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  • Ma Coupe du monde à moi – France – 1982

Christian Lopez : « J’entre à la place de Battiston qui venait de se faire fracasser par Schumacher  »

Par Gaspard Manet
Christian Lopez : «<span style="font-size:50%">&nbsp;</span>J&rsquo;entre à la place de Battiston qui venait de se faire fracasser par Schumacher <span style="font-size:50%">&nbsp;</span>»

A l'occasion du Mondial, on est parti à la rencontre d'anciens joueurs qui ont disputé cette compétition, pour qu'ils nous parlent de leur Coupe du monde à eux. Aujourd'hui, c'est Christian Lopez qui nous raconte son été 82.

Est-ce que vous arrivez confiants en Espagne, en 1982, sachant que quatre ans auparavant, vous étiez sortis au premier tour du Mondial argentin ?

Oui, plutôt, on savait qu’on avait les moyens d’aller en Coupe du monde et d’y faire quelque chose. En tout cas, il y a beaucoup plus de confiance que quatre ans auparavant, c’est indéniable. Il faut savoir qu’en Argentine, l’objectif était d’y aller, pas forcément de faire quelque chose. Là, en Espagne, on abordait la compétition de manière différente, car on savait qu’on pouvait, au minimum, passer le premier tour.

En gros, Michel Hidalgo vous a dit que, cette fois, vous n’y alliez pas pour faire de la figuration ?

Ah, mais il n’a pas eu besoin de nous le dire ! On savait qu’on était capables de faire quelque chose de bien. Même individuellement, on se sentait plus forts, plus matures.

D’un point de vue personnel, comment abordez-vous cette édition 1982 ? Vous étiez déjà du voyage en 1978, donc là vous étiez sûr d’être sélectionné, comment ça se passe ?

Sûr, non. On n’est jamais sûr d’être sélectionné. Même si, oui, j’avais quand même bon espoir d’y aller.

Et comment on apprend sa sélection en 1982 ?

Bah, c’était Michel Hidalgo qui téléphonait à chaque joueur pour lui dire qu’il le prenait. Tout simplement. À l’époque, on n’attendait pas le journal de 20h pour savoir.

Cette Coupe du monde ne débute pas de la meilleure des manières, puisque vous prenez 3-1 contre l’Angleterre. Comment on réagit quand on prend une claque dès le premier match ?

Pour être honnête, on a quand même été vachement surpris de perdre ce match comme ça, en plus on prend un but super rapidement. C’est vrai qu’on avait pris un coup sur la casquette, mais bon, il fallait bien se ressaisir. En plus, on n’avait pas été très bons, donc on avait à cœur de montrer qu’on pouvait faire bien mieux que ça. Après, voilà, on savait que tout n’était pas perdu après cette défaite. On a su se remobiliser pour gagner le deuxième match et faire un nul au troisième, et on est passés.


Ensuite vous tombez sur l’Autriche et l’Irlande du Nord, des équipes plutôt faibles, disons…

Ouais, mais bon, ça reste une Coupe du monde, les matchs ne sont jamais évidents. Et puis, honnêtement, même si on était tombés sur des équipes un peu plus fortes, je pense qu’on serait passés quand même, car on avait une équipe solide, et on était conscients de notre force et de notre efficacité. Mais, oui, c’est vrai que jouer l’Autriche et l’Irlande du Nord, c’est plus facile que de tomber sur des grandes nations du foot. Même si, au final, ça reste des matchs qu’il faut gagner.


Bon, ensuite, vous vous retrouvez en demi-finale pour y affronter la RFA, ce qui est formidable. Dans quel état d’esprit vous êtes, à ce moment-là ?

On se disait qu’être là, ok, c’était fantastique, mais par contre, on jouait l’Allemagne en se disant qu’on allait les battre. On n’était pas là en victime expiatoire, hein !

Est-ce que vous vous en souvenez bien, de cette rencontre ?

Bah oui, je m’en souviens très bien, même. Moi, j’entre à la 60e à la place de Battiston qui venait de se faire fracasser par Schumacher, donc, oui, je peux te dire que je m’en souviens bien.

