec quelques années de plus au compteur. Enfin, Bordalás peut également compter sur une troisième force vive dans son secteur offensif avec son attaquant de poche Ángel Rodríguez, auteur de 7 buts en 32 rencontres et seulement dix-neuf titularisations. La MMA à Getafe, c’est donc 34 buts en Liga cette saison, soit 79% des buts de l’équipe. Forcément, ça pèse dans la balance.


3. Djené, aucun complexe

Ce joueur de l’effectif madrilène ne marque pas de but, mais il empêche clairement d’en prendre. Sa seule ombre au tableau cette saison ? Avoir écopé d’un carton rouge très sévère lors de la dernière rencontre entre Getafe et le FC Séville, soldée par une victoire 3-0 des hommes de Bordalás grâce aux inévitables Mata et Molina, auteur d’un doublé. Djené Dakonam, c’est l’assurance d’une relance propre en phase offensive et la combativité du guerrier dans le secteur défensif. International togolais, le stoppeur est passé par deux années de formation au football espagnol à Alcorcón, puis une saison dans le championnat belge à Saint-Trond avant de débarquer à Getafe à partir de la montée en Liga. Voilà maintenant deux saisons que l’Épervier enchante les prés de Liga, et une qualification à venir en C1 pourrait lui ouvrir grand les portes de la célébrité.


4. La FF, touche française

Si Getafe constitue le football de banlieue madrilène par excellence avec son stade du Coliseum Alfonso Pérez (au nom de l’ancien avant-centre espagnol natif du quartier, passé par le Real Madrid et le FC Barcelone dans les années 2000), l’équipe possède également sa touche française au sein du vestiaire. D’une part, Dimitri Foulquier et sa discipline sans écart au système voulu par Bordalás. Perçu comme un arrière latéral en Ligue 1 lors de son passage au RC Strasbourg, le Guadeloupéen évolue désormais en tant que milieu droit dans le dispositif tactique et participe activement à la réussite des siens avec trois buts en 22 rencontres.

D’autre part, Getafe détient dans ses rangs un milieu de terrain tricolore passé par Arsenal, l’AC Milan ou l’Olympique de Marseille : Mathieu Flamini. Plus considéré comme une valeur ajoutée qu’un véritable taulier de l’équipe, l’international français (3 sélections) a disputé 9 rencontres de Liga cette saison, dont seulement trois en tant que titulaire. Flamini le sait, sa fin de carrière sportive approche. À n’en pas douter, une qualification en C1 serait le meilleur moyen de tirer sa révérence avant de se consacrer pleinement à sa réussite dans les produits biochimiques.


5. Le FC Valence, l’ennemi intime

Le Real Madrid, l’Atlético de Madrid, le Rayo Vallecano ou Leganés ? Au moment de choisir un rival citadin pour s’engager dans un derby, Getafe possède l’embarras du choix. Et pourtant, ce n’est pas avec l’un de leurs voisins géographiques que les Azulones possèdent le plus de rivalité, mais bien avec le FC Valence. Au départ, l’histoire date d’une bisbille entre les deux entraîneurs José Bordalás et Marcelino García Toral après le quart de finale aller de Coupe du Roi où Getafe s’impose (1-0). Le premier critique la capacité du second à s’embrouiller avec ses homologues, Jürgen Klopp en tête.

Dans la foulée, le second renvoie la pareille au premier, confessant une certaine incapacité de Bordalás à gérer des cas isolés comme celui de son ancien joueur Cata Díaz, dont la femme avait traité ce dernier de « faux-cul, traître et poule mouillée » . Bouillant, le match retour à Valence offre une qualification aux Murciélagos dans les arrêts de jeu (3-1). Si des échauffourées ont lieu après la rencontre sur la pelouse, tout ce beau monde se retrouve un mois et demi plus tard à Mestalla, en championnat cette fois. Le match est nul et vierge (0-0), mais la tension reste encore palpable : à l’heure actuelle, Getafe occupe la quatrième place de Liga, deux points devant le FC Valence. Pour Bordalás, terminer devant Marcelino en championnat serait sans aucun doute un magnifique pied de nez à son homologue le plus honni.

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Par Antoine Donnarieix

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