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Cinq bonnes raisons de mater Croatie-Maroc
Ce samedi, après un mois plein de surprises, la Coupe du monde rendra un avant-dernier verdict : qui terminera troisième ? Et si ce pénultième rendez-vous peut paraître anecdotique avant le chef-d'œuvre de dimanche, il est en réalité difficile de le louper. Et ce, à plus d'un titre. Cinq même.
Ce sont les mots du sélectionneur des Lions de l’Atlas, fier du parcours de ses soldats lors de la Coupe du monde malgré la défaite en demi-finales face aux Bleus. Et s’il y a bien quelque chose qu’il faut retenir de Walid Ragregui en conférence de presse, c’est qu’il est un homme de mots, et que quand il parle, on l’écoute. « Ce que je retiens, c’est que nous n’avons pas atteint la finale. Nous voulions jouer la finale dimanche, pas jouer ce samedi. Mais j’ai dit à mes joueurs que c’était notre septième match de Coupe du monde et qu’il faut être fier. »
Toujours ce vendredi, le sélectionneur de la Croatie Zlatko Dalić a rejoint son homologue sur le prestige de cette partie : « Pour nous, c’est un match de la plus grande importance, pour une médaille. La génération de 1998 avait gagné la première médaille pour l’équipe nationale. Un moment important, car le monde apprenait à connaître la Croatie. C’était le début, des choses ont changé depuis, car on a accompli de plus grandes réussites avec l’argent en 2018. Nous espérons continuer sur cette lancée. »
Parce que c’est la dernière de ModrićToujours aussi resplendissant à voir jouer du haut de ses 37 balais, Luka Modrić a manqué l’occasion d’emmener son pays en finale d’un Mondial pour la deuxième fois en deux éditions. Fatalement, la rencontre de ce samedi sera sans doute sa dernière danse sous le maillot rouge et blanc. « Je ne sais pas… Je me concentre sur le moment présent, je ne regarde pas l’avenir. Nous verrons ce qui se passera après la demi-finale », avait-il récemment confié au micro de Marca avant la défaite face à l’Albiceleste. Bien plus remonté après la rencontre, le capitaine croate avait préféré s’attarder sur l’arbitrage : « D’habitude, je ne parle pas des arbitres, mais aujourd’hui, c’est impossible de ne pas le faire. C’est l’un des pires que je connaisse », avant de lancer avec beaucoup de fair-play : « Malgré cela, bravo à l’Argentine. » Finalement, c’est ça, Modrić. Un Ballon d’or qui ne fait jamais de bruit, si ce n’est sur le pré, où le capitaine livrera sa 162e et ultime bataille avec la Croatie, restant peut-être pour toujours le joueur le plus capé des Vatreni. À savourer.
Parce qu’on en retient (parfois) quelque chose
Pour la grande majorité des admirateurs du ballon rond et de cette compétition, le match pour la troisième place est comme un apéritif servi avant le plat principal. Et il y a toujours du plaisir à prendre un bon apéro, bien garni, qui prend parfois trop de place sur le gros morceau du menu. Pareil avec ce match de la troisième place. 2014 par exemple. Après la grosse fessée infligée par la Mannshaft(7-1), le Brésil s’était aussi lourdement incliné face aux Pays-Bas lors de la petite finale (3-0). Si peut-être personne ne s’en souvient, la Seleçãon’avait jusque-là jamais enchaîné deux défaites sur son sol de son histoire. Et c’est toujours d’actualité. 2018 maintenant. La Belgique et sa génération dorée n’ont pas été sacrées championnes du monde en Russie, mais étaient tout de même reparties avec le meilleur résultat de leur histoire : une troisième place aux dépens des Three Lions (2-0). Trente-deux ans après une petite finale perdue face à la France (4-2 après prolongation). Cette année encore, ce rendez-vous devrait offrir son petit lot d’émotions. Parce que vous faites quoi d’autre sinon, à 16h, ce samedi ?
Affaire conclue, tout le monde a quelque chose à vendre sur France 2. Vivre loin du monde sur la 5. Chasseurs d’appart’ sur M6. Un film de Noël sur la 8 et W9. Les experts : Miami en boucle sur la 10. TFX offrira Le big bêtisier de Noël. Un numéro de la saga Barbiesur Gulli. Ou New York police judiciaire sur la 22. Bref, nombreuses sont les chaînes qui proposeront des émissions et téléfilms s’adressant à un public beaucoup plus âgé (ou beaucoup plus jeune) que toi. Parce que oui, voilà un moment que tu as fait le tour des films Netflix, d’Amazon Prime et qu’il faut garder les classiques de la bande à Mickey pour les vacances en famille. Bref, tout le monde sait que Sophie Davant va confondre une antiquité du XVIIIe siècle avec un meuble Ikea, que tout se termine comme prévu dans les films de Noël et que le tueur dans l’enquête à Brooklyn est le type tout gentil qui propose un café aux policiers dans les cinq premières minutes de l’épisode. Ne reste donc plus que TF1 et ce match pour la troisième place.
Pour ceux qui s’étaient lancé le défi de regarder tous les matchs
« Toujours vivant, rassurez-vous. Toujours la banane, toujours debout. Il est pas né ou mal barré, le crétin qui voudra les empêcher de mater la télé. » Renaud ne validera pas ce remakede son single de 2016, mais les anti-boycotteurs si. Ils sont peu nombreux à n’avoir raté aucun match de cette compétition. Pour cela, il aura fallu poser des arrêts maladie le matin pour ne pas louper le match de 11 heures, écourter la pause déjeuner pour ne louper aucune minute des rendez-vous de 14h, ajustez ses réunions entre 19h30 et 20h pour ne s’asseoir que sur le premier quart d’heure de l’ultime partie de la journée. Et après tous ces efforts, certains soldats pourraient manquer à leurs obligations un samedi après-midi ? Difficile d’y croire. Surtout quand tu as pris plus soin de noter les scores sur ton poster géant collé dans le salon que de manger les chocolats du calendrier de l’avant. Regardez ce Croatie-Maroc, c’est surtout rendre hommage à un adage qui dit, grosso modo, qu’on ne fait jamais les choses à moitié.
Par Matthieu Darbas