Vous étiez donc sur le banc au moment de cet « attentat » . Est-ce que vous aviez bien vu la scène ?

Oui, bien sûr ! On l’a tous vu du banc. Il l’a assassiné, c’était scandaleux. Si ça arrivait aujourd’hui, il y aurait carton rouge et penalty, c’est évident. Sur le coup, on voit tous que c’est grave, mais bon on est dans le match, et il faut bien le terminer, hein. Mais c’est vrai que ça nous a marqués, c’est dur à voir. Après, comme je te dis, il fallait qu’on reste dans le match, et en plus, vu comme il était sorti, on se devait presque de faire quelque chose pour le venger, en quelque sorte.


Après ça, il y a la prolongation, où vous menez rapidement 3-1, avant de vous faire remonter à 3-3. Est-ce que vous n’avez pas cru trop tôt à la qualification, finalement ?

Non, ce n’est pas ça. Enfin, je ne pense pas. À l’époque, l’équipe de France n’avait pas l’esprit à défendre. On était une équipe à vocation offensive, et donc même quand on mène 3-1, ce n’est pas notre philosophie de se dire : « On bloque le jeu et on garde le résultat. » Mais il est évident que si l’équipe de 98 avait été à notre place, elle aurait gagné le match 3-1, ça c’est clair. Mais bon, c’était notre façon de jouer, on a perdu en respectant notre jeu, d’une certaine manière.

Finalement, après cette prolongation totalement folle, vous vous inclinez aux tirs au but. C’est tout de même cruel de se faire sortir d’une demi-finale de Coupe du monde de cette manière, non ?

C’est sûr, mais bon, c’est la vie. Personnellement, deux mois avant, je perds la finale de Coupe de France aux tirs au but contre le PSG, c’est comme ça. Ce jour-là, contre l’Allemagne, j’étais le septième tireur. Après Max Bossis, c’est moi qui devais tirer, normalement. Sur le moment, c’est difficile, tu prends un gros coup sur la casquette, et puis voilà, la vie continue. En plus, quand on est rentrés d’Espagne, on a eu trois-quatre jours de vacances et on a repris avec nos clubs respectifs, donc tu n’as pas le temps de cogiter, tu passes à autre chose.


La vie continue, c’est évident. Mais quand même, après une telle désillusion, le moral ne doit pas être au beau fixe, non ?

Ah mais ça, c’est évident. D’ailleurs, je vais te dire, personne ne voulait jouer le dernier match contre la Pologne, celui pour la troisième place. Platini ne le joue pas car il n’avait pas envie, et il y en avait plusieurs qui n’avaient pas envie. Ça a été l’occasion de faire jouer ceux qui n’avaient pas eu beaucoup de temps de jeu pendant la compétition.

Ce match contre la Pologne, vous le perdez 3 à 2, d’ailleurs. J’imagine que vous ne l’avez pas joué avec la plus grande détermination ?

Ce match, on l’a joué parce qu’il fallait le jouer, tout simplement. Après, on a essayé de le gagner, parce qu’on reste des compétiteurs et quand on est sur le terrain c’est pour gagner les matchs, forcément. Et puis bon, c’est toujours mieux de finir troisièmes que quatrièmes, hein. Mais c’est sûr que pour nous, il n’avait pas une grande importance, ce match, on n’avait envie que d’une seule chose, c’était de rentrer.


Aujourd’hui, quand vous repensez à ce Mondial, quel souvenir gardez-vous ? La satisfaction d’avoir réalisé une belle Coupe du monde ou la déception de vous être fait sortir d’une telle manière ?

Pour être honnête, je n’y pense plus beaucoup maintenant (rires). Mais sinon, je garde tout. Arriver en demi-finale d’une Coupe du monde, c’est quand même extraordinaire. Mais d’un autre côté, il y a ce match contre l’Allemagne qui nous restera toujours en travers de la gorge. C’est un souvenir un peu contrasté, finalement.
Brest en état de Graz

Par Gaspard Manet

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