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Ciao Gigi, gardien de tous les Italiens

Par Éric Maggiori
Ciao Gigi, gardien de tous les Italiens

Gigi Buffon ne jouera plus avec la Juventus ni avec l'Italie. Et ça, c'est vraiment triste.

8 mars 1998. C’était il y a vingt ans, et pourtant c’était hier. Ronaldo pose le ballon sur le point de penalty. En face du Brésilien, alors meilleur joueur du monde, se dresse un gardien qui vient de fêter ses 20 ans. Il s’appelle Gianluigi Buffon, et, s’il commence déjà à avoir sa petite réputation en Italie, le grand public le découvre à peine. Dans les tribunes, la mère de Gigi, Maria Stella, ancienne lanceuse de disque et de poids professionnelle, est envoyée spéciale au stadio Tardini pour l’émission Quelli Che Il Calcio. La caméra se braque sur elle. Une prémonition sort. « Gigi va l’arrêter. Mon fils va l’arrêter. » Ronaldo, 15 buts au compteur en 23 journées de Serie A, tire fort en bas à droite. Buffon plonge du bon côté et repousse le tir, avant d’aller exulter comme un dératé sous la Curva. Quelques minutes plus tard, Crespo donne la victoire à Parme (1-0) et Buffon parade devant ses tifosi avec un T-shirt Superman. Un mythe est né.

Le meilleur gardien du monde

La suite, c’est un destin hors norme qui va rappeler trait pour trait celui de l’autre mythique gardien italien : Dino Zoff. Pour ça, il faut que Buffon, après quelques jolis succès avec Parme (notamment cette Coupe UEFA 1999), aille endosser la tunique de la Juventus. C’est chose faite à l’été 2001, après que la Juve a renfloué ses caisses avec la vente de Zinédine Zidane au Real Madrid. Quand il débarque dans le Piémont, il a 23 ans et doit encore tout écrire. Tout prouver. Il s’y emploie en remportant ses premiers Scudetti avec la Vieille Dame, mais en échouant en finale de Ligue des champions face à l’AC Milan, malgré une parade monumentale face à son pote Pippo Inzaghi.

Mais c’est véritablement en 2006 que la carrière de Buffon prend un virage décisif. D’abord avec cette Coupe du monde qu’il remporte avec l’Italie en encaissant seulement deux buts (un csc et un penalty). La parade sur la frappe de Podolski en demi-finale, celle sur la tête de Zidane en finale. Des instantanés qui propulsent Buffon au rang de meilleur gardien du monde. Il est désormais, plus que le gardien de la Juventus, le gardien des Italiens. Et sa décision de rester à la Juve après la relégation administrative du club à l’été 2006 ne fait que renforcer cette image d’homme fidèle et valeureux. Celui que n’importe quelle équipe rêve d’avoir dans ses rangs.

Dur de lui succéder

Dès lors, peu importent les tempêtes tant qu’il y a Buffon. Les légendes italiennes ont peu à peu tiré leur révérence, Maldini, Del Piero, Inzaghi, Nesta, Cannavaro… Buffon, lui, était toujours là. Jusqu’à devenir la véritable star de l’équipe d’Italie. « Mais nous, nous avons Buffon ! » s’exclame Fabio Caressa lors du Mondial 2014, lorsque Gigi sauve une Nazionale au bord du précipice devant Luis Suárez. Le commentateur résume alors en une phrase le sentiment de tous les Italiens depuis des années et des années. Nous sommes éliminés du Mondial 2010 ? Oui, mais nous avons Buffon. Nous sommes éliminés du Mondial 2014 ? Oui, mais nous avons Buffon. C’est rassurant. Buffon, c’est le cocon. C’est le pilier, le miroir qui reflète une Italie qui gagne. Alors forcément, on se sent bien quand on le regarde enfiler ses gants et prendre place dans les buts.

À 5’55

Problème, à force de se sentir toujours rassuré de le voir, on en a oublié que le temps passait. Gigi a désormais 40 ans, et le temps est venu, comme pour Francesco Totti l’année dernière, de lui dire au revoir. Le gardien des mille batailles ne protègera plus le temple bleu, ni le temple blanc et noir. Il sera dur de lui succéder, comme il a été difficile de succéder à Zoff en son temps. D’aucuns diront que cette dernière saison était, pour Gigi, celle de trop : défaite en barrage du Mondial contre la Suède, pas de sixième Coupe du monde, élimination en Ligue des champions contre le Real, pétage de câble, carton rouge, critiques envers l’arbitre. Certes… Mais quelque part, on s’en fout, non ? Cette année, de trop ou non, nous a permis de le voir encore un an enfiler ses gants. Et de se sentir privilégié une dernière fois, parce que nous, on avait Buffon.

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