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Christophe Galtier, une tête à sauver
Alors que tout va mal au Paris Saint-Germain depuis de longues semaines, Christophe Galtier cristallise une large partie des critiques. Un an après la fin de son aventure niçoise, c'est sur la Côte d'Azur que le technicien doit défendre sa tête.
Malgré un onzième sacre national loin d’être acquis, le Paris Saint-Germain commence déjà à penser à la saison prochaine, comme une manière de se changer les idées au cœur d’une fin de campagne cataclysmique. Et si Kylian Mbappé apparaît bien au centre de la communication du club pour la prochaine campagne d’abonnement, ce n’est pas le cas de Christophe Galtier. Choix de Luis Campos pour s’asseoir sur le banc parisien à la suite de Mauricio Pochettino l’été dernier, le dernier coach à avoir privé Paris du titre de Ligue 1 n’a plus du tout la cote dans la capitale. Pire, deux contre-performances face à Nice puis Lens – lesquelles termineraient de dilapider l’avance des Rouge et Bleu en championnat – pourraient avoir raison de sa tête avant même la fin de la saison. Ce qui serait une grande première pour QSI, qui a toujours patienté jusqu’en juin (ou la trêve hivernale) pour se séparer d’un entraîneur.
Nice, la bouée de sauvetage ?
C’est donc à Nice, là même où tout s’était mal terminé voilà à peine un an – il avait quitté le club azuréen en conflit avec le directeur du football Julien Fournier – que Christophe Galtier abat l’une de ses toutes dernières cartes pour prouver qu’il a l’étoffe pour le rôle, sur la pelouse d’une équipe invaincue depuis trois mois et la nomination de Didier Digard. Un tournant qui pourrait bien être le dernier de son aventure parisienne, même si l’intéressé s’évertue à affirmer le contraire à chaque prise de parole. « Est-ce que je me sens légitime ? Oui, je le répète. On doit évidemment sortir de cette spirale, le onzième titre du Paris Saint-Germain est en jeu, a-t-il botté en touche vendredi devant la presse. C’est ce que j’ai dit aux joueurs, on a six points d’avance. Mais qu’est-ce qu’on fait de ces six points ? Est-ce qu’on se laisse dans une impasse ou est-ce qu’on réagit ? »
Séance matinale pour les Parisiens, en présence du Président Nasser Al-Khelaïfi. 🔴🔵#OGCNPSG pic.twitter.com/mG6jPAIOkM
— Paris Saint-Germain (@PSG_inside) April 7, 2023
Une réaction serait le strict minimum, à défaut d’être suffisante. D’autant plus que le PSG pourra compter sur Sergio Ramos, seul joueur absent contre Lyon la semaine passée avec Nordi Mukiele. Une soirée à l’issue de laquelle Galette avait assuré attendre impatiemment que « des cadres reviennent » pour redresser la tête. Manque de bol, cette fois c’est Marco Verratti qui doit renoncer. Mais l’absence du petit hibou, combinée à celles de Neymar et Kimpembe jusqu’à la fin de la saison, ne peut plus servir de cachette face aux performances sportives ubuesques. Très peu présent à Paris ces derniers mois, Nasser Al-Khelaïfi s’est même imposé un détour entre Lisbonne (où se tenait un congrès de l’ECA) et Doha pour venir s’assurer que le message était clair. « Le président a parlé ce matin à tout le monde, pas qu’aux joueurs. Je me sens évidemment concerné par son discours », a reconnu Galtier dans la foulée, sans dévoiler le contenu de la fameuse prise de parole.
Galtier à l’offensive
Un exercice auquel Galtier s’était lui-même essayé dès mardi, 48h après une deuxième défaite à domicile sans inscrire le moindre pion, une triste première depuis douze ans porte d’Auteuil. Décidé à prendre les choses à bras-le-corps, le coach s’est exprimé devant les joueurs. « J’ai ma part de responsabilité, l’entraîneur et son staff, les joueurs aussi. Quand j’ai parlé avec les joueurs en début de semaine, j’ai évoqué les parts de responsabilité. Mais une fois que c’est fait, qu’est-ce qu’on fait ? Le questionnement était là-dessus », a-t-il affirmé, sans dévoiler les réponses qui avaient été apportées. Ni même si son discours avait eu le moindre impact sur ses ouailles : « Est-ce qu’il y a eu des échanges dans le vestiaire ? Je ne suis pas dans le vestiaire. Je ne le sais pas. Par contre, tout le monde s’est bien entraîné cette semaine. »
Aucune raison alors de douter que Lionel Messi et consorts offriront bien plus que la bouillie servie ces dernières semaines ? « On est tous bien conscients qu’on doit faire plus, et je suis dedans quand je dis on, achève Galtier. On doit aussi montrer plus de personnalité, avoir beaucoup d’orgueil. Notre situation n’est pas acceptable. Il ne faut pas agir, mais réagir. » Place aux actes, histoire d’essayer de sauver ce qui peut encore l’être, même si l’avenir de l’ancien défenseur semble scellé au pied de la tour Eiffel. Après, il sera définitivement trop tard.
Par Tom Binet