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Christophe Galtier, transféré au tribunal
Christophe Galtier passera donc devant un tribunal en décembre prochain. Un procès inédit dans le football français, dont les délits concernés - supposés racisme et islamophobie - auront forcément des répercussions bien au-delà du petit monde du ballon rond.

La saison 2022-2023 de Christophe Galtier au PSG aura été, par de nombreux aspects, un long chemin de croix. Et son épilogue pourrait avoir des conséquences bien plus importantes que le calcul de ses importantes indemnités de départ. L’entraîneur a été pacé en garde à vue ce vendredi 30 juin, et le parquet a pris la décision de le convoquer devant le tribunal correctionnel de Nice le 15 décembre prochain, à en croire le procureur de la République, Xavier Bonhomme. Il devra y répondre « des chefs de harcèlement moral et de discrimination à raison de l’appartenance ou de la non-appartenance, vraie ou supposée, à une ethnie, une nation, une prétendue race ou une religion déterminée. » Son fils adoptif, John Valovic-Galtier, agent et un temps placé en garde à vue pour des faits similaires, a quant à lui été remis en liberté, sans aucune poursuite.
Loi du silence
Les faits remontent ainsi au passage de Christophe Galtier sur le banc de l’OGC Nice
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Julien Fournier n’avait alors jamais démenti l’existence de ce mail, mais avait préféré garder le silence. Les questions autour du ramadan et de son refus de faire jouer ceux qui le respectaient auraient également été abordées par Galtier. Un sujet qui a récemment fait débat en Ligue 1. Ce dossier complexe risque donc de cristalliser des tensions encore plus grandes, qui – à l’image des débats secouant la France – n’ont pas fini de nourrir les clivages.
L’heure de vérité ?
Deux camps s’opposent alors : les pro et les anti-Galtier. Un schéma difficilement lisible, tant les témoignages semblent changer d’une personne à l’autre. À titre d’exemple, Didier Digard, entraîneur de la réserve niçoise du temps de Galtier, entretenait des relations tendues avec ce dernier, au même titre que plusieurs autres joueurs. Interrogés en conférence de presse, Digard ou Amine Gouiri, ancien Niçois désormais à Rennes, ont laissé entendre « que la vérité éclatera » en temps voulu. Le temps de la justice ? De l’autre côté, les soutiens de Galette ont également tenu à prendre la parole. Principale figure : l’attaquant turc Burak Yılmaz, qui a évolué sous ses ordres à Lille. « Je n’ai jamais senti le moindre comportement négatif de sa part, lié à ma religion ou ma nationalité », affirmait l’ancien de Galatasaray. Un principe de vase communicant sans grande clarté, que le Parquet tentera donc de déminer dans six mois.
Et quelle qu’en soit l’issue, ce passage au tribunal sera en tout cas inédit, obligeant certainement le football français à réfléchir à ces sujets de société, désormais étalés aux yeux de tous, sans pouvoir se réfugier derrière le secret du vestiaire ou l’impératif de la compétition (un argument massue, utilisé par les Niçois pour justifier leur silence avant les matchs de Ligue Europa Conférence). Dans le contexte actuel, les échanges au tribunal seront également chargés de sens et d’interprétations, voire de prise de position par certains politiques. Car le football n’est jamais simplement que du football…
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